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C'est un véritable changement de paradigme qu'opère l'Inami: la coopération entre infirmiers et médecins (généralistes ou spécialistes) est désormais de facto obligatoire. Les infirmiers à domicile, dans le traitement des soins de plaies, devront, à partir du 1er décembre, régulièrement transmettre des photos et des rapports pour que les médecins puissent également suivre l'évolution des plaies. Ce désir de changement ne date pas d'hier. "Le désir de changer de réglementation date d'il y a plus de cinq ans", confirme Anne-Sophie Paquet. "Les motivations de ce changement sont nombreuses: des soins de plaies davantage Evidenced Based Medecine (EBM), un dossier de soins de plaies clair et complet, une communication optimale avec le médecin et un meilleur suivi par les infirmiers-relais en matière de soins de plaies."Plusieurs changements majeurs accompagnent cette modification de nomenclature. D'abord, les soins de plaies ne sont plus soumis à une prescription médicale. "Hormis pour les prestations B2, prestations requérant une prescription médicale (pour l'enlèvement de matériel de suture cutanée, de mèches, de drains et de cathéters cutanés) et pour les actes C, confiés par un médecin, tels que le débridement d'escarre de décubitus", détaille Anne-Sophie Paquet. "La nouvelle réglementation met donc l'accent sur la bonne coopération entre infirmiers à domicile et médecins généralistes et spécialistes", ajoute la chargée de projets en santé pour la FCSD. "Ceci requiert une communication régulière avec les médecins impliqués dans les soins de plaies via un canal sécurisé." Ce canal sécurisé est soit la eHealthBox, soit le réseau de santé régional (RSW et RSB côté francophone). Deuxième changement majeur: l'activation accrue des infirmiers-relais en matière de soins de plaies. "Ces derniers ont une formation spécifique, plus une formation continue chaque année", précise Anne-Sophie Paquet. Enfin, la réglementation impulse des éléments de qualité. "Cela concerne l'enregistrement plus complet dans le dossier infirmier, le suivi plus rapproché des soins de plaies et les retours d'informations de l'infirmier-relais en matière de soins de plaies ou du médecin via des conseils supplémentaires", explique Anne-Sophie Paquet. "Les médecins doivent s'attendre à une diffusion d'infos de la part des infirmiers régulièrement, soit minimum toutes les six semaines, via canal sécurisé (RSW, RSB ou eHealthBox)", répond l'infirmière de formation. Mais ils doivent surtout s'attendre à un changement d'ordre administratif avec la suppression de la prescription. Depuis le 1er décembre, même si un médecin prescrit un soin de plaie, cette prescription n'a plus aucune valeur légale..."La responsabilité du choix de traitement est donc celle de l'infirmier. "L'Inami replace les compétences sur les bonnes personnes. Ces modifications vont demander du temps car il s'agit d'un réel changement de paradigme et donc, de pratique et de mentalité", conclut Anne Sophie Paquet.