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"L a refédéralisation est un leurre, mais iIl est surtout nécessaire d'avoir une plus grande lisibilité et de la cohérence au niveau des décisions qui sont prises", analyse Julien Compère. "Notre hôpital dépend de la Communauté française et il travaille en réseau avec des hôpitaux qui dépendent de la Région wallonne. Ce n'est pas optimal. Faut-il avoir plusieurs ministres de la Santé au sein d'une même entité? On pourrait regrouper des compétences, par exemple, entre la Région wallonne et la Communauté française. En Flandre, il n'y a qu'un ministre de la Santé." Les directeurs généraux et médicaux sont d'ailleurs tous d'accord (98%) sur le fait qu'il y a trop de ministres - neuf - qui exercent une compétence en Santé. L'infographie du jdM (n° 2647) reprenant les compétences tous les ministres de la Santé qui participent à la Conférence interministérielle santé a suscité de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux en ce sens. Entre sidération et consternation. Or, cette répartition n'est que le fruit des réformes successives de l'Etat négociées par les partis politiques. Pour la majorité des répondants (71%), il faudrait un seul ministre de la santé. 12% trouvent qu'il en faudrait trois et 8% quatre (voir graphique). "Il faut au moins un commandement général", estime le président de l'AFMC, le Dr Ventura. Nous avons également demandé aux directions de coter sur une échelle allant de zéro à dix la performance et le fonctionnement de certains responsables et autorités suivantes lors de la première. Qui s'étonnera que les résultats sont au mieux satisfaisants. Sciensano et le SPF santé Publique s'en sortent bien en recevant quasiment six sur dix. Ils sont suivis par l'Inami et les communes qui récoltent la moitié des points. Les autres obtiennent moins de cinq sur dix (par ordre décroissant): Philippe De Backer et Valérie Glatigny (4,6/10), Maggie De Block, l'Aviq, IrisCare, Christie Morreale, VAZG, Alain Maron et Wouter Beke (2,3/10). "Il y eu une forme d'impréparation chez tout le monde", reconnaît Julien Compère. "Dans les hôpitaux aussi. Nous aurions pu constituer des stocks de matériel de protection. Les bourgmestres ont réalisé un travail remarquable. Nous avons eu de très bons contacts avec les communes. Le SPF santé publique a été à l'écoute.""Les administrations fédérales ont été les bons élèves de la crise: le SPF Santé publique, Sciensano, l'Inami", commente Paul d'Otreppe . "Les Régions, par contre, ne sont pas bien cotées par les directions hospitalières. Elles ont fait ce qu'elles pouvaient. C'est difficile pour des petites régions de traiter une problématique globale. L'Aviq a été disponible et constructive mais cette agence dispose de moyens limités. J'ai du respect pour le personnel, mais elle ne peut pas faire de miracles."