Science principalement française, puisque c'est Jean-Robert Pitte, président de la Société géographique vieille de plus de deux siècles, qui la raconte. Lequel dessine à son tour pour nous les contours de cette aventure et en croque les grandes figures.

Le journal du Médecin: cette bande dessinée déborde de personnages fascinants, par exemple la dynastie de géographes que furent les Cassini...

Jean-Robert Pitte: ils sont actifs au 17e et 18e siècles, avant la fondation de la Société de géographie; ce sont eux qui, à la demande des Rois de France, cartographient le royaume. Il s'agit de cartes merveilleuses, utilisées fort longtemps, jusqu'à l'apparition de la carte d'Etat-major au 19e. Durant mes études de géographie à la Sorbonne, la bibliothèque disposait de la collection Cassini dans sa globalité; de temps à autre, nous les sortions afin de comparer la situation en 1750, en 1850 et en 1950.

Ce sont également les inventeurs de la triangulation géodésique?

Qui est donc un moyen de représenter avec exactitude à la fois les longueurs, les distances horizontales et les hauteurs. Ceci avant que l'on ne puisse réaliser les représentations en courbes de niveau et en reliefs.

Parlons des cartes d'Etat-major : leur nom trahit justement l'usage d'abord militaire de la géographie et des cartes?

Les cartes, même anciennes, ont d'abord été conçues à des fins militaires. Il existe encore des pays au monde où vous ne pouvez pas disposer de cartes, la Corée du Nord par exemple, pour des raisons stratégiques. Yves Lacoste, géopoliticien, refondateur en France de la géopolitique, a signé en 1975 un livre qui s'intitulait de manière un peu provocatrice "la géographie cela sert d'abord à faire la guerre". Il voulait signifier par là qu'historiquement, l'on a fait de la géographie, des cartes, des descriptions... à l'usage et à la demande des militaires et des gouvernements. C'est la géographie d'Hérodote qui prévaut en Occident depuis l'antiquité. Il en allait de même pour les Chinois ou les Arabes.

Curiosité

La géographie porte donc à l'origine en son sein des notions de conquête et de possession?

Ce serait trop simple que d'affirmer cela: je pense que la science et la connaissance géographique reposent avant tout sur la curiosité, tout simplement. L'honnête homme est curieux et veut savoir ce qui se passe ailleurs, qui est autrui, va regarder au-delà des frontières, veut franchir les océans. Lorsque Christophe Colomb s'embarque, il espère arriver en Inde. Il s'agit avant tout de curiosité, même s'il y a bien sûr accolé à cela la volonté de conquête pour le service de l'Espagne, la recherche de richesses et l'aspect religieux, par la conversion des indigènes pour leur salut. On plante d'ailleurs le drapeau du Roi et la croix du Christ. La curiosité géographique s'appuie sur tous ces facteurs.

Un bon exemple de curiosité, c'est Alexander von Humboldt?

Il est issu d'une très grande famille noble protestante de Berlin. Sa mère est d'origine française et il vient à Paris qui, à l'époque, plus encore que Berlin, est un foyer de curiosité scientifique dans tous les domaines. En particulier au Muséum des Sciences Naturelles qui est le coeur de la recherche botanique, zoologique, géologique, paléontologique. Il fréquente tous les savants qui s'y trouvent et est accompli dans toutes ces disciplines : von Humboldt part à la découverte de l'Amérique en compagnie du Français Bonplan ; ils établissent cartes et descriptions, réalisent des dessins. Et puis il fait partie des fondateurs de la société géographique en 1821 et en sera président en 1840. Un véritable Européen avant l'heure qui a vécu entre Paris et Berlin et dont le frère a fondé une université dans la capitale de la Prusse. C'est l'Europe éclairée, internationale : von Humboldt est l'un des fondateurs du projet européen. Le savoir n'est pas national et Humboldt est un esprit universel.

Un des derniers " descendants " entre guillemets de von Humboldt fut Théodore Monod, que j'ai bien connu : grand connaisseur du Sahara qui était à la fois botaniste, géologue, archéologue, spécialiste des poissons, ethnologue et géographe. et qui parvenait à être bon dans toutes ces disciplines. Et en même temps, plutôt anticolonialiste. Monod a fondé l'institut français d'Afrique noire à Dakar et est vénéré en Afrique. Monod est pour moi l'un des derniers descendants de Humboldt : un esprit universel.

Jules Verne

Souvent ces grands géographes sont avant tout de grands découvreurs au sens voyageurs?

Oui. Mais il n'y a pas que des voyageurs. Quelqu'un comme Jules Verne, collaborateur de la Société de Géographie, a relativement peu voyagé au contraire d'Élisée Reclus: il disposait d'un réseau de correspondants répartis dans le monde entier qui lui envoyaient des fiches qu'il examinait avec beaucoup d'esprit critique. Il existe par ailleurs des textes de Reclus dans lesquels il décrit sa vocation géographique qui lui est venue en voyageant, écrit-il.

Si vous n'avez pas cette expérience de l'ailleurs et de l'autrui, vous ne pouvez pas devenir un vrai géographe. Si vous êtes uniquement dans le concept, et épistémologique, vous pratiquerez une géographie extrêmement ennuyeuse qui n'apportera rien à l'humanité. Or, la géographie qui passionne le public est celle qui repose sur le vu, le vécu, le ressenti, agrémentée de réflexion.

Élisée Reclus a enseigné à l'ULB après avoir dû s'exiler pour avoir pris part à la Commune...

C'était un anarchiste militant, mais beaucoup de ses écrits ne le laissent pas supposer. Le problème est qu'au 20e siècle, beaucoup de personnes ont souhaité plaquer de l'idéologie sur la géographie; lorsque j'étais étudiant, beaucoup de géographes français s'avéraient marxistes, certains ne juraient que par le modèle soviétique, d'autres par le modèle chinois. J'ai été éduqué dans cette géographie sans jamais y avoir cru.

Pour revenir à Reclus, je me suis beaucoup intéressé à la géographie culturelle et religieuse, un sujet qui a ses yeux n'avait aucun intérêt. C'est dommage, car même athée comme il l'était devenu, on ne peut comprendre le monde sans intégrer les motivations spirituelles. Il y en avait également chez lui, fils de pasteur extrêmement strict. Même s'il n'était ni croyant ou pratiquant, impossible de comprendre son oeuvre sans cette esthétique calviniste dans laquelle il a été élevé plus jeune.

La naissance de la géographie moderne semble correspondre à la période où les Etats modernes se forment?

La géographie scolaire et universitaire se développe énormément en France et en Allemagne après la défaite de 1870 : la Troisième République veut forger le citoyen capable de reconquérir l'Alsace-Lorraine : au cours de sa formation, chaque jeune citoyen doit apprendre la langue française que l'on soit breton ou basque car il faut unifier tous les Français autour d'un projet national, dans lequel l'histoire et la géographie interviennent. C'est l'époque ou Vidal de la Blache réalise de grandes cartes chez Armand colin avec le relief les départements et intégrant évidemment l'Alsace-Lorraine qu'il s'agit de reconquérir.

Leopold II

Le livre est plutôt l'histoire de la société géographique de France?

Oui, puisque nous avons célébré notre bicentenaire le 15 décembre 2021. Le livre a donc été écrit en lien. La Société de géographie a été au coeur de la découverte du monde: les explorations, la colonisation aussi, la diplomatie. Nous remplissons désormais deux fonctions: conserver le patrimoine de cette histoire de la géographie depuis deux siècles, voire plus puisque nous avons hérité de collections beaucoup plus anciennes, en particulier celles du prince Bonaparte qui fut notre président durant 20 ans et avait constitué une collection inimaginable de documents géographiques très anciens, certains datant du Moyen Âge, de mappemondes, de globes terrestres. Et puis second objectif: faire aimer le savoir géographique.

Nous sommes une société savante et en France, il ne s'agit pas d'un organisme de recherche universitaire: sa fonction est de rassembler les amoureux de la géographie et pour ceux qui ne le sont pas encore, de leur faire aimer la géographie. Raison de faire cette bande dessinée

Oui, c'est une histoire très franco-française de la géographie...

C'est vrai que le titre peut prêter à confusion et que nous n'évoquons pas les autres géographies, notamment belges, à part le fait que Léopold II fut membre de la Société de la géographie française. Par ailleurs, nous mentionnons dans l'ouvrage que c'est à Anvers que fut fondée la société internationale de géographie et qu'il y a tout juste un siècle, en 1922, fut fondée à Bruxelles et à Paris l'Union géographique internationale dont le premier président fut le prince Bonaparte.

Le pourtant antibonapartiste et écrivain Chateaubriand participa lui aussi à l'aventure géographique?

Il fut notre président en 1823. Nous allons d'ailleurs organisé un grand colloque cette année intitulé Chateaubriand géographe. Il fut l'un des fondateurs de la société de géographie et en devint président trois ans plus tard.

Jules Verne a apparemment été très influencé dans ses livres par Élisée Reclus?

Les savants se fréquentaient beaucoup, et Verne a lu avec passion Élisée Reclus. J'espère qu'à l'inverse, Élisée Reclus a lu Jules Verne... (il rit)

Jean-Robert Pitte. L'incroyable histoire de la géographie. Les Arènes BD.

Il était une fois...

Un bon filon que ces "Incroyables histoires de...."! Il suffit de mettre en rapport un dessinateur avec un spécialiste du domaine et le tour est joué. Ce qui donne, toujours dessinées par Bercovici encore, "L'incroyable histoire de la médecine", de la bière ou de la littérature. Evoquer la littérature en bandes dessinées est un peu tordu, mais soit.

Heureusement, l'éditeur a eu la bonne idée de changer de dessinateur, qui n'en pouvait plus - le lecteur n'ont plus, pour les suivants : le vin et la cuisine, sujets concomitants, sont confiés aux dessins léchés et appétissants de respectivement Daniel Casanave et Stéphane Douay, Pascal Magnat ayant reçu la bénédiction de l'éditeur pour se charger de l'imposante Incroyable histoire de l'église, en effet en format... Bible.

Toutes ces " Incroyables histoires " sont publiées chez Les Arènes BD

Science principalement française, puisque c'est Jean-Robert Pitte, président de la Société géographique vieille de plus de deux siècles, qui la raconte. Lequel dessine à son tour pour nous les contours de cette aventure et en croque les grandes figures.Le journal du Médecin: cette bande dessinée déborde de personnages fascinants, par exemple la dynastie de géographes que furent les Cassini...Jean-Robert Pitte: ils sont actifs au 17e et 18e siècles, avant la fondation de la Société de géographie; ce sont eux qui, à la demande des Rois de France, cartographient le royaume. Il s'agit de cartes merveilleuses, utilisées fort longtemps, jusqu'à l'apparition de la carte d'Etat-major au 19e. Durant mes études de géographie à la Sorbonne, la bibliothèque disposait de la collection Cassini dans sa globalité; de temps à autre, nous les sortions afin de comparer la situation en 1750, en 1850 et en 1950. Ce sont également les inventeurs de la triangulation géodésique? Qui est donc un moyen de représenter avec exactitude à la fois les longueurs, les distances horizontales et les hauteurs. Ceci avant que l'on ne puisse réaliser les représentations en courbes de niveau et en reliefs. Parlons des cartes d'Etat-major : leur nom trahit justement l'usage d'abord militaire de la géographie et des cartes?Les cartes, même anciennes, ont d'abord été conçues à des fins militaires. Il existe encore des pays au monde où vous ne pouvez pas disposer de cartes, la Corée du Nord par exemple, pour des raisons stratégiques. Yves Lacoste, géopoliticien, refondateur en France de la géopolitique, a signé en 1975 un livre qui s'intitulait de manière un peu provocatrice "la géographie cela sert d'abord à faire la guerre". Il voulait signifier par là qu'historiquement, l'on a fait de la géographie, des cartes, des descriptions... à l'usage et à la demande des militaires et des gouvernements. C'est la géographie d'Hérodote qui prévaut en Occident depuis l'antiquité. Il en allait de même pour les Chinois ou les Arabes.La géographie porte donc à l'origine en son sein des notions de conquête et de possession? Ce serait trop simple que d'affirmer cela: je pense que la science et la connaissance géographique reposent avant tout sur la curiosité, tout simplement. L'honnête homme est curieux et veut savoir ce qui se passe ailleurs, qui est autrui, va regarder au-delà des frontières, veut franchir les océans. Lorsque Christophe Colomb s'embarque, il espère arriver en Inde. Il s'agit avant tout de curiosité, même s'il y a bien sûr accolé à cela la volonté de conquête pour le service de l'Espagne, la recherche de richesses et l'aspect religieux, par la conversion des indigènes pour leur salut. On plante d'ailleurs le drapeau du Roi et la croix du Christ. La curiosité géographique s'appuie sur tous ces facteurs.Un bon exemple de curiosité, c'est Alexander von Humboldt? Il est issu d'une très grande famille noble protestante de Berlin. Sa mère est d'origine française et il vient à Paris qui, à l'époque, plus encore que Berlin, est un foyer de curiosité scientifique dans tous les domaines. En particulier au Muséum des Sciences Naturelles qui est le coeur de la recherche botanique, zoologique, géologique, paléontologique. Il fréquente tous les savants qui s'y trouvent et est accompli dans toutes ces disciplines : von Humboldt part à la découverte de l'Amérique en compagnie du Français Bonplan ; ils établissent cartes et descriptions, réalisent des dessins. Et puis il fait partie des fondateurs de la société géographique en 1821 et en sera président en 1840. Un véritable Européen avant l'heure qui a vécu entre Paris et Berlin et dont le frère a fondé une université dans la capitale de la Prusse. C'est l'Europe éclairée, internationale : von Humboldt est l'un des fondateurs du projet européen. Le savoir n'est pas national et Humboldt est un esprit universel.Un des derniers " descendants " entre guillemets de von Humboldt fut Théodore Monod, que j'ai bien connu : grand connaisseur du Sahara qui était à la fois botaniste, géologue, archéologue, spécialiste des poissons, ethnologue et géographe. et qui parvenait à être bon dans toutes ces disciplines. Et en même temps, plutôt anticolonialiste. Monod a fondé l'institut français d'Afrique noire à Dakar et est vénéré en Afrique. Monod est pour moi l'un des derniers descendants de Humboldt : un esprit universel.Souvent ces grands géographes sont avant tout de grands découvreurs au sens voyageurs? Oui. Mais il n'y a pas que des voyageurs. Quelqu'un comme Jules Verne, collaborateur de la Société de Géographie, a relativement peu voyagé au contraire d'Élisée Reclus: il disposait d'un réseau de correspondants répartis dans le monde entier qui lui envoyaient des fiches qu'il examinait avec beaucoup d'esprit critique. Il existe par ailleurs des textes de Reclus dans lesquels il décrit sa vocation géographique qui lui est venue en voyageant, écrit-il.Si vous n'avez pas cette expérience de l'ailleurs et de l'autrui, vous ne pouvez pas devenir un vrai géographe. Si vous êtes uniquement dans le concept, et épistémologique, vous pratiquerez une géographie extrêmement ennuyeuse qui n'apportera rien à l'humanité. Or, la géographie qui passionne le public est celle qui repose sur le vu, le vécu, le ressenti, agrémentée de réflexion.Élisée Reclus a enseigné à l'ULB après avoir dû s'exiler pour avoir pris part à la Commune...C'était un anarchiste militant, mais beaucoup de ses écrits ne le laissent pas supposer. Le problème est qu'au 20e siècle, beaucoup de personnes ont souhaité plaquer de l'idéologie sur la géographie; lorsque j'étais étudiant, beaucoup de géographes français s'avéraient marxistes, certains ne juraient que par le modèle soviétique, d'autres par le modèle chinois. J'ai été éduqué dans cette géographie sans jamais y avoir cru. Pour revenir à Reclus, je me suis beaucoup intéressé à la géographie culturelle et religieuse, un sujet qui a ses yeux n'avait aucun intérêt. C'est dommage, car même athée comme il l'était devenu, on ne peut comprendre le monde sans intégrer les motivations spirituelles. Il y en avait également chez lui, fils de pasteur extrêmement strict. Même s'il n'était ni croyant ou pratiquant, impossible de comprendre son oeuvre sans cette esthétique calviniste dans laquelle il a été élevé plus jeune.La naissance de la géographie moderne semble correspondre à la période où les Etats modernes se forment?La géographie scolaire et universitaire se développe énormément en France et en Allemagne après la défaite de 1870 : la Troisième République veut forger le citoyen capable de reconquérir l'Alsace-Lorraine : au cours de sa formation, chaque jeune citoyen doit apprendre la langue française que l'on soit breton ou basque car il faut unifier tous les Français autour d'un projet national, dans lequel l'histoire et la géographie interviennent. C'est l'époque ou Vidal de la Blache réalise de grandes cartes chez Armand colin avec le relief les départements et intégrant évidemment l'Alsace-Lorraine qu'il s'agit de reconquérir.Le livre est plutôt l'histoire de la société géographique de France?Oui, puisque nous avons célébré notre bicentenaire le 15 décembre 2021. Le livre a donc été écrit en lien. La Société de géographie a été au coeur de la découverte du monde: les explorations, la colonisation aussi, la diplomatie. Nous remplissons désormais deux fonctions: conserver le patrimoine de cette histoire de la géographie depuis deux siècles, voire plus puisque nous avons hérité de collections beaucoup plus anciennes, en particulier celles du prince Bonaparte qui fut notre président durant 20 ans et avait constitué une collection inimaginable de documents géographiques très anciens, certains datant du Moyen Âge, de mappemondes, de globes terrestres. Et puis second objectif: faire aimer le savoir géographique.Nous sommes une société savante et en France, il ne s'agit pas d'un organisme de recherche universitaire: sa fonction est de rassembler les amoureux de la géographie et pour ceux qui ne le sont pas encore, de leur faire aimer la géographie. Raison de faire cette bande dessinéeOui, c'est une histoire très franco-française de la géographie...C'est vrai que le titre peut prêter à confusion et que nous n'évoquons pas les autres géographies, notamment belges, à part le fait que Léopold II fut membre de la Société de la géographie française. Par ailleurs, nous mentionnons dans l'ouvrage que c'est à Anvers que fut fondée la société internationale de géographie et qu'il y a tout juste un siècle, en 1922, fut fondée à Bruxelles et à Paris l'Union géographique internationale dont le premier président fut le prince Bonaparte.Le pourtant antibonapartiste et écrivain Chateaubriand participa lui aussi à l'aventure géographique? Il fut notre président en 1823. Nous allons d'ailleurs organisé un grand colloque cette année intitulé Chateaubriand géographe. Il fut l'un des fondateurs de la société de géographie et en devint président trois ans plus tard.Jules Verne a apparemment été très influencé dans ses livres par Élisée Reclus? Les savants se fréquentaient beaucoup, et Verne a lu avec passion Élisée Reclus. J'espère qu'à l'inverse, Élisée Reclus a lu Jules Verne... (il rit)