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Avec Seules à Berlin, Nicolas Juncker décrit au travers de deux portraits de femmes qui ont existé la chute de la capitale du Reich en s'attachant au sort des victimes, un nom féminin. Derniers jours d'avril à Berlin, dans un abri souterrain, les civils se terrent comme " des rats " écrit une jeune femme berlinoise du nom d'Ingrid. L'ambiance est évidemment au cynisme au fatalisme face aux dernières gesticulations du führer, et à la peur à l'annonce de l'arrivée éminente des troupes soviétiques. Conté par Nicolas Juncker, ce bel album de 200 pages essentiellement en noir et blanc d'un dessin quasi expressionniste se situe entre Le bar à Joe et le dessin empli de sidération stupéfaire des albums guerriers de Tardi. L'ouvrage se base sur les récits anonymes de la chute de Berlin par une habitante, et ceux d'Elena Rjevskaïa, membre du NKVD soviétique.