...

L'obligation de pratiquer le tiers-payant, à commencer par les Bim au 1er juillet, et non le TP en tant que tel : voilà qui concentre l'aversion du corps médical.Celui-ci a rassemblé une bonne partie des organisations liées à la médecine générale, au sud et au nord du pays : GBO, Absym-BVAS, SVH (syndicat des MG flamands), SSMG, FAG pour une rencontre informelle hier mercredi pour décider d'une action future. Du côté flamand, ont fait défaut AADM (Alliance des médecins-Domus Medica) et l'ASGB (branche du Cartel), plutôt favorables au TP obligatoire. Les arguments qui concentrent leur dégoût pour l'obligation du TP - sans remettre aucunement en question le principe lui-même - sont inchangés : les mutuelles ne sont pas les mieux placées pour décider de qui doit y avoir droit. Les MG pratiquent le TP si nécessaire, y compris pour des non-Bim qui en ont besoin. Ils connaissent mieux la situation familiale du patient que les mutuelles, disent-ils. Une obligation est inutile. D'autant qu'elle rencontre des obstacles techniques notamment si la vérification du statut assurantiel du patient passe par la carte d'identité électronique.Apparemment, précise une des chevilles ouvrières du mouvement, Roland Lemye (président de l'Absym), ils sont prêts à partir en résistance. " En matière de désobéissance civile, nous suivons les traces des mutuelles qui dans le passé ont appliqué le TP en-dehors de la légalité. "Le plus important est d'agir de concert et ne pas répéter 36 fois la même chose. Des folders sont en préparation ainsi que des affiches qui seront placées dans les salles d'attente des cabinets médicaux. Aménagements Au sein de la médico-mut, après le sitting devant l'Inami, chacun fait ses comptes : un document sur les modalités a circulé qui, selon le Dr Lemye, tient compte des remarques entendues sur le terrain. Toutefois, " si on accepte les modalités, on accepte le principe ", regrette le MG de Courcelles. " Jamais la médico-mut ni l'accord signé en son sein avec les mutuelles n'a entériné le principe du TP, contrairement aux assertions de l'administration. On a simplement 'pris acte' du souhait du gouvernement précédent. Nous ne sommes pas la courroie de transmission du pouvoir. Nous acceptons les mutuelles comme interlocuteurs mais s'il s'agit de leur obéir, ce sera sans nous. " Côté mutuelliste, " le tiers-payant social obligatoire chez le médecin généraliste est une avancée incontestable dans l'accès aux soins de santé pour les plus fragilisés d'entre nous ", pointent les Mutualités chrétiennes (MC). " Mais, pour rappel, la mesure qui sera d'application à partir de juillet prochain n'est qu'une version 'modèle réduit' de ce qui était prévu à l'origine et nous le regrettons : un tiers-payant social obligatoire prévu au départ chez tous les prestataires pour toutes les prestations ambulatoires, y compris pour les malades chroniques. A l'origine, cette mesure devait entrer en application le 1er janvier dernier. "Les MC sont conscientes que la mise en oeuvre du TPS obligatoire ne se fera pas du jour au lendemain. Elles plaident " pour une période d'adaptation et de transition suffisante. Ceci, notamment, pour permettre aux médecins qui n'ont jamais facturé en tiers-payant de se familiariser avec cette procédure. Les mutualités sont d'ailleurs prêtes à les accompagner. "