Blouse blanche enfilée et stéthoscope autour du cou, ils étaient près de 300, ce mercredi matin, devant la gare des Guillemins de Liège, à répondre à l'appel pour manifester leur lassitude face aux errances du 1733 et du tri " nuit profonde " qui mettent le feu à la garde médicale depuis plusieurs mois.
" Olé-lé, ola-la, le 1733, il faut qu'il soit là ! " Jeunes et moins jeunes médecins généralistes reprennent en choeur le refrain, tout en battant le pavé autour de l'esplanade des Guillemins de Liège. Le long cortège formé de plusieurs centaines de blouses blanches traverse la voirie, arrêtant pour quelques minutes le ballet des autobus sous le regard compréhensif des chauffeurs et celui, plus étonné, des badauds. " Des médecins dans la rue, ça, ce n'est pas fréquent ", glisse une dame à sa voisine. " Médecins fatigués, patients mal soignés ! ", scandent les manifestants. " Médecins sous pression, gare à l'extinction ! ", répond la fin du cortège.
Parmi les nombreux slogans brandis à bout de bras, " les médecins ont aussi leurs maux à dire " sonne plus vrai que jamais. Comment écouter et soigner quand on a été réveillé dix fois la nuit précédente ? Parfois pour un mal de gorge qui traîne depuis trois jours, et qui aurait donc pu attendre le lendemain matin. Ou pour dire : " Docteur, je ne sais pas dormir... " " Eh bien nous sommes deux maintenant ", répond un médecin. Comment tenir encore debout le lundi matin, quand on a parcouru 400 km sur le week-end pour assurer la garde médicale au fin fond du Luxembourg ?
Les MG de Wallonie picarde avaient été les premiers à manifester leur colère, début juin. Rien n'y a fait. Au contraire. La goutte qui a fait déborder le vase et poussé tous les généralistes wallons à descendre dans la rue ? " Une réunion avec toutes les parties prenantes de la cellule pour les protocoles du 1733, où le ministre a balayé le tri nocturne qui avait été obtenu en Wallonie ", rappelle le Dr Yvonne Bronckart, présidente du Glamo, le cercle de médecine générale de Liège. " Sans le tri, le médecin doit se déplacer dix fois la nuit, dont neuf pour des bêtises. La réalité de la Wallonie n'est pas celle de la Flandre où la pénurie médicale est moins forte et les distances moins grandes. "
Les MG francophones se sentent seuls, non soutenus par leurs confrères du nord du pays qui ignorent les déserts médicaux au sud. Leurs revendications semblent donc inaudibles pour les autorités. " Au début, on a cru que le ministre nous écoutait. Mais non, il fait semblant... ", glisse un médecin. Du mépris ? Certains MG osent ce mot. " Nous dénonçons le mépris dont font preuve les autorités fédérales à l'égard des médecins généralistes ", alerte le Dr Guy Delrée, de la FAGW, la Fédération des associations de médecins généralistes de la Région wallonne à l'origine de l'appel à manifester ce 28 juin. " Nous sommes inquiets pour la qualité de la médecine générale et la sécurité des patients et des médecins. "
Parmi les manifestants, des jeunes également, qui redoutent de devoir faire plus de gardes à l'avenir avec l'obligation désormais d'avoir deux médecins généralistes dans les PMG ouverts la nuit complète.
Autre motif de crainte, les " coopérations fonctionnelles " prévues au 1er janvier 2025 : " Le fait de rassembler les PMG par trois et 300.000 habitants entraîne une révision du financement ", explique le Dr Bronckart, " les enveloppes vont se réduire à peau de chagrin, alors qu'ici, on nous refuse déjà un deuxième accueillant pour soulager notre infirmière qui fait tout. Notre électrocardiogramme date de 2007, il est impossible de le faire remplacer, il faudrait que ce soit les médecins qui paient de leur poche pour répondre aux besoins de la population... "
Les médecins espèrent être entendus par les autorités et que le sujet soit rediscuté lors de la prochaine médico-mut... " Le tri est important, avec des protocoles bien faits, des algorithmes locaux, pour répondre aux gens et rassurer la population ", conclut le Dr Bronckart.
" Olé-lé, ola-la, le 1733, il faut qu'il soit là ! " Jeunes et moins jeunes médecins généralistes reprennent en choeur le refrain, tout en battant le pavé autour de l'esplanade des Guillemins de Liège. Le long cortège formé de plusieurs centaines de blouses blanches traverse la voirie, arrêtant pour quelques minutes le ballet des autobus sous le regard compréhensif des chauffeurs et celui, plus étonné, des badauds. " Des médecins dans la rue, ça, ce n'est pas fréquent ", glisse une dame à sa voisine. " Médecins fatigués, patients mal soignés ! ", scandent les manifestants. " Médecins sous pression, gare à l'extinction ! ", répond la fin du cortège.Parmi les nombreux slogans brandis à bout de bras, " les médecins ont aussi leurs maux à dire " sonne plus vrai que jamais. Comment écouter et soigner quand on a été réveillé dix fois la nuit précédente ? Parfois pour un mal de gorge qui traîne depuis trois jours, et qui aurait donc pu attendre le lendemain matin. Ou pour dire : " Docteur, je ne sais pas dormir... " " Eh bien nous sommes deux maintenant ", répond un médecin. Comment tenir encore debout le lundi matin, quand on a parcouru 400 km sur le week-end pour assurer la garde médicale au fin fond du Luxembourg ?Les MG de Wallonie picarde avaient été les premiers à manifester leur colère, début juin. Rien n'y a fait. Au contraire. La goutte qui a fait déborder le vase et poussé tous les généralistes wallons à descendre dans la rue ? " Une réunion avec toutes les parties prenantes de la cellule pour les protocoles du 1733, où le ministre a balayé le tri nocturne qui avait été obtenu en Wallonie ", rappelle le Dr Yvonne Bronckart, présidente du Glamo, le cercle de médecine générale de Liège. " Sans le tri, le médecin doit se déplacer dix fois la nuit, dont neuf pour des bêtises. La réalité de la Wallonie n'est pas celle de la Flandre où la pénurie médicale est moins forte et les distances moins grandes. "Les MG francophones se sentent seuls, non soutenus par leurs confrères du nord du pays qui ignorent les déserts médicaux au sud. Leurs revendications semblent donc inaudibles pour les autorités. " Au début, on a cru que le ministre nous écoutait. Mais non, il fait semblant... ", glisse un médecin. Du mépris ? Certains MG osent ce mot. " Nous dénonçons le mépris dont font preuve les autorités fédérales à l'égard des médecins généralistes ", alerte le Dr Guy Delrée, de la FAGW, la Fédération des associations de médecins généralistes de la Région wallonne à l'origine de l'appel à manifester ce 28 juin. " Nous sommes inquiets pour la qualité de la médecine générale et la sécurité des patients et des médecins. "Parmi les manifestants, des jeunes également, qui redoutent de devoir faire plus de gardes à l'avenir avec l'obligation désormais d'avoir deux médecins généralistes dans les PMG ouverts la nuit complète.Autre motif de crainte, les " coopérations fonctionnelles " prévues au 1er janvier 2025 : " Le fait de rassembler les PMG par trois et 300.000 habitants entraîne une révision du financement ", explique le Dr Bronckart, " les enveloppes vont se réduire à peau de chagrin, alors qu'ici, on nous refuse déjà un deuxième accueillant pour soulager notre infirmière qui fait tout. Notre électrocardiogramme date de 2007, il est impossible de le faire remplacer, il faudrait que ce soit les médecins qui paient de leur poche pour répondre aux besoins de la population... "Les médecins espèrent être entendus par les autorités et que le sujet soit rediscuté lors de la prochaine médico-mut... " Le tri est important, avec des protocoles bien faits, des algorithmes locaux, pour répondre aux gens et rassurer la population ", conclut le Dr Bronckart.