Pour Thierry Bodson et Jean-Pascal Labille, secrétaires généraux respectivement de la FGTB wallonne et de la mutualité socialiste Solidaris, la Wallonie est loin d'être prête en vue des transferts de compétences qui doivent placer dès janvier 2019 des matières délicates, sociales et relatives à la santé, dans le giron de la Région, ressort-il d'un entretien accordé au journal Le Soir et publié mercredi.

Les obstacles qui se dressent sur la route de l'Aviq, la nouvelle agence chargée des matières sociales et de santé, sont notamment pointés. Les deux hommes s'inquiètent de l'envergure de ce "monstre" à plusieurs têtes: "L'Aviq est un organisme public qui aura les pires difficultés à fonctionner en raison de la manière dont il a été construit. C'est un mastodonte actif dans trois matières qui, fondamentalement, n'ont pas grand-chose à voir les unes avec les autres. D'ailleurs, avant les transferts de compétences, elles étaient gérées par des structures différentes."

"Je pense qu'il vaut peut-être mieux avoir deux ou trois agences qui fonctionnent plutôt qu'un gros outil qui a du mal à se mettre en route", ajoute Thierry Bodson, dont le constat est cinglant: "au conseil général de l'Aviq, je n'ai encore jamais entendu le moindre débat sur la manière d'organiser le transfert du personnel, par exemple. Or, cela sera très compliqué. Au niveau des métiers, quels sont les besoins en juristes, en informaticiens? On en est nulle part".

"On doit se poser ces questions, il reste 19 mois et le compte à rebours a commencé, souligne encore Jean-Pascal Labille au Soir. En 2019, le public ne doit subir aucun impact qui serait la conséquence d'un manque de préparation. Les sommes en jeu et les services rendus sont trop importants. L'échec n'est pas une option."

Le patron de la FGTB wallonne estime également qu'"on se complique la vie en créant en parallèle" l'assurance autonomie que devrait payer tout citoyen de plus de 26 ans. "On pourrait dire la même chose aussi des allocations familiales, qui seront régionalisées en 2019. Est-ce le bon moment pour mettre en place une réforme aussi fondamentale? ".

Réponse de Maxime Prévot

Au Parlement wallon, Maxime Prévot, le ministre wallon en charge notamment de la Santé et ministre de tutelle de l'Aviq s'est fâché contre la "manoeuvre de diversion" de l'Action commune (PS, FGTB, Solidaris) : "Je constate que l'Action commune socialiste n'est pas morte ! Quand un membre du trio est en difficulté, on appelle les autres au secours. Cette intervention dans la presse est donc tout sauf le fruit du hasard. La technique est vieille comme le monde. Pour détourner l'attention, on jette une boule puante dans le jardin du voisin."

Pour Pierre-Yves Jeholet (MR, opposition), "il n'y a plus de majorité en Wallonie".

Pour Thierry Bodson et Jean-Pascal Labille, secrétaires généraux respectivement de la FGTB wallonne et de la mutualité socialiste Solidaris, la Wallonie est loin d'être prête en vue des transferts de compétences qui doivent placer dès janvier 2019 des matières délicates, sociales et relatives à la santé, dans le giron de la Région, ressort-il d'un entretien accordé au journal Le Soir et publié mercredi. Les obstacles qui se dressent sur la route de l'Aviq, la nouvelle agence chargée des matières sociales et de santé, sont notamment pointés. Les deux hommes s'inquiètent de l'envergure de ce "monstre" à plusieurs têtes: "L'Aviq est un organisme public qui aura les pires difficultés à fonctionner en raison de la manière dont il a été construit. C'est un mastodonte actif dans trois matières qui, fondamentalement, n'ont pas grand-chose à voir les unes avec les autres. D'ailleurs, avant les transferts de compétences, elles étaient gérées par des structures différentes.""Je pense qu'il vaut peut-être mieux avoir deux ou trois agences qui fonctionnent plutôt qu'un gros outil qui a du mal à se mettre en route", ajoute Thierry Bodson, dont le constat est cinglant: "au conseil général de l'Aviq, je n'ai encore jamais entendu le moindre débat sur la manière d'organiser le transfert du personnel, par exemple. Or, cela sera très compliqué. Au niveau des métiers, quels sont les besoins en juristes, en informaticiens? On en est nulle part". "On doit se poser ces questions, il reste 19 mois et le compte à rebours a commencé, souligne encore Jean-Pascal Labille au Soir. En 2019, le public ne doit subir aucun impact qui serait la conséquence d'un manque de préparation. Les sommes en jeu et les services rendus sont trop importants. L'échec n'est pas une option." Le patron de la FGTB wallonne estime également qu'"on se complique la vie en créant en parallèle" l'assurance autonomie que devrait payer tout citoyen de plus de 26 ans. "On pourrait dire la même chose aussi des allocations familiales, qui seront régionalisées en 2019. Est-ce le bon moment pour mettre en place une réforme aussi fondamentale? ".