Au Royaume-Uni, de plus en plus de femmes ayant contracté le VIH verticalement atteignent l'âge de procréer et n'hésitent plus à entamer une grossesse. Comment se passe la grossesse, l'accouchement et les premiers mois du nouveau-né, telles sont les questions auxquelles une étude anglaise, présentée lors du congrès HIV Glasgow 2022, a tenté de répondre.
Des grossesses en constante augmentation
Se basant sur les registres anglais des déclarations de maternité et de suivi pédiatrique, le Dr Helen Peters et ses collaborateurs ont évalué les caractéristiques et les suivis de grossesse, entre 2006 et 2021, chez des femmes qui ont grandi avec le VIH (transmission verticale du VIH). Celles-ci ont été comparées aux grossesses de femmes séropositives qui ont probablement acquis le VIH lors de rapports hétérosexuels (transmission horizontale du VIH). Sur cette période de 15 ans, il y a eu 17.478 grossesses chez des femmes séropositives dont 202 grossesses chez 131 femmes ayant contracté le VIH verticalement.
Parmi ces grossesses, il y a 170 naissances vivantes (85%), 10 fausses couches, 18 interruptions de grossesse et 4 enfants morts-nés. Au cours de cette période de 15 ans, les grossesses chez les femmes ayant grandi avec le VIH ont décuplé passant de 0,3% à 3,5%. Sur les 131 femmes prises en compte,CH81 ont mené une seule grossesse, 34 en ont deux et 16 autres en eu trois ou plus. Dans leur vaste majorité, ces femmes ont été diagnostiquées avant l'âge de six ans et 22 femmes ont été diagnostiquées avant l'âge de 1 an.
Enfin, notons que 23 femmes (18%) présentaient des antécédents de maladies définissant le SIDA dont la moitié avaient une maladie définissant le SIDA au moment du diagnostic. Ces données sont rassurantes et encourageantes car elles montrent que, même après un début de vie difficile, il n'est pas impossible de vivre pleinement sa vie de femme et de donner naissance à un enfant.
Traitement antirétroviral
Il existe des différences clés en ce qui concerne les résultats du traitement antirétroviral.
Ainsi, 81% des femmes qui ont grandi avec le VIH avaient accès à un traitement antirétroviral au moment de la conception contre 56% des femmes ayant contracté le virus de manière horizontale. Cependant, les personnes sous traitement étaient moins susceptibles d'avoir une charge virale indétectable si elle ont grandi avec le VIH (79%) que si elles avaient contracté le VIH plus tard dans leur vie (84%). Ces valeurs sont évidemment des moyennes et on constate une amélioration importante de ses constantes au fil du temps.
Accouchement et poids à la naissance
Les données récoltées concernant l'accouchement et le poids à la naissance montrent des résultats relativement similaires dans les deux groupes mais il y avait, cependant, un risque accru de naissances prématurées et de faible poids à la naissance chez les femmes qui ont grandi avec le VIH. Dans les deux groupes, plus de 80 % des femmes ont accouché après 37 semaines. Cependant, dans la cohorte des femmes qui ont grandi avec le VIH, les naissances avant 34 semaines sont survenues à un taux plus élevé, 13 %, contre seulement 6 % chez les femmes qui ont contracté le VIH plus tard dans la vie. Les données relatives au poids à la naissance montrent que les femmes qui ont grandi avec le VIH étaient presque deux fois plus susceptibles d'avoir un bébé de moins de 1,5 kg (5 % contre 3 %). Elles courent également un risque accru d'avoir un bébé pesant entre 1,5 kg et 2,5 kg (20 % vs 11 %). Dans l'ensemble, 76 % des bébés pesaient plus de 2,5 kg à la naissance, contre 86 % des bébés nés de femmes qui contractent le VIH plus tard dans la vie.
Il n'y a malheureusement pas eu d'analyse multivariée sur ces données. De nouvelles analyses sont donc nécessaires pour comprendre si naissances prématurées et faible poids à la naissance sont en lien avec la présence d'une charge virale détectable durant la grossesse et/ou à la naissance. Pour conclure sur une note très positive, on relèvera que, sur 150 bébés nés de femmes ayant contracté le VIH verticalement et pour lesquels on dispose d'un suivi complet, un seul a été diagnostiqué séropositif.
Réf: Peters H. et al. Poster P01, HIV Glasgow 2022.
Des grossesses en constante augmentationSe basant sur les registres anglais des déclarations de maternité et de suivi pédiatrique, le Dr Helen Peters et ses collaborateurs ont évalué les caractéristiques et les suivis de grossesse, entre 2006 et 2021, chez des femmes qui ont grandi avec le VIH (transmission verticale du VIH). Celles-ci ont été comparées aux grossesses de femmes séropositives qui ont probablement acquis le VIH lors de rapports hétérosexuels (transmission horizontale du VIH). Sur cette période de 15 ans, il y a eu 17.478 grossesses chez des femmes séropositives dont 202 grossesses chez 131 femmes ayant contracté le VIH verticalement.Parmi ces grossesses, il y a 170 naissances vivantes (85%), 10 fausses couches, 18 interruptions de grossesse et 4 enfants morts-nés. Au cours de cette période de 15 ans, les grossesses chez les femmes ayant grandi avec le VIH ont décuplé passant de 0,3% à 3,5%. Sur les 131 femmes prises en compte,CH81 ont mené une seule grossesse, 34 en ont deux et 16 autres en eu trois ou plus. Dans leur vaste majorité, ces femmes ont été diagnostiquées avant l'âge de six ans et 22 femmes ont été diagnostiquées avant l'âge de 1 an. Enfin, notons que 23 femmes (18%) présentaient des antécédents de maladies définissant le SIDA dont la moitié avaient une maladie définissant le SIDA au moment du diagnostic. Ces données sont rassurantes et encourageantes car elles montrent que, même après un début de vie difficile, il n'est pas impossible de vivre pleinement sa vie de femme et de donner naissance à un enfant.Traitement antirétroviral Il existe des différences clés en ce qui concerne les résultats du traitement antirétroviral.Ainsi, 81% des femmes qui ont grandi avec le VIH avaient accès à un traitement antirétroviral au moment de la conception contre 56% des femmes ayant contracté le virus de manière horizontale. Cependant, les personnes sous traitement étaient moins susceptibles d'avoir une charge virale indétectable si elle ont grandi avec le VIH (79%) que si elles avaient contracté le VIH plus tard dans leur vie (84%). Ces valeurs sont évidemment des moyennes et on constate une amélioration importante de ses constantes au fil du temps.Accouchement et poids à la naissanceLes données récoltées concernant l'accouchement et le poids à la naissance montrent des résultats relativement similaires dans les deux groupes mais il y avait, cependant, un risque accru de naissances prématurées et de faible poids à la naissance chez les femmes qui ont grandi avec le VIH. Dans les deux groupes, plus de 80 % des femmes ont accouché après 37 semaines. Cependant, dans la cohorte des femmes qui ont grandi avec le VIH, les naissances avant 34 semaines sont survenues à un taux plus élevé, 13 %, contre seulement 6 % chez les femmes qui ont contracté le VIH plus tard dans la vie. Les données relatives au poids à la naissance montrent que les femmes qui ont grandi avec le VIH étaient presque deux fois plus susceptibles d'avoir un bébé de moins de 1,5 kg (5 % contre 3 %). Elles courent également un risque accru d'avoir un bébé pesant entre 1,5 kg et 2,5 kg (20 % vs 11 %). Dans l'ensemble, 76 % des bébés pesaient plus de 2,5 kg à la naissance, contre 86 % des bébés nés de femmes qui contractent le VIH plus tard dans la vie. Il n'y a malheureusement pas eu d'analyse multivariée sur ces données. De nouvelles analyses sont donc nécessaires pour comprendre si naissances prématurées et faible poids à la naissance sont en lien avec la présence d'une charge virale détectable durant la grossesse et/ou à la naissance. Pour conclure sur une note très positive, on relèvera que, sur 150 bébés nés de femmes ayant contracté le VIH verticalement et pour lesquels on dispose d'un suivi complet, un seul a été diagnostiqué séropositif.Réf: Peters H. et al. Poster P01, HIV Glasgow 2022.
