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Tenter d'améliorer, encore et toujours, les résultats pour diminuer davantage la mortalité sur listes d'attente, c'est ce que s'évertue de faire, comme les sept autres centres belges de transplantation dans une saine émulation, le CHU de Liège qui, au-delà de sa 1.000e greffe de foie réalisée en janvier dernier, peut aussi s'enorgueillir de plusieurs "premières" médicales, notamment mondiales, en matière de transplantation. Une avant-garde qui fait progresser la science. Et le Pr Pirenne de les énumérer: "Transplantation combinée foie et coeur en 1995, greffe sur un patient Jéhovah sans transfusion en 1998, foie à partir de donneur vivant (LRLT) en 2002, programme donneurs DCD en 2003, transplantation hépatique avec un greffon prélevé après euthanasie (2006)... Liège dispose d'un programme de don d'organes extrêmement actif: on a deux fois plus de chance de devenir donneur à Liège, on aurait presque peur de franchir la frontière de la province...", sourit le médecin, tout en soulignant le "remarquable travail des coordinateurs de transplantation" derrière ce succès. "Le berceau de la greffe hépatique au niveau européen est à l'UCL, mais le premier à s'être lancé dans l'aventure en Belgique après l'équipe louvaniste, et alors que la greffe hépatique était encore expérimentale, c'est le Pr Pierre Honoré à Bavière, le 20 juin 1986. Avec les Prs Meurisse et Jacquet, c'est un triumvirat de pionniers qui a formé de dignes héritiers (Arnaud Deroover, Olivier Detry, entre autres). Depuis, 7.000 greffes de foie ont été effectuées en Belgique", poursuit Jacques Pirenne. Le nombre de greffes de foie par million d'habitants en Belgique est un des plus élevés au monde: 24,9. "C'est en Belgique qu'un patient souffrant d'une maladie hépatique a les meilleures chances d'avoir accès à une greffe. Notre pays réalise entre 200 et 300 greffes hépatiques par an, certes derrière l'Allemagne mais rapporté à son nombre d'habitants, c'est en réalité faible", analyse le Pr Pirenne. Quand aux indications de greffe hépatique, elles évoluent: les cirrhoses, premier motif (2.569 cas en 2017) ne sont plus tant virales, mais plutôt éthyliques ou consécutives à un Nash. Suivent les cancers hépato-biliaires, les hépatites fulminantes et les maladies métaboliques.