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Comme c'est évidemment le cas pour beaucoup de maladies, plus le cancer colorectal est détecté tôt, plus les chances de qualité de vie et de survie sont importantes. D'où l'intérêt de mettre au point un test de dépistage qui soit accessible au plus grand nombre, abordable sur le plan financier, rapide, et facile à utiliser. Autant de critères auxquels semble pouvoir répondre le test urinaire que viennent de développer des chercheurs du MIT et de l'Imperial College de Londres.Les scientifiques se sont concentrés sur 28 souris (14 en bonne santé, 14 ayant développé un cancer) auxquelles ils ont injecté des nanocapteurs. En cas de cancer, ces derniers sont ensuite " découpés " par des enzymes, les MMP9 que libèrent la tumeur. Il faut savoir que des enzymes connues sous le nom de métalloprotéases matricielles (MMP) contribuent à la croissance et à la propagation des tumeurs et que de nombreux types de cancer, dont celui du côlon, produisent des taux élevés de plusieurs enzymes MMP, dont une appelée MMP9.Pour en revenir aux nanocapteurs, ils sont connectés à une protéine support (AuNC) par le biais de liaisons, mais l'enzyme MMP9 vient rompre ces liaisons. Et lorsque les nanocapteurs sont décomposés par les protéases, les AuNC traversent les reins et sont alors visibles à l'oeil nu avec le test d'urine qui vire au bleu vif.Lorsqu'elles sont traitées avec un substrat chimique et du peroxyde d'hydrogène, ces AuNC parviennent en effet à induire ce passage au bleu. Par contre, en cas de non-présence de tumeurs, les nanocapteurs ne sont pas décomposés et les AuNC ne peuvent traverser les reins.Chez les souris modèles de tumeurs, les chercheurs apportent une preuve de concept, et constatent que l'urine de tous les rongeurs vire de la même manière au bleu vif, une demi-heure après le traitement chimique. Notons par ailleurs que les souris n'ont montré aucun effet secondaire suite à l'injection des nanocapteurs. Même au bout de quatre semaines.Les chercheurs prévoient maintenant d'affiner la technique et d'accroître encore la spécificité et la sensibilité des capteurs en les testant sur d'autres modèles animaux avant d'envisager des premiers tests cliniques chez l'être humain. L'idée serait aussi de pouvoir assurer la détection d'autres formes de cancers grâce à ce test qui ne nécessite pas d'instruments de laboratoire coûteux et difficiles à utiliser.