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Après trente ans de développement, la stimulation cérébrale profonde (SCP) est devenue l'un des traitements les plus efficaces des symptômes moteurs du stade avancé de la maladie de Parkinson. Toutefois, une publication met aujourd'hui en lumière quelques fâcheuses complications liées à cette technique. Dans une étude suisse, neuf patients sur 217 traités par SCP se sont ainsi retrouvés dans l'incapacité de nager. L'un d'entre eux a même évité de peu la noyade.Tous étaient des nageurs chevronnés, et le restaient même après que la maladie se soit déclarée. La SCP avait heureusement permis de soulager leurs symptômes et d'améliorer leur qualité de vie.On ne sait pas encore vraiment la fréquence de cet effet secondaire, mais la difficulté à nager ne semble pas être un phénomène isolé. " Nous n'en avons pas fait état dans la publication, mais nous avons remarqué que d'autres aptitudes disparaissaient également avec la SCP, comme le ski ou le golf, en tout cas chez certains patients ", explique le coauteur Christian Baumann.Les chercheurs suisses considèrent que la natation et le ski ont deux points communs. D'une part, les deux disciplines constituent des aptitudes acquises, de l'autre, elles sont complexes. Elles font appel à des circuits neuronaux qui vont du cerveau aux nerfs périphériques. " Nous pensons que la SCP induit des modifications dans ces réseaux neuronaux, ce qui engendre la perte d'aptitudes acquises ", estime Baumann.Trois des neufs patients ont interrompu leur SCP, retrouvant comme par enchantement leurs talents de nageurs, mais perdant d'un coup l'effet bénéfique sur les symptômes parkinsoniens. Entre la natation et Parkinson, le choix était vite fait et les patients ont repris la SCP.Ce contre-coup fâcheux sur la natation avait déjà été relevé précédemment par des chercheurs américains dans le Journal of Neurosurgery. Ceux-ci vont maintenant pouvoir se remettre au travail pour étudier le phénomène plus en profondeur. Dans l'attente de percées en la matière, il importe de mettre en garde les patients atteints de Parkinson et traités par SCP, de sorte qu'ils puissent, avec accompagnement, analyser les effets du traitement sur leur nage et s'assurer qu'ils peuvent poursuivre leur sport sans danger.