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La quasi-totalité des hôpitaux du réseau Iris étaient concernés par cet arrêt de travail : le CHU Brugmann, le CHU Saint-Pierre, l'Institut Bordet, l'hôpital des enfants Reine Fabiola (Huderf) et les Hôpitaux Iris Sud (Baron Lambert, Etterbeek-Ixelles, Bracops et Molière-Longchamp). Une grande part de leur personnel administratif, soignant, technique, a stoppé le travail pour aller exprimer en matinée son mécontentement devant le bâtiment d'Iris à Saint Gilles.En effet, au même moment, se tenait une réunion du " Comité C Iris ", un comité de négociation entre les représentants syndicaux et ceux du conseil d'administration de la faîtière qui chapeaute le tout, dont son président Renaud Witmeur (étiqueté PS, ancien chef de cabinet de Rudy Demotte).Les conditions de travail et de rémunération sont au centre des préoccupations. Le personnel déplore ainsi l'abandon il y a plusieurs années de la prime de fin d'année remplacée par des chèques repas. Parmi les autres revendications figurent, selon le front commun CGSPALR/CSC-SP/SLFP, la possibilité de mettre en place des réductions du temps de travail, un second pilier de pensions pour les contractuels ainsi qu'un remboursement complet des frais de transport. Comme pour l'ensemble des pouvoirs publics bruxellois, le problème ce sont les barèmes, dont ils souhaitent une revalorisation.Les pouvoirs locaux bruxellois sont sous-financés, avec " un différentiel de barèmes de 15-20% par rapport à la Wallonie ou la Flandre ", affirme M. Lambotte (CSC). " Nous en avons assez. L'action de ce lundi doit permettre d'ouvrir des négociations. Nos revendications sont connues depuis longtemps. Maintenant il est temps que la direction montre son engagement. Les mesures d'économie voulues par le gouvernement sortant ont coûté 15 millions d'euros aux hôpitaux du réseau Iris. "C'est un cercle vicieux : le sous-financement entraîne un encadrement insuffisant menant au burnout. De nombreux jeunes, notamment soignants, quittent précocement le marché du travail, ce qui débouche sur des pénuries...Déjà le 7 mai dernier, avant les élections, rappelons-nous les 8 à 9.000 blouses blanches avaient manifesté leur désarroi dans les rues de Bruxelles. Pour Yves Hellendorff (CNE), s'exprimant dans Le Soir, ces manifs n'ont eu " aucun retentissement auprès des politiques, pas même un accusé de réception ".Pour M. Hellendorf, le rasle-bol est généralisé, d'autant plus qu'un accord, signé voici deux ans, n'est toujours pas acté dans les conventions collectives de travail. Et de lancer un appel pressant aux informateurs chargés de former les prochains gouvernements...Le problème est général, comme le rappelle fédération des infirmiers en soins intensifs " SIZ nursing " à l'aide d'une étude réalisée auprès d'hôpitaux wallons et bruxellois : un patient prend en moyenne 68,6% du temps d'un infirmier par jour. " Ce qui représente un rapport infirmier par patient de 1/1,5, soit le double de ce que prévoit l'arrêté royal sur les normes en personnel infirmier aux soins intensifs ", calcule Arnaud Bruyneel, président de SIZ Nursing. Les patients étant toujours plus âgés, la charge de travail infirmière augmente en proportion...