Tout sur Institut Bordet

L'interruption de la continuité des soins oncologiques et l'impossibilité de mettre en place l'indispensable approche multidisciplinaire en raison de la pandémie de coronavirus préoccupent les spécialistes du cancer. Pour eux, il est temps de réagir, peut-on lire jeudi dans un communiqué de l'Institute for Interdisciplinary Innovation in Healthcare'' (I3H) de l'Université libre de Bruxelles (ULB).

Isabelle Merckaert est psycho-oncologue, professeur à l'ULB et membre de la Clinique de psycho-oncologie de l'Institut Bordet. Elle nous donne son avis sur les conséquences post traumatiques probables chez les soignants suite à la crise sanitaire et nous explique la reprise des soins après la phase aiguë de la pandémie de Covid.

GÉRER LA MORT Les chemins de la vie se terminent tous à la morgue - littéralement, dans le cas du CHU Saint-Pierre et de l'Institut Bordet. Entre la rue Haute et la rue aux Laines, au coeur des Marolles, toute une mosaïque de bâtiments abrite les deux cliniques bruxelloises dont le dédale de couloirs mène en définitive à ce même point final. " Lorsque j'ai posé ma candidature, il y a 31 ans, on m'a donné très exactement une minute pour me décider. J'ai dit oui, et je ne l'ai jamais regretté ", raconte Marc Van Driessche, " ouvrier d'amphithéâtre ".

Si on extrapole à la population belge atteinte d'un cancer du sein les conclusions de l'étude Mindact, on pratiquerait pour 14% des femmes atteintes d'un cancer du sein, inutilement, une chimiothérapie dans notre pays. Avec des conséquences socio-financières importantes. Mais la situation est plus complexe que ne l'ont comprise les politiciens car il s'agit d'un sous-groupe de patientes présentant un cancer du sein précoce de type hormono-dépendant. Environ 1.500 femmes belges seraient concernées en réalité. Explication avec le Dr Philippe Aftimos, oncologue médical et médecin-chercheur à l'Institut Bordet.

Hier, l'Institut Bordet fêtait les 30 ans de sa Clinique du sein, la première de Belgique et une des premières en Europe et "qui a servi de modèle pour l'organisation des soins de qualité dans les autres types de cancer", comme l'a rappelé la directrice générale médicale de Bordet, le Dr Dominique de Valeriola.

Le comité de l'assurance de l'Inami examinera ce lundi une série de propositions de refinancement de la médecine générale du ministre Vandenbroucke pour un montant total de 55 millions d'euros tenant compte d'une partie du refinancement de la psychologie de 1ère ligne qui est censée collaborer au sein des cabinets des médecins généralistes... Mais il s'agit en réalité d'une série de promesses contenues dans l'accord médico-mut 2024-2025. L'Absym n'hésite pas à les qualifier de "poudre aux yeux" (lire encadré).