Philippa, qui souffre de fatigue chronique, voit son mari, fatigué à son tour, la quitter. Cette mère de deux enfants, coincée à Édimbourg dans un boulot de vente qui la mine, assiste à la pièce de Shakespeare en compagnie de son fils aîné dans le cadre de l'école. Soudain, elle s'intéresse à ce personnage historique honni par l'histoire d'Angleterre, dernier des Plantagenêt, difforme physiquement et mentalement aux yeux du grand William qui le met en scène un siècle plus tard: un homme qui, comme elle, souffre d'une "tare" aux yeux de ses contemporains.

© Graeme Hunter

L'intérêt de cette mère de famille se mue en passion: elle retrouve le goût de vivre et, rencontrant les membres locaux de la Richard Society, se met en quête de retrouver le corps de ce roi maudit tué à la bataille de Bosworth et sali par la dynastie suivante des Tudors.

Ce faisant, Philippa retrouve elle-même sa dignité et son estime de soi, même si elle doit faire face, en tant qu'historienne amateur, au mépris et à la moquerie des universitaires, archéologues et historiens adoubés, tous des hommes évidemment.

Basée sur le livre de Michael Jones coécrit avec l'archéologue amateur en 2013 et intitulé "The King's Grave: The Search for Richard III", qui raconte le combat de cette 'historienne' mise de côté, bien entendu, au moment de la découverte à laquelle elle a tant contribué, le film de Stephen Frears, originaire de... Leicester, est surtout le portrait d'une femme par ce grand portraitiste de la gent féminine ("Tamara Drewe", "Philomena", "Florence Forster Jenkins"), dans un film plein de poésie, d'humour anglais évidemment, porté par Sally Hawkins... (Philippa) et Steve Coogan (John, son mari) qui produit par ailleurs et signe les dialogues du film.

Elisabeth II

Qui dit Coogan, dit film d'une englishness revendiquée, qui raconte, outre l'épopée contemporaine d'une femme, un épisode de l'histoire d'Angleterre souvent seulement connu sur le continent au travers de l'oeuvre de Shakespeare. Mais le film, prenant, fluide dans son récit, évoque également les tours et détours que peut prendre l'histoire ancienne ou récente avant que la vérité, celle d'il y a 500 ans comme celle d'il y a dix ans, puisse enfin émerger.

© Graeme Hunter

Richard III fut enfin reconnu roi d'Angleterre et non plus en tant qu'usurpateur difforme en 2018, et le travail de Philippa Lengley récompensé de façon honorifique le fut par la même occasion par une... reine.

Philippa, qui souffre de fatigue chronique, voit son mari, fatigué à son tour, la quitter. Cette mère de deux enfants, coincée à Édimbourg dans un boulot de vente qui la mine, assiste à la pièce de Shakespeare en compagnie de son fils aîné dans le cadre de l'école. Soudain, elle s'intéresse à ce personnage historique honni par l'histoire d'Angleterre, dernier des Plantagenêt, difforme physiquement et mentalement aux yeux du grand William qui le met en scène un siècle plus tard: un homme qui, comme elle, souffre d'une "tare" aux yeux de ses contemporains. L'intérêt de cette mère de famille se mue en passion: elle retrouve le goût de vivre et, rencontrant les membres locaux de la Richard Society, se met en quête de retrouver le corps de ce roi maudit tué à la bataille de Bosworth et sali par la dynastie suivante des Tudors. Ce faisant, Philippa retrouve elle-même sa dignité et son estime de soi, même si elle doit faire face, en tant qu'historienne amateur, au mépris et à la moquerie des universitaires, archéologues et historiens adoubés, tous des hommes évidemment. Basée sur le livre de Michael Jones coécrit avec l'archéologue amateur en 2013 et intitulé "The King's Grave: The Search for Richard III", qui raconte le combat de cette 'historienne' mise de côté, bien entendu, au moment de la découverte à laquelle elle a tant contribué, le film de Stephen Frears, originaire de... Leicester, est surtout le portrait d'une femme par ce grand portraitiste de la gent féminine ("Tamara Drewe", "Philomena", "Florence Forster Jenkins"), dans un film plein de poésie, d'humour anglais évidemment, porté par Sally Hawkins... (Philippa) et Steve Coogan (John, son mari) qui produit par ailleurs et signe les dialogues du film.Qui dit Coogan, dit film d'une englishness revendiquée, qui raconte, outre l'épopée contemporaine d'une femme, un épisode de l'histoire d'Angleterre souvent seulement connu sur le continent au travers de l'oeuvre de Shakespeare. Mais le film, prenant, fluide dans son récit, évoque également les tours et détours que peut prendre l'histoire ancienne ou récente avant que la vérité, celle d'il y a 500 ans comme celle d'il y a dix ans, puisse enfin émerger. Richard III fut enfin reconnu roi d'Angleterre et non plus en tant qu'usurpateur difforme en 2018, et le travail de Philippa Lengley récompensé de façon honorifique le fut par la même occasion par une... reine.