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D'une hypothétique rencontre amoureuse au futur antérieur à l'acquisition d'un chien sauveur de couple, du tournage d'un film par le fils au souvenir d'un père enfin Noël, les histoires courtes de Pàmies sont empreintes d'une mélancolie douce, légère, mais réelle, d'une nostalgie lumineuse, souriante et souvent drôle. Au coeur de ce recueil, le récit de l'amour parental symbolisé par l'imperméable, lequel acquiert une fonction oedipienne. Mieux : un ami de la mère qui en porte devient père d'emprunt... et s'appelle Jorge Semprun. Un vêtement qui, les parents disparus, devient un linceul à émotions, une carapace efficace contre le passage du temps, auquel il est imperméable, comme à l'oeuvre de l'oubli. Un recueil d'une tristesse affable qui, au travers de récits souvent autobiographiques, se veut universel. Leur style est d'un réalisme magique presque belge, et l'on n'est pas surpris d'apprendre que Sergi Pàmies traduit Jean-Philippe Toussaint ou Amélie Nothomb. Pas que son style s'en rapproche : ce diabétique confesse utiliser plus d'adjectifs et d'adverbes que de raison, sucrant trop sa langue. Au contraire, elle ne manque pas de sel...