"S ur la période des 13 mois, on a eu 170 patients inclus dans l'étude, tous âgés de plus de 16 ans", explique le Dr Youatou. "En dessous de 16 ans, j'estime qu'on n'a pas la maturité nécessaire pour rouler à trottinette électrique et on ne connaît pas bien le code de la route."

Si le confinement a été un facteur important de diminution du nombre d'accidents puisque deux sociétés de locations de trottinettes ont dû arrêter leurs activités, dans son étude 75% des accidents étaient liés aux trottinettes de locations. Il s'agissait d'utilisateurs occasionnels, non sensibilisés à l'usage de cet engin motorisé. L'autre quart était des propriétaires de deux roues avec un usage quotidien principalement pour se rendre au travail.

Des traumatismes importants

Dans 60% des cas, les accidentés ont eu des séquelles au niveau des membres supérieurs et inférieurs, avec une prédominance aux membres supérieurs comme les poignets et les coudes. " Les plus grosses lésions étaient des fractures et des luxations. Nous avons eu 45 fractures dans l'étude menée. Et dans deux tiers des cas c'était des hommes avec un âge médiant de 30 ans ( 50% avait moins de 30 ans 50% plus de 30 ans)", précise le chirurgien. Mais 40% des autres patients ont eu de plus gros traumatismes au niveau de tout le massif facial et crânien. "J'ai un patient qui a eu un traumatisme facial qui l'a défiguré", raconte l'urgentiste . "Psychologiquement il ne s'en remettra jamais. C'est un Italien qui était venu en stage en Belgique, il est sorti avec des amis, ils ont bu, il est rentré en trottinette chez lui et il a eu son accident."

Parmi les 170 patients de l'étude, 85% fait un accident tout seuls, et dans 11 cas, ils étaient deux sur la trottinette.

Plus de risque d'accidents le soir après avoir bu un verre

Dans les facteurs de risque les plus importants, la consommation d'alcool est indéniablement pointée du doigt. Un tiers des utilisateurs accidentés avait reconnu avoir bu un verre avant de prendre la trottinette et la moitié d'entre eux le soir. 58% patients ont été admis aux urgences de Saint-Pierre après 18 h jusque 6 h du matin, et 43% entre sept heures et 18 heures.

Parmi les 170 patients de l'étude , 85% ont fait un accident tout seuls, et dans 11 cas, ils étaient deux sur la trottinette.

"Il faut savoir que près de l'hôpital Saint-Pierre et dans le centre ville de Bruxelles, il y a beaucoup de pavés glissant. Les gens ne se rendent pas compte que les routes pavées sont à risque pour les trottinettes. Il suffit d'un dénivelé, d'un pavé qui ressort et on est projeté. Et si on a bu, on n'a pas le réflexe de protection. Et si en plus on n'a pas de casque, les lésions sont plus importantes. Ce qu'on a pu constater c'est qu'il y a plus de lésions au niveau crânien après 18 h. Et la majorité des accidents après 18 h sont dans les groupes d'âges de moins de 25 ans." Les trottinettes électriques peuvent atteindre une vitesse de 25km/h et sont parfois aussi trafiquées pour augmenter la puissance... "Et évidemment plus la vitesse est grande plus les lésions sont graves", poursuit le médecin.

Si la trottinette électrique est un danger pour son utilisateur, elle peut aussi l'être pour les autres. Dans l'étude menée, sept piétons ont été percutés avec des lésions graves. " La trottinette est un engin motorisé, ce n'est pas un jouet", rappelle le Dr Youatou.

Plus on est sensibilisé aux conséquences, plus on pense à se protéger

On ne rappellera jamais assez l'importance du port du casque. Seuls onze patients portaient un casque lors de leur accident. Et parmi ceux-ci, un seul était un utilisateur occasionnel. "On a pu constater que les patients qui utilisent un skate board sont plus conscients du danger et dans 50% des cas ils ont utilisé leur casque pour leur trottinette. Les cyclistes également, dans 16 à 36% de cas ont plus utilisé le casque", poursuit-il.

"À l'heure actuelle, les gens ne se rendent pas compte des dangers de la trottinette, ils n'ont pas intégré qu'elle est plus instable que le vélo et que les lésions sont plus importantes. Il est donc encore plus important de mettre un casque. Et comme on le voit dans l'étude, les gens qui l'utilisent après 18 h dans un but de loisir, s'exposent encore plus à un risque d'accident car un tiers d'entre eux avait bu. Dans tous nos patients accidentés de notre étude qui avaient bu, aucun n'avait de casque", ajoute l'urgentiste.

Les conclusions

"Les pouvoirs politiques devraient plus sensibiliser aux risques d'accidents lors de l'utilisation de ces engins motorisés", insiste l'urgentiste." Un mode d'emploi à l'attention des primo-utilisateurs et un document comportant tous les risques liés à l'utilisation de la trottinette, avec une recommandation du port du casque, devraient être fournis."

Par ailleurs, avec l'apparition de nouvelles formes de mobilités telles que le Segway, le mono roue ou encore la trottinette électrique, de nouvelles règles devront entrer en vigueur cet été au niveaux fédéral et régional. Celles-ci introduiront une série de restrictions, dont l'interdiction de circuler sur le trottoir - à l'heure actuelle il est permis de rouler sur le trottoir mais à l'allure du pas, ce qui est quasi impossible - la limitation d'âge à 16 ans, ou encore d'être seul sur ce deux roues.

"S ur la période des 13 mois, on a eu 170 patients inclus dans l'étude, tous âgés de plus de 16 ans", explique le Dr Youatou. "En dessous de 16 ans, j'estime qu'on n'a pas la maturité nécessaire pour rouler à trottinette électrique et on ne connaît pas bien le code de la route."Si le confinement a été un facteur important de diminution du nombre d'accidents puisque deux sociétés de locations de trottinettes ont dû arrêter leurs activités, dans son étude 75% des accidents étaient liés aux trottinettes de locations. Il s'agissait d'utilisateurs occasionnels, non sensibilisés à l'usage de cet engin motorisé. L'autre quart était des propriétaires de deux roues avec un usage quotidien principalement pour se rendre au travail. Dans 60% des cas, les accidentés ont eu des séquelles au niveau des membres supérieurs et inférieurs, avec une prédominance aux membres supérieurs comme les poignets et les coudes. " Les plus grosses lésions étaient des fractures et des luxations. Nous avons eu 45 fractures dans l'étude menée. Et dans deux tiers des cas c'était des hommes avec un âge médiant de 30 ans ( 50% avait moins de 30 ans 50% plus de 30 ans)", précise le chirurgien. Mais 40% des autres patients ont eu de plus gros traumatismes au niveau de tout le massif facial et crânien. "J'ai un patient qui a eu un traumatisme facial qui l'a défiguré", raconte l'urgentiste . "Psychologiquement il ne s'en remettra jamais. C'est un Italien qui était venu en stage en Belgique, il est sorti avec des amis, ils ont bu, il est rentré en trottinette chez lui et il a eu son accident."Dans les facteurs de risque les plus importants, la consommation d'alcool est indéniablement pointée du doigt. Un tiers des utilisateurs accidentés avait reconnu avoir bu un verre avant de prendre la trottinette et la moitié d'entre eux le soir. 58% patients ont été admis aux urgences de Saint-Pierre après 18 h jusque 6 h du matin, et 43% entre sept heures et 18 heures. Parmi les 170 patients de l'étude , 85% ont fait un accident tout seuls, et dans 11 cas, ils étaient deux sur la trottinette. "Il faut savoir que près de l'hôpital Saint-Pierre et dans le centre ville de Bruxelles, il y a beaucoup de pavés glissant. Les gens ne se rendent pas compte que les routes pavées sont à risque pour les trottinettes. Il suffit d'un dénivelé, d'un pavé qui ressort et on est projeté. Et si on a bu, on n'a pas le réflexe de protection. Et si en plus on n'a pas de casque, les lésions sont plus importantes. Ce qu'on a pu constater c'est qu'il y a plus de lésions au niveau crânien après 18 h. Et la majorité des accidents après 18 h sont dans les groupes d'âges de moins de 25 ans." Les trottinettes électriques peuvent atteindre une vitesse de 25km/h et sont parfois aussi trafiquées pour augmenter la puissance... "Et évidemment plus la vitesse est grande plus les lésions sont graves", poursuit le médecin. Si la trottinette électrique est un danger pour son utilisateur, elle peut aussi l'être pour les autres. Dans l'étude menée, sept piétons ont été percutés avec des lésions graves. " La trottinette est un engin motorisé, ce n'est pas un jouet", rappelle le Dr Youatou. On ne rappellera jamais assez l'importance du port du casque. Seuls onze patients portaient un casque lors de leur accident. Et parmi ceux-ci, un seul était un utilisateur occasionnel. "On a pu constater que les patients qui utilisent un skate board sont plus conscients du danger et dans 50% des cas ils ont utilisé leur casque pour leur trottinette. Les cyclistes également, dans 16 à 36% de cas ont plus utilisé le casque", poursuit-il. "À l'heure actuelle, les gens ne se rendent pas compte des dangers de la trottinette, ils n'ont pas intégré qu'elle est plus instable que le vélo et que les lésions sont plus importantes. Il est donc encore plus important de mettre un casque. Et comme on le voit dans l'étude, les gens qui l'utilisent après 18 h dans un but de loisir, s'exposent encore plus à un risque d'accident car un tiers d'entre eux avait bu. Dans tous nos patients accidentés de notre étude qui avaient bu, aucun n'avait de casque", ajoute l'urgentiste. "Les pouvoirs politiques devraient plus sensibiliser aux risques d'accidents lors de l'utilisation de ces engins motorisés", insiste l'urgentiste." Un mode d'emploi à l'attention des primo-utilisateurs et un document comportant tous les risques liés à l'utilisation de la trottinette, avec une recommandation du port du casque, devraient être fournis."Par ailleurs, avec l'apparition de nouvelles formes de mobilités telles que le Segway, le mono roue ou encore la trottinette électrique, de nouvelles règles devront entrer en vigueur cet été au niveaux fédéral et régional. Celles-ci introduiront une série de restrictions, dont l'interdiction de circuler sur le trottoir - à l'heure actuelle il est permis de rouler sur le trottoir mais à l'allure du pas, ce qui est quasi impossible - la limitation d'âge à 16 ans, ou encore d'être seul sur ce deux roues.