...

Ceci est décrit au travers du destin d'écrivains comme Thomas Mann, Bertolt Brecht, ou Alfred Döblin, qu'ils soient juifs ou pas, contre, souvent, ou soutiens, du nouveau régime, comme dans le cas du médecin et poète Gottfried Benn. Où l'on voit comment un récit qui, au départ, semble anodin, très vite, dérape, et comment la violence, la menace et l'intimidation vont porter Hitler au poste de chancelier. Mais, également, comment sa victoire lors des élections du 5 mars est entachée d'irrégularités et, surtout, du fait d'empêcher les électeurs qui le souhaitent de voter pour les partis de gauche, SPD et communistes. Si la plupart des écrivains dont on nous parle ici échapperont aux tortures, camps de concentration et exécutions, ce n'est pas le cas de nombre d'opposants politiques, les premiers à "tester" le système d'extermination nazi. Tous les hommes de plume ne se révèlent pas d'un courage extraordinaire, la plus remarquable étant d'ailleurs une femme: Ricarda Huch. Elle prend par lettre et de manière virulente la défense d'Alfred Döblin, expulsé de l'académie des écrivains parce que juif. Âgée de 68 ans, elle choisit l'exil intérieur, se réfugie à Heildelberg où elle tient un cercle de discussions d'opposants à Hitler, survivra à la dictature et aux bombardements, et reverra par hasard Döblin de retour à Berlin en 1945. Comme l'écrit Wittstock, sa détermination et son courage sont inébranlables lorsqu'il s'agit de défendre les libertés civiles et d'avoir une attitude correcte envers autrui. Une vieille dame... digne.