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Le Collège de médecine générale francophone de Belgique recommande à juste titre, pour éviter de contaminer le corps médical, de privilégier le tri téléphonique des patients présentant des signes évoquant une contamination par le Covid-19. L'Ordre des médecins rappelle les limites d'une telle consultation.Déjà dans son avis du 21 septembre 2019 qui concerne la téléconsultation en vue d'un traitement, il rappelait : " Une consultation à distance, si elle apparaît facile d'utilisation, n'a pas la précision d'une consultation en présence du patient et du médecin et n'offre dès lors pas la même sécurité sur le plan du diagnostic et de la prescription médicamenteuse. " Afin de donner un avis par téléphone dans le cadre du coronavirus, " le médecin doit effectuer une anamnèse complète en tenant compte des facteurs de risque liés à la pathologie (red flags), aux antécédents du patient et à ses autres affections aigues ou chroniques pouvant le rendre plus vulnérable. Les médecins de première ligne attendent des autorités scientifiques et sanitaires qu'elles précisent et mettent à jour les signes d'alerte (red flags) liés à cette pathologie. Il importe de rappeler que les conséquences de pareille contamination restent mal connues et qu'un pourcentage des patients développent une pathologie pulmonaire grave pouvant entraîner un risque vital. " Les conditions pour qu'une démarche à distance soit acceptable nécessite que le médecin : 1) connaisse bien le patient et ses antécédents, 2) ait accès aux informations médicales le concernant (dossier médical) et 3) soit en mesure d'assurer la continuité des soins. Dans le contexte actuel, la connaissance du patient peut être basée sur la consultation d'un DMI. " Le médecin contacté par téléphone devra évaluer la balance des risques pour le patient et la société entre un avis téléphonique, une consultation présentielle, une visite à domicile et un renvoi vers une structure hospitalière.