Face à la pandémie Covid-19, un confinement strict a été imposé à la population belge entre le 18 mars et le 5 mai 2020 pour lutter contre la propagation du Covid-19. En matière de soins de santé, la directive a été d'annuler ou de postposer les actes médicaux non-urgents, tout en permettant aux prestataires de soins - en particulier les médecins généralistes (MG) - d'assurer la continuité des soins essentiels aux patients. Pour ce faire, l'INAMI a autorisé à partir du 14 mars, le remboursement temporaire des téléconsultations (consultations à distance via téléphone ou vidéo).

Solidaris a analysé de manière approfondie l'évolution du recours à médecine générale durant la période de confinement sur base de 2,4 millions données de contacts. " C'est la première fois que l'ampleur des reports et renoncements aux soins de santé pendant la période de confinement est mesurée sur base de données quantitatives ", relève Jean-Pascal Labille Secrétaire général de Solidaris.

"Les résultats montrent que le nombre de contacts physiques (consultations et visites) avec le MG a brutalement chuté pendant les deux premières semaines de confinement puis a progressivement diminué pour passer sous la barre des 70.000 contacts la dernière semaine de confinement alors qu'il oscillait aux alentours des 235.000 contacts par semaine lors des semaines précédentes. Mais cette diminution a pu être compensée en partie par les téléconsultations (consultations via téléphone ou vidéo) avec 80.000 contacts à distance par semaine en moyenne depuis le 14 mars." Le nombre de contacts au cabinet d'un médecin généraliste a donc diminué de 62% en moyenne sur la période de confinement mais limité à 26% grâce à la téléconsultation.

L'analyse de Solidaris révèle que les patients souffrant d'une maladie chronique, d'un handicap ou d'un problème de santé mentale ont proportionnellement moins réduit leurs contacts avec la médecine générale que les plus jeunes (entre 0-20 ans) et les patients fragilisés socio-économiquement (affiliés bénéficiant de l'intervention majorée et/ou habitant dans un quartier défavorisé).

Face à ces constats, Solidaris réaffirme la nécessité de porter une attention particulière à certains publics doublement fragilisés, par leur situation socio-économique d'abord et par les conséquences de la crise sur leur santé et les autres domaines vitaux ensuite. "Leur situation apparaît d'autant plus préoccupante à la lumière de nos chiffres, qui laissent craindre un report de soins et un accroissement des inégalités sociales de santé à la suite de la crise sanitaire", affirme Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris.

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Évolution des contacts avec la médecine générale pour les différents sous-groupes de population : 6 semaines après le confinement versus 6 semaines avant

Le graphique ci-joint donne l'évolution des contacts MG après le 14 mars comparativement aux contacts avant le 14 mars en fonction du profil des patients, l'évolution observée pour la population totale est indiquée par la barre foncée (-26,3%). Cela signifie que les sous-groupes de population à droite de cette barre ont proportionnellement plus réduit leurs contacts avec la médecine générale durant le confinement que la population totale. C'est par exemple le cas des jeunes de moins de 20 ans mais aussi des sous-groupes de population plus fragilisés socio-économiquement comme les BIM ou les patients issus des quartiers plus défavorisés (cf. QS A, QS B et QS C). A l'inverse, parmi les sous-groupes de population dont les contacts avec la médecine générale ont été moins affectés par la crise, on retrouve les personnes en situation de handicap, les malades chroniques (et ce quelle que soit la maladie) et les patients traités pour des problèmes de santé mentale. Par exemple, les affiliés sous antidépresseurs ont réduit les contacts avec les MG de 13,9% après le 14 mars, c'est deux fois moins qu'au sein de la population totale.

Ces résultats semblent ainsi montrer que la limitation des soins en période de confinement a eu moins de conséquences pour les patients souffrant d'une affection chronique. La diminution observée pour les patients plus fragilisés socio-économiquement est par contre plus préoccupante.

Face à la pandémie Covid-19, un confinement strict a été imposé à la population belge entre le 18 mars et le 5 mai 2020 pour lutter contre la propagation du Covid-19. En matière de soins de santé, la directive a été d'annuler ou de postposer les actes médicaux non-urgents, tout en permettant aux prestataires de soins - en particulier les médecins généralistes (MG) - d'assurer la continuité des soins essentiels aux patients. Pour ce faire, l'INAMI a autorisé à partir du 14 mars, le remboursement temporaire des téléconsultations (consultations à distance via téléphone ou vidéo).Solidaris a analysé de manière approfondie l'évolution du recours à médecine générale durant la période de confinement sur base de 2,4 millions données de contacts. " C'est la première fois que l'ampleur des reports et renoncements aux soins de santé pendant la période de confinement est mesurée sur base de données quantitatives ", relève Jean-Pascal Labille Secrétaire général de Solidaris."Les résultats montrent que le nombre de contacts physiques (consultations et visites) avec le MG a brutalement chuté pendant les deux premières semaines de confinement puis a progressivement diminué pour passer sous la barre des 70.000 contacts la dernière semaine de confinement alors qu'il oscillait aux alentours des 235.000 contacts par semaine lors des semaines précédentes. Mais cette diminution a pu être compensée en partie par les téléconsultations (consultations via téléphone ou vidéo) avec 80.000 contacts à distance par semaine en moyenne depuis le 14 mars." Le nombre de contacts au cabinet d'un médecin généraliste a donc diminué de 62% en moyenne sur la période de confinement mais limité à 26% grâce à la téléconsultation. L'analyse de Solidaris révèle que les patients souffrant d'une maladie chronique, d'un handicap ou d'un problème de santé mentale ont proportionnellement moins réduit leurs contacts avec la médecine générale que les plus jeunes (entre 0-20 ans) et les patients fragilisés socio-économiquement (affiliés bénéficiant de l'intervention majorée et/ou habitant dans un quartier défavorisé). Face à ces constats, Solidaris réaffirme la nécessité de porter une attention particulière à certains publics doublement fragilisés, par leur situation socio-économique d'abord et par les conséquences de la crise sur leur santé et les autres domaines vitaux ensuite. "Leur situation apparaît d'autant plus préoccupante à la lumière de nos chiffres, qui laissent craindre un report de soins et un accroissement des inégalités sociales de santé à la suite de la crise sanitaire", affirme Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris.