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Beaucoup d'encre à coulé à propos de la TàU et aussi beaucoup de confusion. Les modalités pratiques de la TàU, d'application dès le 1er avril prochain, ne sont pas toujours claires, ni pour le médecin, ni pour le pharmacien.Tout d'abord, rappelons que la TàU n'est d'application que pour les spécialités remboursables sous forme orale solide et uniquement pour les résidents des MR-MRS. La TàU entraîne une facturation par période de sept jours, et s'arrête à la fin effective du traitement. Cette tarification est, en outre, déterminée par la posologie et la durée de traitement. Il est important de rappeler que la TàU n'est pas liée à la Préparation de Médication Individualisée (PMI). Ce sont deux concepts bien différents et l'application de la PMI n'est absolument pas obligatoire au 1er avril, rappelle l'APB. Modalités pratiques Afin d'assurer une transition plus aisée, une collaboration et une concertation entre médecins prescripteurs, pharmaciens et administrateurs des maisons de repos et de soins sont indispensables ce pour élaborer ensemble des modalités pratiques, notamment par la mise sur pied d'un formulaire ou de modalités de prescription en DCI, certainement pour toute initiation de traitement et en particulier pour les patients chroniques, pointe l'APB. "En outre, dans ce contexte, il est indispensable que les médecins indiquent systématiquement la posologie et la durée de traitement sur la prescription. Il est très important que toute modification de traitement ou de posologie soit instantanément communiquée au pharmacien dispensateur." D'autre part, l'organisation représentative des pharmaciens rappelle que le fractionnement des comprimés n'est dans la plupart des cas pas considéré comme une pratique de qualité étant donné le risque potentiel de variation de dose. "Un outil d'aide a été développé à ce sujet comme base de concertation."La concertation médecins/pharmaciens est donc nécessaire afin de garantir un approvisionnement optimal des médicaments aux patients en MR-MRS.D'autant que des pharmaciens ont fait part notamment à l'Absym des difficultés qu'ils vont rencontrer dès le 1er avril. " Ils devront en effet délivrer une semaine de traitement sur base de la posologie indiquée par le médecin et au prix unitaire établi sur base du prix de la plus grande boîte ", écrit le syndicat de médecins. " L'objet de cette mesure est d'éviter le gaspillage qui existe dans les MRS-MRPA mais c'est le pharmacien qui peut en subir les conséquences financières. Le pharmacien reçoit un honoraire forfaitaire par patient et par semaine de 3 euros (résultant de la transformation de l'honoraire actuel), quel que soit le nombre de médicaments délivrés. Il peut aussi, sous certaines conditions, réutiliser le reste d'une boîte partiellement utilisée, pour un autre patient dans une MRS-MRPA. Il faut pour cela qu'il reçoive une prescription qui y corresponde. " Marche commune avec les médecins Le syndicat note que les pharmaciens ont été solidaires des médecins pour plusieurs actions communes au cours de l'histoire : ils ont fait grève ensemble en 1964 et en 1980 et ont marché avec les médecins en 2002." Sur le terrain, une convivialité certaine était la règle jusqu'au début des années 90. Les rencontres entre les deux professions étaient fréquentes, surtout sur base de la prescription magistrale. Celle-ci a reçu le coup de grâce du gouvernement en 1993. La plupart des produits utilisés dans la magistrale n'ont plus été remboursés. Même ceux qui l'étaient encore ne l'étaient plus dès lors que le médecin introduisait dans la formule un produit qui lui, ne l'était pas. "En se convertissant bon gré mal gré à la production de médicaments à l'échelle industrielle, les pharmaciens ont pu irriter les médecins. D'autant que les officines permettaient dans le même temps de passer au-dessus du MG via les prescriptions des spécialistes." On ne peut nier que les pharmaciens sont sollicités par les patients pour obtenir un médicament qui soulage leurs symptômes ", indique l'Absym. " Les pharmaciens possèdent même des livres d'algorithmes pour cela mais ce n'est pas pour autant qu'ils connaissent la sémiologie et la physiopathologie. On ne peut cependant pas contester que, dans ce domaine, ils restent prudents et renvoient rapidement vers le médecin. Il serait exagéré de dire qu'ils veulent être des médecins de substitution mais le phénomène est bien réel. " En parallèle, le pharmacien en connaît plus sur la chimie et la pharmacologie. Communication Il faut donc qu'ils s'entendent et communiquent. Les moyens électroniques actuels peuvent les y aider. " Le médecin précise bien les diagnostics sur les prescriptions destinées aux kinés et aux infirmières, pourquoi pas sur l'ordonnance ? En échange, le pharmacien pourrait, avec l'accord du patient, nous informer sur les consommations de médicaments du patient qui ne sont pas prescrites par nos soins. "Alors que la DCI intégrale et brutale est un "non possimus", l'Absym propose de participer à la nouvelle asbl créée par les pharmaciens " qui permette aux deux professions d'agir indépendamment des mutuelles. Il faut saisir cette occasion et démontrer par le fait même notre volonté de promouvoir le bon usage du médicament ".