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Personnage fascinant que Georges Clémenceau, né dans une famille protestante au pays des chouans, laïcard intransigeant, médecin des pauvres, ami de Louise Michel la pasionaria de la commune, devenu défenseur des bourgeois et briseur de grèves sur le tard, Père la victoire qui eut pour fille... la défaite de Quarante. Celui qui fut aussi journaliste, grand communicant de sa personne et de son oeuvre, fut un vrai politicien, à la personnalité contradictoire, sorte de précurseur de De Gaulle, qui fut son contraire - catholique militaire devenu politique, a la formule plus vacharde encore, opportuniste et pourtant fidèle à la république dans le cas de Clémenceau. Ce duelliste invétéré se battit beaucoup à coup de mots, le Tigre sortant ses griffes pour lacérer d'un coup de patte ses adversaires. Obsédé par la perte de l'Alsace-Lorraine en 1870 alors qu'il avait à peine 30 ans, il manqua, contrairement au grand Charles qui l'admirait, de lucidité au moment du Traité de Versailles, où il ne put résister, après la victoire - uniquement conquise par l'irruption des Américains dans le conflit, à humilier l'Allemagne. Ce qui l'histoire l'a hélas montré, favorisa l'arrivée au pouvoir de l'autre côté du Rhin d'un autre et bien plus sinistre... moustachu.