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L'information pour le moins biaisée a entre-temps été abondamment relayée par les médias et commentée "à chaud", notamment par différents acteurs de la santé."Venir en aide aux médecins en burn-out ou éprouvant d'autres difficultés pour pratiquer leur art est une chose, exiger un examen d'aptitude en est une autre!", réagissait le GBO dans un communiqué, ajoutant: "Avant de nous prononcer sur le fond que nous ignorons totalement, nous demandons à la Ministre de bien vouloir nous inviter à une concertation s'il se vérifie qu'elle a vraiment l'intention de vouloir proposer cette mesure.""Nous sommes également préoccupés par le bien-être mental de nos collègues mais l'idée d'un contrôle obligatoire annuel va trop loin", a réagi lundi le président de l'Absym Marc Moens. Principal intéressé, Domus Medica a pour sa part regretté le traitement simpliste réservé aux conclusions de son rapport sur la prévention du suicide chez les médecins. La mesure de screening "n'est que l'une des vingt recommandations formulées dans ce rapport", a précisé au Artsenkrant Stijn Vanholle, coordinateur de projets pour l'association de médecins. Un projet de prise en charge du burn-out des médecins avait été mis en chantier en commission nationale médico-mut en 2013 mais n'avait pas abouti, faute d'accord commun, se souvient Paul De Munck, président du GBO."La prise en charge du mal-être des médecins relève des cercles, de la SSMG et des syndicats", commente-t-il. "Les cercles font jouer la confraternité et la SSMG fournit le background scientifique. Quant aux syndicats, il leur appartient de jouer leur rôle de représentants et de soutien des médecins." "Il s'agit de créer un cadre propice à l'exercice serein de la médecine." "On est dans une société de contrôle permanent,", remarque Paul De Munck. "Contrôle des médecins fraudeurs, contrôle des prescriptions... Comment voulez-vous véhiculer une image positive de la médecine dans ces circonstances", s'interroge-t-il. En outre, il estime à titre personnel que tout médecin devrait avoir un médecin traitant, qui réalise la fonction de synthèse. "C'est important."Hasard du calendrier? Le jdM était invité ce mardi par l'Ordre des médecins, au lancement du projet Médecins en difficulté, en octobre prochain. Quant à Maggie De Block, elle n'est pas à l'origine du projet de screening, mais son cabinet plancherait sur un numéro d'appel national destiné aux médecins rencontrant des difficultés psychologiques. Comme on le voit, les initiatives ou projets sont nombreux et partent tous azimuts, la sixième réforme de l'Etat ne simplifiant pas les choses quand il s'agit de trouver les moyens.Pour en revenir au fameux screening, "il faudrait encore investiguer à ce sujet", ajoute Stijn Vanholle, qui précise toutefois que Domus Medica approuve le screening en tant que méthode. "Le problème sera d'autant plus vite traité qu'il sera détecté précocement", ajoute-t-il. En effet, il ne s'agit que de la pointe de l'iceberg.