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Une pandémie implique un PUH particulier. La différence avec un plan d'urgence classique: la temporalité. " La grande différence entre un PUH classique et le PUH pandémie, c'est que dans le premier cas, la mobilisation est intense, organisée et structurée dans un temps très court pour faire face à un incident majeur. Le plan pandémie - qui rentre dans l'organisation du PUH - est organisé pour faire face à un incident dont la temporalité est tout à fait différente, puisqu'il doit donner sur le court, le moyen et le long terme une réponse efficiente à chaque stade de l'évolution de la pandémie", détaille le Pr Frédéric Thys, coordinateur du PUH du GHDC.Concernant le Covid-19, le GHDC s'est préparé très tôt. " Dès les premiers soubresauts en Chine, nous avons activé notre plan pandémie afin d'avoir une structure de planification et de prise de décision. Quatre coordinateurs ont été nommés d'emblée : le directeur médical, le chef de pôle de médecine clinique, la cheffe du département infirmier et moi-même en tant que responsable de la coordination du PUH. Un bureau opérationnel composé des principaux experts nécessaires dans la gestion médicale et opérationnelle de cette pandémie a également été mis en place, dont le travail est axé sur la discussion des procédures, des adaptations en fonction de l'évolution de la pandémie. Le comité de direction est extrêmement mobilisé et réactif."Ce " bureau exécutif" se réunit chaque jour et enrichit petit à petit le plan pandémie à travers les procédures mises en place. " Par exemple, il a très vite fallu offrir à tous les patients qui sollicitent les urgences la possibilité d'être triés rapidement entre patients suspects et non-suspects. Nous avons donc séparé les prises en charge, ce qui nous a permis d'avoir une réponse adaptée tant en terme d'attitudes qu'en terme de mesures de protection ou de réflexes médicaux.""Ce centre de commandement nous permet une réactivité surprenante sur le terrain", ajoute le Pr Thys. " Je constate énormément de bonne volonté, de rigueur et de professionnalisme pour que ce plan de pandémie s'organise au mieux. Les collègues qui ont moins d'activités en raison du report ou à l'annulation des consultations s'organisent pour une solidarité au service des patients et de l'hôpital. Cela redistribue les cartes des activités au sein de l'hôpital. Grâce à cette structure, nous pouvons accompagner le mouvement de manière organisée."Le GHDC, comme les autres hôpitaux wallons, a des contacts quotidiens avec l'Aviq, Sciensano et le SPF Santé publique. " Tous les jours, nous remplissons, à la demande de Sciensano, une série d'informations concernant les cas Covid-19 suspects ou confirmés que nous avons à traiter dans le cadre du plan pandémie. D'autre part, une plateforme gère les ressources disponibles au sein des hôpitaux (ICMS). Les hôpitaux sont amenés avant 11 h à remplir une série de demandes pour que la centrale puisse avoir une idée de la disponibilité en lits aigus, en lits d'hospitalisation."