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Grande figure du vingtième siècle qu'il traversa, Michel Leiris fut poète, écrivain, ethnographe et l'ami des artistes, de Picasso à Giacometti, de Miro à Georges Bataille. Le centre Pompidou rend hommage à cet homme du siècle disparu voici quinze ans.Avec Picasso, Leiris découvre la tauromachie qui réunit à la fois cette violente liberté, cette combinaison d'érotisme, de mort et de sacré qui lui plait tant. A ses yeux il s'agit d'une métaphore de l'art et de la beauté, suscitée par la fêlure. Cinq toiles de Picasso, face à cinq autres de Masson illustrent le thème.En voyage dans les Caraïbes, Leiris découvre l'artiste cubain Wilfredo Lam, sorte de Picasso des Antilles (à voir notamment son Belial empereur des mouches). C'est d'ailleurs l'Espagnol qui lui présente le Cubain. Leiris l'apprécie pour le syncrétisme qu'il effectue entre Afrique et Antilles, entre tradition et modernité.Leiris engage également un dialogue fraternel en miroir avec Giacometti: ils signent ensemble un recueil de poésie illustré par l'artiste suisse. Les célèbres statues du sculpteur sont présentées ainsi que des peintures vibrantes, qui annoncent Francis Bacon. L'Irlandais est présent avec un Hommage aux Ménines de 1957, et sept autres tableaux, dont deux petits portraits de Leiris.S'ajoutent à ce panorama subjectif de l'art du vingtième siècle, dix dessins du tout-puissant Picasso.