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La vaccination contre la grippe par le pharmacien nourrit encore beaucoup de discussions. C'était le cas lors de la dernière commission santé. " Le ministre voulait imposer le vote du projet de loi en une semaine tout compris, c'est-à-dire en passant par la commission santé de la Chambre et la séance plénière, en raison de la date du 1er octobre. Mais il aurait dû agir plus tôt", explique Catherine Fonck (Les Engagés), avant de revenir sur le fond du dossier. "Dire qu'une seconde lecture empêchait les patients de se faire vacciner et que cela aurait des conséquences sur leur santé, pour reprendre les propos tenus par le ministre en commission, est évidemment faux, puisque les patients peuvent être vaccinés par leur médecin." L'Absym se réjouit de constater que d'autres ne voient pas d'un bon oeil le droit de vaccination par le pharmacien. "L'opposition a vivement marqué son désaccord en invoquant notamment une atteinte à la qualité des soins." Et l'Absym de rappeler sa position. " C'est précisément pour la qualité des soins que notre syndicat se bat depuis des semaines pour faire comprendre que la vaccination contre la grippe relève des tâches du médecin généraliste et non du pharmacien." Pour le syndicat, le médecin généraliste est le mieux placé pour déterminer si son patient relève d'un groupe à risque et a intérêt à être vacciné. "Pour nous, il est clair que la vaccination antigrippale doit se concentrer sur ceux qui en ont besoin et ce, pour des raisons tant sanitaires que financières."Pour l'Absym, autoriser le pharmacien à vacciner contre la grippe toute personne qui entre dans sa pharmacie entraînerait une diminution de la qualité des soins, et va à l'encontre de la Loi sur la qualité des soins. Il n'y a pas de recommandations, à l'heure actuelle, de la part du Conseil supérieur de la santé sur le sujet. Mais le projet de loi du ministre peut compter sur un soutien scientifique, comme celui du professeur de virologie et d'épidémiologie Marc Van Ranst (KULeuven). "Les syndicats médicaux pensent que ce n'est pas une bonne idée. Je pense pour ma part que l'important est de proposer un bon réseau de vaccination. Les pharmaciens ont l'expérience de la vaccination puisqu'ils l'ont pratiquée pendant la période covid. Ils ont prouvé que la collaboration avec la première ligne fonctionnait. Dire que la vaccination par le pharmacien est une dévaluation des soins de santé n'est le moyen le plus collégial de faire valoir ses prérogatives." Sans surprise, l'homme regrette le report causé par le parti nationalise flamand. "Cela ne change pas grand-chose. It is what is is. Cela retardera l'entrée en vigueur de la loi de quelques jours seulement."La SSMG, de son côté, ne s'aventure pas en politique - ce n'est pas son rôle - mais défend qu'"il n'y a pas d'opposition scientifique à la vaccination par les pharmaciens, à condition qu'ils soient bien formés à la gestion des complications et que la vaccination soit bien enregistrée sur les plateformes Vaccinnet (en Flandre) ou E-Vax (en Wallonie et à Bruxelles)", explique le Dr Aurore Girard, vice-présidente de la SSMG. "Il faut qu'il y ait une traçabilité. On doit pouvoir connaître le statut vaccinal de nos patients. Sinon, il y a le risque de vacciner deux fois les mêmes personnes."