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Né dans le Brabant wallon, bien que montois de coeur, le Dr Cerny fait ses études à l'ULB. "A mes 18 ans, dans le hall de l'université bruxelloise, j'hésitais entre m'inscrire en droit ou en médecine", nous confie le pneumologue. "Pas chirurgien dans l'âme et moins attiré par le côté trop théorique de la médecine interne, j'ai trouvé le compromis qui me convenait en pneumo." Un art médical qui lui permet d'allier différents lobes: celui plus pratique consacré aux actes techniques et l'autre, plus intellectuel, consacré à la pratique d'une spécialisation. A l'instar de nombreux candidats médecins, ses études ne lui permettaient pas de pratiquer un sport si ce n'est le jogging "afin de garder la forme". Il y a 17 ans cependant, déjà installé dans sa spécialisation et alors que son fils entame sa ceinture blanche au judo, il découvre un sport qu'il connaissait de par ses lectures de Michel Vaillant. Un héros de bande dessinée (imaginé par le français Jean Graton, né à Nantes en 1923, domicilié à Boitsfort et décédé à Bruxelles en 2021, NDLR) qui en dehors de son métier de pilote automobile, pratiquait le judo. "Je restais souvent le long du tatami pendant les cours de mon fils. J'avais alors 39 ans et me suis lancé", témoigne celui qui à 56 ans, vient d'afficher sa troisième dan sur la ceinture noire de son kimono. Le judo permet: "cette respiration (qui) nous met en rapport étroit avec notre tanden (voir encadré) et par répercussion cela modifie et influence favorablement notre attitude, nos déplacements et notre réceptivité. D'où son importance", explique Yvon Renelleau dans Le judo traditionnel. De ses propres aveux, la pratique du judo, à raison de trois fois par semaine, lui permet d'évacuer une fatigue intellectuelle par une autre, très physique. Le tout dans un sport qui est assez proche de son esprit de travail et d'égrainer quelques une des valeurs similaires qu'il y retrouve à savoir: "Un apprentissage codifié, la répétition, la rigueur et le respect". Une pratique d'un sport qui est devenue "un besoin" mais qui "permet également de bénéficier du switch complet que peuvent provoquer les discussions que l'on retrouve au vestiaire". Et de les résumer en ce sens: "Elles ont un coté trivial et plein de gouaille". Il est peu de spécialisations qui aient un lien esthétique si direct avec la nature. Comment ne pas voir de similitudes entre une feuille de pulmonaire, de gingko biloba, de nénuphar et bien entendu du bégonia avec la radio d'un lobe pulmonaire? Très éloigné de l'idolâtrie naturaliste et dans le jardin qui entoure sa vieille maison "composé de vieux arbres qui me précédaient" on sent chez Jean Cerny, et sans aucune ambiguïté, la recherche de l'apaisement. Une autre passion mais qui donne tout simplement au pneumologue de Tivoli le temps de respirer.