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25 ans après Loser, tube stratosphérique qui lança sa carrière, Beck continue toujours à surprendre, voire à dérouter : sorte de mixer sur pattes, il intègre dans son mélangeur, des ingrédients aussi divers que le rock alternatif, le blues, le hip-hop, la soul, voire la musique lounge. Actif en tant que producteur pour des artistes aussi divers que Charlotte Gainsbourg ou Thurston Moore (ex-leader de Sonic Youth), il est aussi l'auteur de musique de film ("Scott Pilgrim") en 2010, et d'apparitions multiples notamment sur un album des Chemical Brothers, et d'un autre plus récent de N.E.R.D. produit par Pharrell Williams. La collaboration avec ce dernier fut à ce point fructueuse que Beck lui proposa de prendre en main la production du successeur de "Colors", paru en 2017. Une fois encore, le Californien, qui commit deux cd lo-fi dans les années 90, étonne. "Hyperspace", comme son nom l'indique, est un album... aérien : le titre éponyme est pratiquement planant comme, bien sûr, "Stratosphere" qui frise le psychédélique FM et donc aseptisé. Le disque adresse parfois des clins d'oeil au passé comme sur "Saw lightning" : on y retrouve ce subtil mélange de folk et de hip-hop qui fit le succès de " Looser ", y compris dans le loop de guitare. S'il y a bien deux trip hop dépouillés, " Star " et " See trough ", l'implication de Williams, y compris dans la composition, résulte sur ces 11 titres en une trop grande uniformité atmosphérique ("Dark places" et "Everlasting Nothing" paraissent interchangeables). à planer trop haut... le relief disparaît.