La juriste féministe Marie-Hélène Lahaye y exalte des revendications légitimes : la liberté pour les femmes de choisir les conditions de leur accouchement, l'abolition des "violences obstétricales" l'information pour toutes les femmes et la reconnaissance des femmes comme sujets de droit. Elle y écrit justement : "Il est temps que l'Obstétrique fasse son autodiagnostic, car sauver des vies ne l'autorise pas à impunément en détruire d'autres".

Le monde est dangereux, non pas tant à cause de ceux qui font le mal qu'à cause de ceux qui regardent et qui laissent faire(Albert Einstein). Il m'apparaît donc nécessaire de répondre à cet auteur que la violence de ses propos peut être assassine. Dénoncer les carences humanitaires de certains centres hospitaliers est un exercice louable. Ce discours engagé aurait dû être équilibré par des recommandations insistant sur la prise en compte des pathologies et des risques. En 2015, 303.000 femmes sont décédées pendant ou après la grossesse ou l'accouchement. La mortalité maternelle en Europe correspond à 10 décès pour 100.000 naissances vivantes. Elle est de 239 pour 100.000 naissances dans les pays en développement. 99% des décès maternels se produisent dans ces pays. Le risque de décès maternel sur la durée de la vie - c'est à dire la probabilité qu'une jeune femme décédera un jour d'une cause liée à la grossesse ou à l'accouchement - est de 1 sur 4.900 dans les pays développés, contre 1 sur 180 dans les pays en développement. Dans les pays connus pour la fragilité sanitaire, ce risque est de 1 pour 54, conséquence de l'effondrement des systèmes de santé. Près de 99% des décès de nouveau-nés concernent les pays en développement. La mortalité néonatale y est de 36/1.000 contre 3.6 /1.000 en Europe. Bouder l'obstétrique moderne hospitalière expose donc à des risques inconsidérés.

Gourous

Le discours accusateur de divers gourous contre l'obstétrique hospitalière est pervers car il expose des femmes crédules à se tourner vers des modalités d'accouchement périlleuses. Expert auprès de nombreuses juridictions Belges et étrangères, je déplore l'inflation des plaintes judiciaires par des parents adeptes de ces nouvelles croyances. Leur vie est brisée par les séquelles irréversibles d'accouchements menés à domicile, alors qu'ils étaient compliqués de pathologies diverses(vasa prævia, diabète, retard de croissance, macrosomies..).

Je déplore que ceux qui par leur discours pamphlétaire ont détourné ces jeunes couples de l'obstétrique médicale ne soient pas, à leur tour, inculpés. Par leur discours et leurs harangues dénonçant les carences d'un système sans en rappeler les avantages et sans mise en garde des dangers, ils incitent les inconscients à se précipiter en toutes circonstances vers des dispensateurs de soins alternatifs inadaptés à la gestion des pathologies obstétricales.

Un accouchement est normal, lorsqu'il est terminé. Les femmes modernes planifient leur maternité et désirent la vivre dans la sérénité dans un encadrement médical bénéficiant d'un dialogue structuré et objectif, en actrices responsables. Il eut fallu ajouter à ce discours "tout en garantissant des circonstances optimales de compétence, de sécurité et de réactivité en cas de complications".

Favoriser le dialogue

J'approuve le discours humanitaire du livre "Accouchement : les femmesméritent mieux", qui exige écoute, dialogue, respect et empathie. La recommandation d'humaniser l'hôpital, de favoriser le dialogue et de rencontrer davantage les attentes légitimes des parents est un message utile à l'adresse des obstétriciens. Comme l'écrit justement le Dr Julie Belhomme, dans votre journal, la remise en question est perpétuelle. Humanisons nos hôpitaux mais évitons les discours de gourous qui détournent des jeunes mamans dont la grossesse ou l'accouchement est à haut risque, de l'obstétriquehospitalière pour privilégier l'accouchement dans des conditions inadaptées!

Ces vies bousillées de jeunes enfants atteints de séquelles graves et évitables, ces chemins decroix de parents trop crédules qui fréquentent a posteriori les prétoires des tribunaux en quêtede coupables me bouleversent. Elles incitent à méditer sur le danger des apprentis sorciers etdes Savonarole de la santé.

Pour conclure à la phrase de votre article, "Les femmes devraient avoir la possibilité d'avoir un enfant si elles le veulent, quand elles le veulent. Et comme elles le veulent", ajoutons "dans des conditions garantissant la sécurité médicale et la santé de la maman et de l'enfantà naître".

La juriste féministe Marie-Hélène Lahaye y exalte des revendications légitimes : la liberté pour les femmes de choisir les conditions de leur accouchement, l'abolition des "violences obstétricales" l'information pour toutes les femmes et la reconnaissance des femmes comme sujets de droit. Elle y écrit justement : "Il est temps que l'Obstétrique fasse son autodiagnostic, car sauver des vies ne l'autorise pas à impunément en détruire d'autres". Le monde est dangereux, non pas tant à cause de ceux qui font le mal qu'à cause de ceux qui regardent et qui laissent faire(Albert Einstein). Il m'apparaît donc nécessaire de répondre à cet auteur que la violence de ses propos peut être assassine. Dénoncer les carences humanitaires de certains centres hospitaliers est un exercice louable. Ce discours engagé aurait dû être équilibré par des recommandations insistant sur la prise en compte des pathologies et des risques. En 2015, 303.000 femmes sont décédées pendant ou après la grossesse ou l'accouchement. La mortalité maternelle en Europe correspond à 10 décès pour 100.000 naissances vivantes. Elle est de 239 pour 100.000 naissances dans les pays en développement. 99% des décès maternels se produisent dans ces pays. Le risque de décès maternel sur la durée de la vie - c'est à dire la probabilité qu'une jeune femme décédera un jour d'une cause liée à la grossesse ou à l'accouchement - est de 1 sur 4.900 dans les pays développés, contre 1 sur 180 dans les pays en développement. Dans les pays connus pour la fragilité sanitaire, ce risque est de 1 pour 54, conséquence de l'effondrement des systèmes de santé. Près de 99% des décès de nouveau-nés concernent les pays en développement. La mortalité néonatale y est de 36/1.000 contre 3.6 /1.000 en Europe. Bouder l'obstétrique moderne hospitalière expose donc à des risques inconsidérés.Le discours accusateur de divers gourous contre l'obstétrique hospitalière est pervers car il expose des femmes crédules à se tourner vers des modalités d'accouchement périlleuses. Expert auprès de nombreuses juridictions Belges et étrangères, je déplore l'inflation des plaintes judiciaires par des parents adeptes de ces nouvelles croyances. Leur vie est brisée par les séquelles irréversibles d'accouchements menés à domicile, alors qu'ils étaient compliqués de pathologies diverses(vasa prævia, diabète, retard de croissance, macrosomies..).Je déplore que ceux qui par leur discours pamphlétaire ont détourné ces jeunes couples de l'obstétrique médicale ne soient pas, à leur tour, inculpés. Par leur discours et leurs harangues dénonçant les carences d'un système sans en rappeler les avantages et sans mise en garde des dangers, ils incitent les inconscients à se précipiter en toutes circonstances vers des dispensateurs de soins alternatifs inadaptés à la gestion des pathologies obstétricales.Un accouchement est normal, lorsqu'il est terminé. Les femmes modernes planifient leur maternité et désirent la vivre dans la sérénité dans un encadrement médical bénéficiant d'un dialogue structuré et objectif, en actrices responsables. Il eut fallu ajouter à ce discours "tout en garantissant des circonstances optimales de compétence, de sécurité et de réactivité en cas de complications".J'approuve le discours humanitaire du livre "Accouchement : les femmesméritent mieux", qui exige écoute, dialogue, respect et empathie. La recommandation d'humaniser l'hôpital, de favoriser le dialogue et de rencontrer davantage les attentes légitimes des parents est un message utile à l'adresse des obstétriciens. Comme l'écrit justement le Dr Julie Belhomme, dans votre journal, la remise en question est perpétuelle. Humanisons nos hôpitaux mais évitons les discours de gourous qui détournent des jeunes mamans dont la grossesse ou l'accouchement est à haut risque, de l'obstétriquehospitalière pour privilégier l'accouchement dans des conditions inadaptées! Ces vies bousillées de jeunes enfants atteints de séquelles graves et évitables, ces chemins decroix de parents trop crédules qui fréquentent a posteriori les prétoires des tribunaux en quêtede coupables me bouleversent. Elles incitent à méditer sur le danger des apprentis sorciers etdes Savonarole de la santé. Pour conclure à la phrase de votre article, "Les femmes devraient avoir la possibilité d'avoir un enfant si elles le veulent, quand elles le veulent. Et comme elles le veulent", ajoutons "dans des conditions garantissant la sécurité médicale et la santé de la maman et de l'enfantà naître".