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Tout a commencé le 25 janvier, lorsqu'un passager ayant abandonné la croisière s'est avéré porteur du Sras-CoV2. Lorsque le Diamond Princess a jeté l'ancre à Yokohoma (Japon), le 1er février, les autorités nippones ont ordonné le débarquement de tous les passagers chez qui le test avait confirmé la présence du virus, soit une dizaine de personnes. Les autres ont été confinés à leur cabine. À la date du 26 février, on dénombrait déjà 619 cas parmi les passagers et membres de l'équipage toujours confinés à bord, soit 17 %. Ce jour-là, il a finalement été décidé de laisser ces plus de trois mille personnes quitter le bateau.Rocklöv et al. ont réalisé quelques calculs sur la base de modèles théoriques, en utilisant des chiffres en provenance de Wuhan. Si les passagers n'avaient pas été isolés dans leur cabine, le virus aurait touché 2.920 personnes (79 %), précisent-ils dans le Journal of Travel Medicine. La mesure aurait donc permis d' " éviter" 2.307 cas. Néanmoins, si tout le monde avait immédiatement pu débarquer le 3 février, Rocklöv et al. affirment qu'il n'y aurait eu que 76 sujets contaminés en phase d'incubation. Si c'était à refaire, la décision serait donc évidente -à condition, évidemment, que les prédictions de ce modèle soient fiables. Dans les faits, une quarantaine de patients ont finalement dû être hospitalisés et deux sont décédés.