En fait, il y en a encore plus, mais un hôpital dans un coin perdu ne fait pas 500 et quelques accouchements (500, ce n'est pas rien quand même !). Et vu que devoir parcourir plus d'une demi-heure pour arriver à la maternité occasionne un préjudice moral, ces maternités peuvent encore rester ouvertes. Les soins et l'économie sont bien sûr le plus souvent contradictoires, mais il n'empêche que la ministre libérale tente de dégager une vision dans cette contradiction. Voici quand même quelques réflexions.

Ces dernières années, la grossesse et l'accouchement sont devenus de plus en plus médicalisés. La grossesse standard qui commence avec une fécondation standard " naturelle " est très vite suivie par des visites chez le médecin, (trop d') échographies, et très souvent ponctuée par toutes sortes de dispensateurs de soins aux bonnes intentions (et leurs honoraires). Même avec de bons accords pluridisciplinaires et des itinéraires cliniques, on suggère qu'une femme ne peut pas mettre au monde normalement sans qu'un ou plusieurs dispensateurs de soins ne s'en soient mêlés. De plus, le besoin est plus proche d'un processus naturel illustré par la popularité croissante des sages-femmes dans l'accompagnement (et même l'accouchement) à domicile.

Les soins ne doivent pas toujours être rentables

Même si ce n'est pas pour cette raison, l'hospitalisation pour le travail et l'accouchement a récemment été raccourcie d'un jour et peu d'autres prestations dans les soins hospitaliers sont d'aussi " faible variabilité " qu'un accouchement. Pourtant, on a maintenant calculé la naissance d'un enfant qui doit satisfaire à certains raisonnements de coût/efficacité. Permettez-moi de m'en étonner. La vision du Cabinet De Block n'a-t-elle pas toujours été de maintenir les soins de base aussi près que possible des gens et de regrouper les soins hautement spécialisés, par exemple via les réseaux hospitaliers ? Qu'il faille parcourir la moitié de notre (petit) pays pour se faire opérer d'un Whipple, voire d'une nouvelle valve cardiaque, est plus logique qu'une femme en travail qui devrait rouler encore plus pour aller accoucher. Du moins, c'est ce que je pensais. D'ailleurs, avez-vous encore récemment transporté une femme avec des contractions ? Une demi-heure, c'est long, savez-vous ! Je peux en témoigner.

Mais l'évidence qui se cache derrière ces raisonnements est bien sûr le financement hospitalier. Avec toujours plus de budget nécessaire pour les frais généraux et le management dans un cadre de plus en plus étriqué sans suppléments, la pression pour être rentable ne fait que croître. Or, les soins n'ont pas toujours besoin d'être rentables.

Stijn Geysenbergh, médecin généraliste à Brecht

En fait, il y en a encore plus, mais un hôpital dans un coin perdu ne fait pas 500 et quelques accouchements (500, ce n'est pas rien quand même !). Et vu que devoir parcourir plus d'une demi-heure pour arriver à la maternité occasionne un préjudice moral, ces maternités peuvent encore rester ouvertes. Les soins et l'économie sont bien sûr le plus souvent contradictoires, mais il n'empêche que la ministre libérale tente de dégager une vision dans cette contradiction. Voici quand même quelques réflexions.Ces dernières années, la grossesse et l'accouchement sont devenus de plus en plus médicalisés. La grossesse standard qui commence avec une fécondation standard " naturelle " est très vite suivie par des visites chez le médecin, (trop d') échographies, et très souvent ponctuée par toutes sortes de dispensateurs de soins aux bonnes intentions (et leurs honoraires). Même avec de bons accords pluridisciplinaires et des itinéraires cliniques, on suggère qu'une femme ne peut pas mettre au monde normalement sans qu'un ou plusieurs dispensateurs de soins ne s'en soient mêlés. De plus, le besoin est plus proche d'un processus naturel illustré par la popularité croissante des sages-femmes dans l'accompagnement (et même l'accouchement) à domicile.Même si ce n'est pas pour cette raison, l'hospitalisation pour le travail et l'accouchement a récemment été raccourcie d'un jour et peu d'autres prestations dans les soins hospitaliers sont d'aussi " faible variabilité " qu'un accouchement. Pourtant, on a maintenant calculé la naissance d'un enfant qui doit satisfaire à certains raisonnements de coût/efficacité. Permettez-moi de m'en étonner. La vision du Cabinet De Block n'a-t-elle pas toujours été de maintenir les soins de base aussi près que possible des gens et de regrouper les soins hautement spécialisés, par exemple via les réseaux hospitaliers ? Qu'il faille parcourir la moitié de notre (petit) pays pour se faire opérer d'un Whipple, voire d'une nouvelle valve cardiaque, est plus logique qu'une femme en travail qui devrait rouler encore plus pour aller accoucher. Du moins, c'est ce que je pensais. D'ailleurs, avez-vous encore récemment transporté une femme avec des contractions ? Une demi-heure, c'est long, savez-vous ! Je peux en témoigner.Mais l'évidence qui se cache derrière ces raisonnements est bien sûr le financement hospitalier. Avec toujours plus de budget nécessaire pour les frais généraux et le management dans un cadre de plus en plus étriqué sans suppléments, la pression pour être rentable ne fait que croître. Or, les soins n'ont pas toujours besoin d'être rentables.Stijn Geysenbergh, médecin généraliste à Brecht