C'est en 1986 qu'est née la clinique du sein de l'Institut Bordet, initiative unique à l'époque en Belgique et rare en Europe. Elle regroupe d'emblée des médecins de spécialités différentes : oncologues, ergothérapeutes, anatomopathologistes, radiologues, dont l'expertise est importante pour la décision quant au meilleur traitement des patients atteints de cancer du sein. Entre-temps, la clinique a mis en place une réelle approche multidisciplinaire pour échanger les derniers résultats de la littérature scientifique et décider des meilleures techniques à développer et aussi de prendre les décisions d'investissement.

Précurseur, Bordet a dû attendre d'ailleurs 20 ans pour que soit créé en Belgique un cadre juridique pour les cliniques du sein. C'est Rudy Demotte, alors ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, qui sera à l'origine de l'arrêté royal ad hoc (26 avril 2007) "sous l'impulsion de l'Institut Bordet". L'AR, qualifié d'historique, répond tip top aux recommandations de deux références en la matière : l'Eusoma (European Society for Mastology) et l'EORTC (European Organisation for Research and Treatment of Cancer) et correspond aux souhaits de nombreuses sociétés scientifiques. Il rentre également dans le cadre d'une résolution votée quelques années plus tôt au Parlement européen visant à "répondre aux disparités de survie à 5 ans entre les femmes souffrant d'un cancer du sein à travers l'Europe, disparités dues à des diagnostics trop tardifs pour certaines d'entre elles et des difficultés d'accès au traitement". Cette approche inadéquate se fait au détriment notamment des femmes d'Europe de l'Est.

L'AR jette les bases de la multidisciplinarité (infirmières, psychologues, assistants sociaux renforcent le staff médical) et introduit le principe selon lequel il vaut mieux concentrer les compétences dans des centres ayant au moins 150 nouveaux cas par an à traiter. Ce seuil est censé améliorer la qualité des soins et éviter la duplication des appareils et des techniques coûteuses.

Plan cancer

Viendra plus tard le plan cancer de Laurette Onkelinx puis un arrêté de 2013 qui modifie légèrement les seuils à 125 nouveaux cas par an pour une clinique du sein "coordinatrice". Un abaissement "étonnant" selon le Dr De Valeriola. "Il est regrettable que la norme de 150 nouveaux cas par an qui reste la recommandation minimale en terme de volume d'activités dans les nouveaux critères publiés par Eusoma en 2013 n'ait pas été maintenue en Belgique suite à la publication de l'arrêté installant les cliniques du sein satellites qui doivent respecter, elles, un seuil de 60 nouveaux cas par an à la condition de passer des accords avec les plus grosses cliniques."

Selon une étude du KCE, les gros centres affichent en effet statistiquement des taux de survie plus élevés : 83,9% à 5 ans (>150 patients) contre 74,9% (<50). Mais comme me le soufflait un médecin présent, il est possible que les petites cliniques accueillent plus de patients à des stades plus avancés...

Le cancer demeure la plus grande cause de décès dans notre pays et le cancer du sein est le plus redoutable avec plus de 10.000 cas par an (10.695 en 2013). 80% des patientes ont plus de 50 ans et leur âge moyen est de 62 ans. Les Cliniques du sein ont donc toutes leurs places dans le système de soins de santé.

"Celle de Bordet accueille plus de 700 cas annuellement dont elle assure tout d'abord le diagnostic précis grâce aux dernières technologies d'anatomo-pathologie et d'imagerie médicale ainsi que l'ensemble des types de traitements utiles", précise le Dr De Valeriola. "Ces méthodes diagnostiques sont continuellement enrichies de résultats des dernières découvertes faites par nos équipes de recherche tant clinique que dans les laboratoires, en particulier dans les domaines de la génomique et de l'immunologie." La clinique travaille en étroite collaboration avec l'équipe d'infirmiers coordinateurs de soins oncologiques (Isco).

Registre du cancer

Outre l'éradication du cancer, premier objectif, la Clinique du sein développe des soins de support : kinés, diététiciens, nutritionnistes, infirmiers spécialisés en soins esthétiques, sexologues, assistants sociaux. Le but est que le patient puisse retrouver le plus rapidement possible une vie active (et professionnelle) de qualité.

La Clinique possède son propre registre du cancer qui permet d'affiner les indicateurs de qualité.

Mais pour que la clinique soit devenue un modèle en Belgique, il a fallu l'investissement de ses médecins et de son personnel de soins mais aussi le soutien des "Amis de l'Institut Bordet" dont l'apport financier a permis à Bordet de se doter d'une RMN et du Mobetron qui révolutionne la radiothérapie des cancers du sein. Dominique de Valeriola a rappelé ce que la clinique du sein de l'Institut Bordet leur devait.

C'est en 1986 qu'est née la clinique du sein de l'Institut Bordet, initiative unique à l'époque en Belgique et rare en Europe. Elle regroupe d'emblée des médecins de spécialités différentes : oncologues, ergothérapeutes, anatomopathologistes, radiologues, dont l'expertise est importante pour la décision quant au meilleur traitement des patients atteints de cancer du sein. Entre-temps, la clinique a mis en place une réelle approche multidisciplinaire pour échanger les derniers résultats de la littérature scientifique et décider des meilleures techniques à développer et aussi de prendre les décisions d'investissement. Précurseur, Bordet a dû attendre d'ailleurs 20 ans pour que soit créé en Belgique un cadre juridique pour les cliniques du sein. C'est Rudy Demotte, alors ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, qui sera à l'origine de l'arrêté royal ad hoc (26 avril 2007) "sous l'impulsion de l'Institut Bordet". L'AR, qualifié d'historique, répond tip top aux recommandations de deux références en la matière : l'Eusoma (European Society for Mastology) et l'EORTC (European Organisation for Research and Treatment of Cancer) et correspond aux souhaits de nombreuses sociétés scientifiques. Il rentre également dans le cadre d'une résolution votée quelques années plus tôt au Parlement européen visant à "répondre aux disparités de survie à 5 ans entre les femmes souffrant d'un cancer du sein à travers l'Europe, disparités dues à des diagnostics trop tardifs pour certaines d'entre elles et des difficultés d'accès au traitement". Cette approche inadéquate se fait au détriment notamment des femmes d'Europe de l'Est.L'AR jette les bases de la multidisciplinarité (infirmières, psychologues, assistants sociaux renforcent le staff médical) et introduit le principe selon lequel il vaut mieux concentrer les compétences dans des centres ayant au moins 150 nouveaux cas par an à traiter. Ce seuil est censé améliorer la qualité des soins et éviter la duplication des appareils et des techniques coûteuses. Viendra plus tard le plan cancer de Laurette Onkelinx puis un arrêté de 2013 qui modifie légèrement les seuils à 125 nouveaux cas par an pour une clinique du sein "coordinatrice". Un abaissement "étonnant" selon le Dr De Valeriola. "Il est regrettable que la norme de 150 nouveaux cas par an qui reste la recommandation minimale en terme de volume d'activités dans les nouveaux critères publiés par Eusoma en 2013 n'ait pas été maintenue en Belgique suite à la publication de l'arrêté installant les cliniques du sein satellites qui doivent respecter, elles, un seuil de 60 nouveaux cas par an à la condition de passer des accords avec les plus grosses cliniques."Selon une étude du KCE, les gros centres affichent en effet statistiquement des taux de survie plus élevés : 83,9% à 5 ans (>150 patients) contre 74,9% (<50). Mais comme me le soufflait un médecin présent, il est possible que les petites cliniques accueillent plus de patients à des stades plus avancés...Le cancer demeure la plus grande cause de décès dans notre pays et le cancer du sein est le plus redoutable avec plus de 10.000 cas par an (10.695 en 2013). 80% des patientes ont plus de 50 ans et leur âge moyen est de 62 ans. Les Cliniques du sein ont donc toutes leurs places dans le système de soins de santé. "Celle de Bordet accueille plus de 700 cas annuellement dont elle assure tout d'abord le diagnostic précis grâce aux dernières technologies d'anatomo-pathologie et d'imagerie médicale ainsi que l'ensemble des types de traitements utiles", précise le Dr De Valeriola. "Ces méthodes diagnostiques sont continuellement enrichies de résultats des dernières découvertes faites par nos équipes de recherche tant clinique que dans les laboratoires, en particulier dans les domaines de la génomique et de l'immunologie." La clinique travaille en étroite collaboration avec l'équipe d'infirmiers coordinateurs de soins oncologiques (Isco). Outre l'éradication du cancer, premier objectif, la Clinique du sein développe des soins de support : kinés, diététiciens, nutritionnistes, infirmiers spécialisés en soins esthétiques, sexologues, assistants sociaux. Le but est que le patient puisse retrouver le plus rapidement possible une vie active (et professionnelle) de qualité. La Clinique possède son propre registre du cancer qui permet d'affiner les indicateurs de qualité. Mais pour que la clinique soit devenue un modèle en Belgique, il a fallu l'investissement de ses médecins et de son personnel de soins mais aussi le soutien des "Amis de l'Institut Bordet" dont l'apport financier a permis à Bordet de se doter d'une RMN et du Mobetron qui révolutionne la radiothérapie des cancers du sein. Dominique de Valeriola a rappelé ce que la clinique du sein de l'Institut Bordet leur devait.