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Le gouvernement précédent avait tranché les discussions en cours depuis de longues années sur la reconnaissance des psychothérapeutes. La loi approuvée n'est pas encore entrée en vigueur mais le gouvernement actuel a décidé de la modifier. La ministre Open Vld avait déjà fait savoir qu'elle voulait limiter la psychothérapie aux titulaires d'un master issu sanctionnant une formation à caractère médical. Elle dit s'appuyer sur un avis du Conseil supérieur d'hygiène de 2005. "En définissant la psychothérapie comme forme de traitement et en limitant sa pratique à certaines catégories de professions de santé, nous pourrons encore mieux garantir la qualité de la thérapie, et ce, dans l'intérêt de nos patients", a déclaré la ministre. Toutefois, les professions de soins de santé, les étudiants en Bachelor et Master qui ont suivi, qui sont en train de suivre ou qui débuteront une formation en psychothérapie de 70 crédits ECTS durant l'année académique 2016-2017, et qui la termineront avec succès, sont autorisés à poursuivre leurs prestations de psychothérapie de façon autonome à partir du 1er septembre 2016. Pour les autres professions, les étudiants en Bachelor et Master qui ont suivi, qui sont en train de suivre ou qui débuteront une formation en psychothérapie de 70 crédits ECTS durant l'année académique 2016-2017, et qui la termineront avec succès, sont également autorisés à effectuer des prestations de psychothérapie à partir du 1er septembre 2016, mais uniquement sous la supervision d'un médecin, d'un psychologue clinicien, d'un orthopédagogue clinicien ou d'un autre professionnel des soins de santé issu de la catégorie précédente. À partir de l'année académique 2017-2018, l'accès à la prestation de la psychothérapie sera donc limité aux médecins, aux psychologues cliniciens et aux orthopédagogues cliniciens ayant suivi une formation supplémentaire en psychothérapie.Problème d'accessibilité Mécontents, une cinquantaine de responsables d'institutions ou d'enseignement psychothérapeutiques adressent un mémorandum au gouvernement fédéral. "Dans la mesure où il n'y a pas eu de concertation jusqu'à présent, il nous paraît nécessaire de marquer notre profonde préoccupation sur le fait que cette loi, contrairement à son intention, risque de provoquer une grave détérioration de la qualité des soins de santé mentale accessibles aux patients", invoquent les psychothérapeutes. Leur mémorandum reprend six questions essentielles à leurs yeux, comme la spécificité de la psychothérapie, les bénéfices de la pluralité des orientations psychothérapeutiques ou les manquements de la formation en psychothérapie. Comme attendu, les psychologues belges sont, pour leur part, "heureux de l'accord" approuvé vendredi par le conseil des ministres. "Ce gouvernement parvient à dénouer des noeuds qui auraient dû être tranchés il y a déjà 20 ans", estime la Fédération belge des Psychologues. Pour les psychologues, cette décision, tout comme la loi concernant les professions des soins de santé mentale votée en 2014, démontrent "une volonté politique d'enfin prendre en considération les situations dramatiques dans les soins de santé mentale et de mettre fin au charlatanisme en psychothérapie".Actualisé le 11/02 à 10:46 :Pour Ecolo, la psychothérapie doit être une pratique professionnelle spécifique, et il ne faut pas être médecin, psychologue ou orthopédagogue pour devenir psychothérapeute. "La ministre de la santé semble préférer les intitulés de diplômes plutôt que des garanties d'acquisition des compétences", selon Muriel Gerkens.