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Alors que plus de 25 millions de personnes vivent aujourd'hui avec le virus du sida en Afrique, dont 60% de femmes, l'étude a permis de montrer que la reconstitution des globules blancs est plus lente chez les hommes que les femmes. L'étude, conduite par des chercheurs d'Epicentre, une association créée par Médecins sans Frontières (MSF) et l'IRD, a porté sur 13.000 patients suivis par des programmes de MSF au Malawi, en Ouganda et au Kenya. La prise en charge des personnes infectées vise à restaurer le niveau des cellules lymphocytes appelées T-CD4, réduit par le VIH, grâce à des traitements antirétroviraux qui sont démarrés dès lors que le patient passe sous le seuil de 350 lymphocytes T-CD4 par microlitre de sang. Les traitements visent à reconstituer progressivement les stocks de ces globules blancs. Mais les hommes africains atteints du sida se font souvent dépister plus tardivement que les femmes par crainte d'être stigmatisés, note l'étude, et répondent ensuite moins bien au traitement. La différence s'explique également par une différence biologique : les hommes possèdent des niveaux de lymphocytes T-CD4 inférieurs à ceux des femmes et auraient, selon l'étude, plus de mal à régénérer leur stock de globules blancs, en raison notamment du rôle joué chez eux par le thymus, la glande impliquée dans la maturation des cellules immunitaires.