...

Aucune loi n'est parfaite. Votée à peu près en même temps que la Loi Droits du patient, la loi dépénalisant l'euthanasie est restée solide sur ses principes de base pendant ces deux décennies. Néanmoins, un arrêt de la Cour européenne des Droits de l'homme et un autre de la Cour constitutionnelle, mettent en lumière plusieurs points faibles: l'absence de sanctions (non pénales) et l'absence d'indépendance totale de la Commission fédérale d'évaluation et de contrôle de l'euthanasie. Il y a urgence (relative) à légiférer à nouveau pour adapter la loi à ces contingences procédurales car, à défaut, les médecins qui pratiquent des euthanasies pourraient être poursuivis. À la Chambre, une majorité de rechange sera peut-être nécessaire. Or en ces temps de guerre et de pénurie de gaz, le gouvernement De Croo a d'autres chats à fouetter. Pour Martin Casier (PS), la loi est trop corsetée. C'est sa faiblesse. "L'interruption volontaire de vieillesse (IVV) doit relever d'une liberté totale".Matteo Segers (Ecolo-Groen) rappelle que la dépénalisation de l'euthanasie participe d'une société apaisée et non violente. David Weytsman estime qu'on peut convaincre le CD&V de corriger les imperfections de la loi. C'est une occasion à saisir. Quoi qu'il advienne, se rappelle Josy Dubié, président des commissions conjointes ad hoc, par rapport aux intensivistes qui clamaient: "Foutez-nous la paix. On sait ce qu'on doit faire et on le fait", on a fait de gros progrès.