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Le bus de dépistage du coronavirus de l'hôpital universitaire d'Anvers (ou " coBUSters ") a été utilisé pour la première fois le vendredi 23 octobre 2020 pour effectuer des tests dans les écoles. Au cours de la semaine dernière (18 - 24 janvier), plus de 6.000 tests ont été effectués dans des écoles sur l'ensemble de la province d'Anvers. Les 25 et 26/01, plus de 3.250 tests ont été réalisés par la Mobiel Test Team (" MTT ", ou équipe de dépistage mobile) à elle seule.Le nombre de S-gene-dropouts imputables au variant B.1.1.7 a atteint une telle proportion (lire graphique) que des tests supplémentaires pour la mutation Spike N501Y et la délétion Spike 69-70 pour l'identification de ce variant deviennent tout doucement superflus.Depuis le 11 décembre 2020, le bus de dépistage du coronavirus a organisé des séries de tests dans 23 écoles différentes et 6.598 tests ont été réalisés auprès de 5.328 élèves et membres du personnel différents (jusqu'au 25/01/2021). Toutes ces écoles ne sont pas des foyers, car dans certaines d'entre elles, à peine quelques cas positifs ont été détectés, mais un foyer était redouté (notamment avec le variant B.1.1.7).Ces tests ont permis de détecter un total de 155 élèves et enseignants positifs (146 élèves et 9 enseignants) dans 18 écoles différentes. Depuis la période de rapportage des résultats (jusqu'au 25/01/2021), des testings supplémentaires à grande échelle ont encore été réalisés à Brasschaat et à Lommel, entre autres.L'analyse de ces tests montre que la majorité des cas positifs chez les enfants allant à l'école se situent principalement dans la tranche d'âge 5-12 ans, où la présence du variant B.1.1.7 fait également des ravages. Il s'agit d'une constatation frappante.Le variant britannique B.1.1.7 était présent dans 7 des 23 écoles, ce qui est inquiétant car cette mutation est beaucoup plus contagieuse. Le tout premier variant britannique B.1.1.7 daterait donc du 18 janvier à l'école Olfa d'Edegem. Par la suite, le nombre d'écoles où des contaminations par ce variant ont été observées augmente. Dans deux écoles, les scientifiques constatent un foyer manifeste du variant B.1.1.7 avec une propagation au sein de l'école/ la classe (école primaire De Brem - Zandvliet, Jesode Hatora Beth Jacob - Anvers). Dans l'école Jesode, le variant B.1.1.7 était présent dans de très nombreuses classes. Des enseignants qui enseignent dans d'autres écoles ont également été contaminés. Des élèves bruxellois fréquentent également cette école et il sera nécessaire d'examiner leurs contacts. Il existe également une connexion avec d'autres écoles juives. Le jeune âge des enfants contaminés par le variant B.1.1.7 est frappant. Le grand nombre d'enfants infectés par le B.1.1.7 dans deux classes de l'école primaire De Brem est surprenant. Des cas isolés ont été décrits dans plusieurs autres écoles, mais le dépistage n'a pas permis de détecter d'autres cas. Des tests supplémentaires sont toujours en cours dans un certain nombre d'autres écoles après la découverte des premières contaminations par ce variant (entre autres, De Spectrum à Deurne, De Brem à Berendrecht).En examinant la charge virale moyenne (déduite de la valeur Ct) du variant B.1.1.7, les chercheurs n'ont vu aucune différence dans la charge virale moyenne de la ou des lignes déjà en circulation.Etant donné que le PCR qui détecte la mutation pour identifier le variant britannique (mutant N501Y) n'est pas assez sensible, il n'est utilisé que si la charge virale est suffisamment élevée (valeur Ct de la cible Orf1AB < 26). Afin de permettre une comparaison correcte, les non-B.1.1.7 avec une valeur Ct pour Orf1AB ont également été exclus de cette analyse. - Grâce à l'équipe MTT de l'UZA et à cette collaboration, nous gardons une vue d'ensemble des foyers dans les collectivités, dont les écoles. Une telle collaboration fait défaut en Wallonie, ce qui fait qu'il est difficile d'avoir une vue d'ensemble des foyers et des variants qui s'y propagent.- Surprenant : les auteurs constatent principalement des contaminations chez les très jeunes enfants (qui étaient très peu testés auparavant). Autre surprise: le nombre de contaminations était très faible dans un certain nombre de (grandes) écoles. Il serait intéressant d'étudier pourquoi ces écoles ont si peu de contaminations.- La plupart des foyers sont encore dus au variant classique.- Le variant britannique B.1.1.7 est présent dans un tiers des écoles testées, ce qui représente un risque potentiel de propagation et d'autres foyers.- Récents foyers du variant britannique B.1.1.7 dans deux écoles : la contamination des très jeunes enfants est frappante. Le foyer dans l'école juive est inquiétant et confirme les soupçons de propagation dans la communauté juive.- Charge virale comparable dans le cas des contaminations par le B.1.1.7 britannique par rapport au variant classique. Ceci confirme une étude très récente de Sarah Walker d'Oxford selon laquelle la charge virale n'est PAS plus élevée dans le cas du variant britannique B.1.1.7 (ce qui nuance les publications originales, car elles étaient biaisées).- Des recherches plus approfondies sur les causes du faible nombre de contaminations dans un certain nombre d'écoles sont nécessaires, dont on peut tirer des leçons pour d'autres écoles.- Les auteurs souhaitent la mise en place d'une politique de prévention des foyers et de la propagation du variant classique mais aussi (et surtout) du variant britannique B.1.1.7. La Task Force Testing du mercredi 27 janvier a abordé l'utilisation de tests salivaires répétitifs chez les enseignants, associés à une politique participative des élèves, des parents, des enseignants et de la direction.