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"40% des cancers sont évitables", a rappelé dans l'hémicycle la Belge Marie Arena (PS, groupe S&D), qui est membre de cette commission spéciale, au même titre que l'élue CD&V Cindy Franssen (PPE). Et comme l'a encore démontré un "registre des inégalités" récemment mis en ligne par la Commission, les citoyens européens sont fortement inégaux face aux dépistages, aux traitements, et finalement quant à leurs chances de survie après un cancer. "Les différences de taux de survie peuvent varier jusqu'à 25% d'un pays à l'autre de l'UE", a indiqué Véronique Trillet-Lenoir mardi matin dans sa présentation du rapport de la commission. "C'est inacceptable". La Commission européenne a placé la lutte contre le cancer parmi les priorités de la législature, alors que la santé reste une compétence largement entre les mains des Etats. "Mais si on peut remercier la pandémie de coronavirus pour quelque chose, c'est d'avoir mis l'accent sur une Europe de la santé, c'est ce que les citoyens demandent désormais", note Hilde Vautmans en marge du débat. L'eurodéputée Open Vld (Renew) est membre suppléante de la commission spéciale sur la lutte contre le cancer, et a veillé à y mettre l'accent sur les cancers qui touchent les enfants. 6.000 enfants décèdent du cancer chaque année dans l'UE, rappelle-t-elle, alors que ce mardi est la journée internationale du cancer de l'enfant. "Nous souhaitons une application mobile qui permette aux patients (ou aux parents) de facilement trouver où est disponible, dans l'UE, le meilleur traitement, pour un cancer spécifique", explique l'élue libérale. "Nous devons simplifier l'accès aux traitements, au-delà des frontières", a-t-elle appuyé lors de son intervention en plénière. Le rapport liste des recommandations et demandes touchant à la recherche, à la prévention du cancer, notamment en rapport avec la consommation de tabac et d'alcool (le rapport réclame par exemple l'interdiction du parrainage du sport par des marques d'alcool, un élément qui fait cependant débat), mais aussi au dépistage, aux soins et à la vie après le cancer. La Belgique fait ainsi partie des rares pays européens (avec la France, les Pays-Bas et le Luxembourg) où un "droit à l'oubli" est prévu pour les citoyens qui se sont remis d'un cancer, de manière à ce qu'ils ne soient pas lésés face aux assurances et aux banques. Le rapport de la commission spéciale préconise de généraliser une telle pratique à travers l'UE (dix ans après la fin du traitement, cinq ans en cas de diagnostic avant la majorité). L'UE pourrait déterminer des normes communes à cet égard dans le cadre de sa législation sur la protection des consommateurs. Au niveau du traitement, le rapport propose d'agir en suivant l'exemple des vaccins contre le Covid-19 dont l'achat a été négocié au niveau européen. "Évaluation commune, achats conjoints, lutte concertée contre les pénuries, développement d'innovations par l'intermédiaire d'Hera" (la nouvelle "Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire", NDLR), résume Véronique Trillet-Lenoir. "Cette Europe du médicament est particulièrement nécessaire dans les situations thérapeutiques orphelines, donc les cancers rares au premier rang desquels les cancers des enfants", ajoute-t-elle enfin. Le texte présenté mardi sera soumis aux votes de la plénière mardi soir (amendements) et mercredi en milieu de journée (vote final).Belga