Qu'est-ce qui peuple nos insomnies quand notre journée médicale prend fin? L'excès de travail, les lourdeurs administratives, l'agressivité ambiante, des conditions de pratique altérées (mobilité, parking, téléphone, primauté de la performance...), peut-être, mais je dois reconnaître que j'en souffre peu. Ce ne sont que peu de choses devant cette autre forme d'inquiétude, diffuse mais rémanente, qui au fil du temps m'occupe. La souffrance de nos patients, que nous considérons souvent comme inéluctable et incidente à la maladie, ne serait-elle pas dans bon nombre de cas provoquée, ou accentuée, par nos propres décisions thérapeutiques?
TRIBUNE