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De nombreux autres essais sont encore à effectuer, mais les médecins sont aujourd'hui très intéressés par ce nouveau moyen de combattre l'athérosclérose, considérée comme l'une des premières causes de mortalité dans les pays occidentaux. Administré par voie sanguine, le traitement de cette pathologie cardiovasculaire consiste principalement en une protéine nommée Annexine A1, connue pour son rôle dans le processus de réparation de l'artère. Insérée dans une nanoparticule composée de polymères biodégradables, cette protéine anti-inflammatoire devient un véritable " petit drone " qui cible directement les endroits où des plaques d'athérome se sont formées. Annexine A1 est alors libérée et la réparation peut s'enclencher, tandis que la particule, une fois sa mission accomplie, est détruite et évacuée naturellement par l'organisme. Les scientifique ont testé ce traitement innovant en laboratoire, pendant cinq semaines, sur des modèles animaux d'athérosclérose à un stade avancé, des souris ayant des taux élevés de cholestérol. Par rapport aux souris témoins, les rongeurs ayant reçu le nano-médicament présentaient notamment une augmentation du collagène ou couche protectrice fibreuse couvrant les plaques d'athérome, une hausse des cytokines anti-inflammatoires, la suppression du stress oxydatif, une diminution de la nécrose et une réduction de 80% de la surface des plaques. Les dommages aux artères étaient donc réparés de manière significative, l'inflammation stoppée et les plaques remodelées et stabilisées, donc moins enclines à se rompre. Fruits de plusieurs années de recherches, ces premiers résultats encourageants sur la souris pourraient présenter un intérêt thérapeutique majeur pour des millions de personnes dans le monde. Ils ont déjà motivé le lancement de nouveaux essais chez les porcs et les primates avant qu'ils ne puissent être validés un jour chez l'Homme. Bien que les plaques se forment d'une façon similaire, chez les souris, elles ne conduisent pas nécessairement à une attaque cardiaque et les scientifiques ne peuvent dès lors pas savoir à quel point leur traitement sera efficace chez les humains. En attendant, le meilleur moyen de ralentir ou de prévenir l'athérosclérose reste un mode de vie sain en évitant des facteurs de risque connus, comme le tabagisme, le surpoids ou la sédentarité.