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Pour preuve, alors que le conflit en Ukraine s'éternise et que le procès des attentats bat toujours son plein, le symposium de ce samedi 27 avril [1] dédié à "La médecine en temps de guerre", sous l'égide du médecin lieutenant-général Pierre Neirinckx. Du risque chimique à la menace biologique, en passant par la chirurgie en temps de conflit, la logistique des blessés ou encore les stocks pharmaceutiques, pas moins de huit orateurs, parmi les plus pertinents du Royaume (Hera et NCCN, entre autres), se succéderont au fil de la journée. Et même plus besoin de se déplacer vers la capitale (plus d'excuse, donc, l'Académie vient à vous) puisque pandémie oblige, les séances de l'Académie ont glissé vers le virtuel, où elles sont désormais accessibles (en direct et en différé) via le compte YouTube @AcaMedecine. À noter, pour nos lecteurs médecins, que les conférences sont créditées de points Inami. "Nous avons doublé, voire triplé pour certaines thématiques, notre audience d'avant le covid, qui tournait autour des 50 à 100 personnes en présentiel", se réjouit le Pr Georges Casimir, Secrétaire perpétuel de l'Académie, par ailleurs pneumo-allergologue pédiatrique à l'Huderf (HUB). "Cela participe de notre souci de rendre l'Académie encore plus accessible, notamment aux étudiants qui ainsi, quelques fois par an, peuvent bénéficier d'un fascinant tour d'horizon sur des sujets pointus, et avec des personnalités prestigieuses, parfois internationales - je pense, par exemple, au Pr Jean-Laurent Casanova, spécialiste en immunologie." La sélection, remarquable, de scientifiques à l'aéropage de l'ARMB est l'une des plus-values de ses séances: "La quintessence, des gens capables de faire passer des messages compréhensibles, avec en outre un recul sur leur profession et sur l'éthique", analyse le Pr Casimir. "Ils jouent ce rôle d'éveil du politique comme du public sur d'importants sujets d'actualité, voire d'avant-garde parfois." Dans la salle ou derrière leur écran, des médecins bien sûr, mais aussi des biologistes (des équipes de labo au complet, parfois), des pharmaciens, des vétérinaires... Une audience propice aux "interactions multidisciplinaires, à l'instar de ce que doit être la médecine d'aujourd'hui", embraie le Secrétaire perpétuel, "et cette multidisciplinarité suscite souvent recherche et intérêt, or c'est une des missions de l'Académie de promouvoir la recherche". Les cliniciens chercheurs ne sont plus guère en nombre, "perdre cette réflexion, c'est réduire les possibilités pour les patients d'être bien soignés ; nous avons demandé à doubler le nombre de chercheurs en Communauté française, il semble que nous ayons été entendus", poursuit le Pr Casimir. L'ARMB est régulièrement sollicitée pour rendre des avis - c'est d'ailleurs une autre de ses missions -, notamment auprès des gouvernements, mais le particulier peut lui aussi s'adresser à l'Académie pour poser des questions (judicieuses, de préférence). "Nos réponses doivent parfois être très rapides, certaines sont étonnantes (type de cercueil pour les transports transfrontaliers de personnes décédées). Nous rendons aussi des avis éthiques comme l'usage de la naxolone ou la vaccination des nourrissons par les sages-femmes."