"Ces nouveaux chiffres tirent la sonnette d'alarme pour que tous les pays repensent leur approche en matière de santé mentale en lui accordant l'urgence nécessaire", affirme la directrice générale de l'OMS Margaret Chan, en marge de la Journée mondiale de la santé qui avait lieu vendredi dernier.

Accroître les investissements

Selon l'OMS, il est urgent d'accroître les investissements. Dans de nombreux pays, il y a peu voire pas d'aide pour les personnes souffrant de troubles de santé mentale. "Même dans les pays à revenu élevé, près de 50% des personnes atteintes de dépression ne sont pas traitées", souligne l'organisation.

En moyenne, seuls 3% des budgets publics pour la santé sont investis dans la santé mentale, ce chiffre variant de moins de 1% dans les pays à faible revenu à 5% dans ceux à revenu élevé.

La situation en Belgique

En Belgique, les personnes souffrant de problèmes psychiques sont également chaque année plus nombreuses. En 2015, 122.825 personnes étaient en incapacité de travail pour des troubles mentaux (dont 39.203 pour burn-out), contre 88.535 cinq ans plus tôt, selon l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (Inami). Ces chiffres ne représentent toutefois que le sommet de l'iceberg, dans la mesure où ils ne tiennent compte que des patients déclarés en incapacité.

Les prescriptions d'antidépresseurs, elles, continuent d'augmenter partout en Europe. En Belgique, on estimait qu'un peu moins d'1,2 million de personnes avaient pris au moins une fois un traitement contre la dépression en 2015. Cette année-là, plus de 320 millions de pilules ont été avalées, soit une augmentation de plus de 100 millions en dix ans (+50%).

Plus de 2,2 millions d'Afghans souffriraient de problèmes mentaux

Plus de 2,2 millions d'Afghans souffriraient de problèmes de dépression et d'anxiété, indiquait également hier l'OMS. Ce chiffre n'est en fait qu'une extrapolation mais "les données actuelles laissent penser que le problème est bien plus étendu", précise Richard Peeperkorn, représentant de l'OMS pour la région. Aucun chiffre mis à jour n'est en effet disponible à propos du nombre de personnes souffrant de problèmes mentaux.

Trop peu de thérapeutes

Le nombre de thérapeutes en santé mentale est fort peu élevé en Afghanistan, un des pays les plus pauvres du monde et touché par différents conflits depuis près de quatre décennies. Le ministère afghan de la santé publique a formé 700 conseillers psychologiques et 101 praticiens en santé mentale, dont 300 exercent dans des centres de santé gérés par le gouvernement, indique le ministre de la Santé Ferozuddin Feroz.

"Il est urgent d'investir plus dans la santé mentale en Afghanistan", conclut M. Peeperkorn.

Belgique et Afghanistan

Des estimations récentes faites par l'OMS font état de plus d'un million d'Afghans souffrant de dépression et de 1,2 million d'autres se plaignant d'anxiété. Côté belge, ma cinquième enquête de santé de l'Institut scientifique de santé publique (ISP) - un vaste sondage qui a interrogé près de 11.000 Belges dans le courant de l'année 2013, montre qu'une personne sur trois (32%) âgée de 15 ans et plus manifeste des difficultés psychologiques. 6,7% de la population souffraient de dépression en 2013. Proportionnellement, le Belge est donc plus dépressif que l'Afghan, puisqe 2,2 millions sur 30,55 millions d'habitants représentent quelques 3,3% de la population.

"Ces nouveaux chiffres tirent la sonnette d'alarme pour que tous les pays repensent leur approche en matière de santé mentale en lui accordant l'urgence nécessaire", affirme la directrice générale de l'OMS Margaret Chan, en marge de la Journée mondiale de la santé qui avait lieu vendredi dernier.Selon l'OMS, il est urgent d'accroître les investissements. Dans de nombreux pays, il y a peu voire pas d'aide pour les personnes souffrant de troubles de santé mentale. "Même dans les pays à revenu élevé, près de 50% des personnes atteintes de dépression ne sont pas traitées", souligne l'organisation.En moyenne, seuls 3% des budgets publics pour la santé sont investis dans la santé mentale, ce chiffre variant de moins de 1% dans les pays à faible revenu à 5% dans ceux à revenu élevé.En Belgique, les personnes souffrant de problèmes psychiques sont également chaque année plus nombreuses. En 2015, 122.825 personnes étaient en incapacité de travail pour des troubles mentaux (dont 39.203 pour burn-out), contre 88.535 cinq ans plus tôt, selon l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (Inami). Ces chiffres ne représentent toutefois que le sommet de l'iceberg, dans la mesure où ils ne tiennent compte que des patients déclarés en incapacité. Les prescriptions d'antidépresseurs, elles, continuent d'augmenter partout en Europe. En Belgique, on estimait qu'un peu moins d'1,2 million de personnes avaient pris au moins une fois un traitement contre la dépression en 2015. Cette année-là, plus de 320 millions de pilules ont été avalées, soit une augmentation de plus de 100 millions en dix ans (+50%).