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Au sein de la rédaction s'est posée la question de l'utilité d'une édition spéciale "femmes". D'abord parce qu'être une femme médecin est aujourd'hui une évidence, et elle le sera de plus en plus au vu de la féminisation des auditoires en études de médecine. Ensuite parce que la société elle-même a évolué. En dix ans, 'balance ton porc' et #metoo sont passés par là. La parole de la femme s'est libérée. Est-il encore utile aujourd'hui de dire qu'une femme est l'égale de l'homme quel que soit le domaine? Cela est une évidence. La présente édition est donc surtout l'occasion de mettre en valeur la vision de femmes sur ce qu'est, pour elles, l'exercice de la médecine. C'est donc sans surprise qu'une telle édition démarre par du syndicalisme au féminin. Longtemps une affaire d'hommes, les femmes prennent aujourd'hui de plus en plus de place, et c'est tant mieux. Une édition 100% féminine, c'est également l'occasion de se pencher sur la santé féminine. Car longtemps la femme a été réduite à sa fonction maternelle. De ce fait, elle a longtemps été exclue de divers problèmes de santé publique (VIH, alcoolisme, toxicomanie, maladies cardiovasculaires, cancers,...). Aujourd'hui, bien que la santé reproductive de la femme soit encore au coeur de nombreuses études, de plus en plus de recherches concernent heureusement les femmes sur ces sujets. Enfin, c'est l'occasion de parler de sujets qui étaient autrefois tabous - les violences conjugales, par exemple - et qui doivent encore davantage être mis sur le devant de la scène pour qu'enfin, un jour, on en parle de sujets comme d'autres. C'est un peu, in fine, le but de ce genre d'édition: contribuer à ce qu'un jour, ce genre d'initiative ne soit plus nécessaire car les droits de chacun seront respectés. D'ici là, on a malheureusement encore quelques inégalités à gommer et quelques ponts à construire.