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La fibrillation auriculaire (FA) est l'un des troubles du rythme cardiaque les plus fréquents: on estime qu'elle touche 150.000 Belges. Une nouvelle technique d'ablation est désormais pratiquée à la Clinique Saint-Luc Bouge (SLBO), qui devient ainsi la deuxième à proposer cette technique en Wallonie. Une équipe étoffée de quatre cardiologues spécialisés en électrophysiologie entend réaliser une dizaine de procédures par semaine. " Jusqu'à présent, nous avions deux techniques à notre disposition pour traiter les veines pulmonaires qui sont responsables du démarrage de la fibrillation auriculaire : la radiofréquence (une technique qui repose sur l'utilisation de la chaleur) et la cryothérapie (une technique qui repose sur l'utilisation du froid). Désormais, nous utilisons une nouvelle source d'énergie développée aux Etats-Unis, l'électroporation, qui permet, en quelques applications, de façon très brève, de sidérer les cellules des veines pulmonaires qui conduisent l'activité électrique anormale ", expose le Dr Frédéric Dumont, cardiologue spécialisé en électrophysiologie.Un premier avantage de cette nouvelle technique est la possibilité de pouvoir garder les structures adjacentes indemnes. " Cela signifie qu'il n'y a aucun effet sur les nerfs et les muscles à proximité, ou encore sur l'oesophage ", commente le Dr Dumont. Un second avantage de cette technique d'ablation est sa rapidité. " En moins d'une heure, on parvient en quelques applications à isoler les veines pulmonaires sur le plan électrique. Cela représente un gain de temps pour tout le monde, à la fois pour le patient et pour l'équipe soignante. Cela va donc nous permettre de réduire nos délais d'attente pour ce traitement, ce qui est un atout non négligeable au vu du nombre croissant de patients éligibles pour une ablation de FA en raison de l'élargissement des indications ", détaille le cardiologue.La préparation à l'intervention est une préparation classique pour une ablation de fibrillation auriculaire. " Le patient rentre la veille au soir si la procédure a lieu tôt le matin ou le jour même de la procédure si elle a lieu plus tard dans la journée. L'accès fémoral droit est préparé avec un rasage ad hoc. Une perfusion est mise en place pour pouvoir injecter les médicaments nécessaires. Il s'en suit alors une anesthésie générale traditionnelle ", explique Frédéric Dumont.Au jour d'aujourd'hui, cette procédure ne peut pas encore s'effectuer en hospitalisation de jour car les patients doivent rester une nuit à l'hôpital pour une surveillance au niveau du point de ponction notamment. Mais il n'est pas impossible que dans un futur plus ou moins proche, les progrès permettent de passer à une hospitalisation de jour.L'équipe d'électrophysiologie de la Clinique Saint-Luc Bouge a débuté l'implémentation de cette technique fin 2023. " Nous avons déjà réalisé une dizaine de procédures en décembre et nous en sommes déjà à six en 2024. La courbe d'apprentissage est très courte. Cette technique nécessitant trois ou quatre mains, nous sommes toujours deux cardiologues présents en salle d'opération. En rythme de croisière, nous visons une dizaine de procédures par semaine ", conclut le Dr Dumont.