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La manière la plus classique de se soustraire aux contrôles d'alcoolémie sur la route est de consulter les réseaux sociaux: 7% des conducteurs se réfèrent ainsi à des posts sur les réseaux sociaux pour éviter les barrage ; 4% utilisent un avertisseur de radars et 2%, une app. La situation diffère largement selon la région. On utilise ainsi davantage de tels moyens en Wallonie (16%) et à Bruxelles (21%) qu'en Flandre (7%). Sur les conducteurs belges interrogés, 36% déclarent avoir été soumis à un alcotest au cours des trois années précédentes, un peu plus qu'en 2018 donc (33%). Au total, deux conducteurs sur trois (66%) avouent avoir déjà pris le volant sous l'emprise de l'alcool. Là aussi, voilà une tendance à la hausse. En d'autres mots, les probabilités de détection ont légèrement augmenté, bien que les contrôle aient provisoirement été interrompus pendant le confinement. La moitié des conducteurs belges déclarent avoir déjà ramené un(e) ami(e) saoul(e) à son domicile alors que il/elle s'apprêtait à monter dans son véhicule, mais les Belges éprouvent souvent de la gêne à interpeller des inconnus quant à leur état d'ébriété. À peine 10% les ramènent chez eux ; une personne sur trois cherche une solution du type taxi et une sur quatre ne dit tout simplement rien. Les Belges consomment surtout de l'alcool à l'occasion d'un repas ou d'une visite chez les amis (32%) ou lors de fêtes de famille comme un mariage ou une communion (31%), alors qu'ils doivent rentrer en voiture. L'Institut Vias demandent donc aux organisateurs de ces festivités de prévoir des alternatives sans alcool à l'attention des conducteurs. La Hongrie, la Roumanie, la Tchéquie et la Slovaquie appliquent d'ores et déjà la tolérance zéro face à la conduite sous emprise. Selon l'enquête, moins de la moitié des Belges approuve ce rigorisme, 55% sont carrément contre la tolérance zéro. Les réponses varient avec l'âge. Chez les jeunes conducteurs âgés de 18 à 34 ans, 54% y sont favorables, contre seulement 36% chez les conducteurs de plus de 55 ans. Certaines personnes opposées à la tolérance zéro voudraient même voir augmenter le taux d'alcoolémie autorisé. Un conducteur sur dix voudrait voir cette limite grimper à 0,8 pour mille, ce qui était le cas jusqu'en 1994 en Belgique. La crise du Covid-19 a engendré une hausse de la consommation d'alcool. L'Institut Vias y voit l'une des raisons qui expliquent la baisse d'adhésion à la tolérance zéro. Cette mesure radicale est pourtant beaucoup plus claire qu'un taux d'alcoolémie autorisé. Une enquête précédente du même institut révélait qu'une interdiction totale d'alcoolémie au volant permettrait d'éviter chaque année, 17 morts, 20 blessés graves et 315 blessés légers.