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Le journal du Médecin: La gouvernance de votre hôpital académique a été modifiée par le Conseil d'administration de l'ULB, votre actionnaire. Pouvez-vous nous présenter cette nouvelle structure? Jean-Michel Hougardy: Le Comité de direction est désormais chapeauté par un directeur général médical. Je suis assisté dans cette fonction par un directeur gestionnaire, Michel Deboeck (directeur des ressources humaines, ndlr) qui assure cette fonction ad interim en attendant le recrutement d'un nouveau directeur. La volonté de notre actionnaire était de changer la gouvernance pour pouvoir mettre en avant les dimensions médicales et académiques de notre institution au travers d'une série de projets de développement. Ce sont déjà nos forces, mais notre objectif est d'être plus performants. Ce changement de gouvernance est-ce le signal d'un certain renouveau de l'hôpital Erasme? Nous allons poursuivre certains choix stratégiques décidés par les professeurs Kips et Van Vooren, par exemple, les nouvelles constructions, le processus d'accréditation... tout en apportant de nouvelles perspectives. Nous ne voulons pas faire une rupture avec le passé. Absolument pas. La volonté est de respecter le travail des acteurs et de pouvoir s'inscrire dans la continuité de ce qui a déjà été décidé et réalisé. Par ailleurs, nous devons développer de nouveaux projets, entre autres, dans la perspective de l'arrivée sur le campus de l'Institut Bordet et la constitution progressive du Grand hôpital universitaire de Bruxelles (GHUB). Le projet du GHUB avec l'Institut Bordet et l'Huderf est-il toujours sur les rails? En serez-vous un artisan en tant que directeur général médical d'Erasme? Tout à fait. L'arrivée de l'Institut Bordet sur la campus d'Anderlecht va nous pousser à relever une série de défis. Tous les partenaires doivent être concernés. Quid d'un regroupement avec le Chirec? Nous sommes ouverts pour des discussions dans le cadre des réseaux hospitaliers locorégionaux. Aucune porte n'est fermée. Et un rapprochement avec le CHU Saint-Pierre et le CHU Brugmann est-il toujours envisageable (voir jdM N°2656)? C'est une décision qui relève davantage des pouvoirs organisateurs des hôpitaux. Il y a une forte volonté de créer un groupement avec ces partenaires. Il faut identifier et comprendre les obstacles qui empêchent actuellement la réalisation de ce projet. Vous avez 42 ans, est-ce l'arrivée d'une nouvelle génération de responsables à Erasme? C'est une tendance qui n'est pas spécifique à l'hôpital Erasme. Je collabore, par exemple, avec Philippe Leroy (CEO du CHU Saint-Pierre) et Francis de Drée (CEO a.i. de l'Institut Bordet), qui font également partie d'une nouvelle génération de responsables hospitaliers. Pour ma part, je suis très heureux de pouvoir amener de nouvelles perspectives. Ce genre de défi ne peut que se relever de façon collective. Je crois beaucoup en l'intelligence collective et dans la co-responsabilité. Nous devons partir de nos valeurs, de notre ADN, pour concrétiser une vision qui soit inspirante, crédible et partagée par tous. Il faut évidemment y associer un business plan et des priorités stratégiques en tenant compte de la conjoncture économique et des dimensions de rentabilité extrêmement importante pour une institution de notre traille. La volonté est aussi de s'intégrer dans un réseau qui soit le plus fort possible pour pouvoir dégager des synergies fructueuses. Votre nomination a-t-elle été actée par le Conseil médical de l'hôpital? Le 4 janvier le Conseil d'administration de l'ULB a voté ma nomination, précédé par l'accord du Conseil d'administration de l'Hôpital et l'avis renforcé du Conseil médical. Mon implication dans la réflexion stratégique de l'hôpital a commencé il y a déjà plus d'un an. J'en ai été la cheville ouvrière, assisté notamment par Johan Kips et Jean-Paul Van Vooren et d'autres collaborateurs pour mettre en place une vision Erasme 2025, intégrer Erasme dans le GHUB... La crise sanitaire liée au Covid a-t-elle eu une influence sur le changement de management? Non, elle n'a pas provoqué ce changement. En tant que directeur médical, j'ai été fort actif pour gérer cette crise. J'ai également été amené à représenter notre institution dans les médias. La pandémie nous a fait prendre conscience de nos besoins en termes de résilience, d'agilité et de développements de nos activités pour pouvoir nous adapter en fonction des différentes vagues du Covid. Quels sont les axes académiques que vous comptez développer à côté des centres de référence dont vous disposez déjà? Il est important de construire cela avec les experts de terrain et d'entendre leur capacité à développer leurs domaines d'activité. Mon objectif est de permettre l'intégration optimale des différentes initiatives afin de renforcer les domaines d'activité stratégiques, par exemple, en neurosciences, en oncologie, en gastroentérologie, en cardiologie... Il est aussi important de développer les collaborations hospitalo-facultaires. Qu'en est-il des grands projets immobiliers de l'hôpital? Nous poursuivons le démarrage de la construction de la tour ouest qui facilitera les communications entre les secteurs aigus et l'imagerie. Nous allons aussi développer des synergies avec le bâtiment de l'Institut Bordet pour capitaliser nos atouts respectifs.