La maltraitance des personnes âgées est largement sous-estimée dans notre pays mais comme nous ne disposons pas de chiffres précis, on ne peut qu'en rester aux suppositions. Plusieurs asbl font un travail de veille qualifié de remarquable par le KCE, mais ce n'est pas suffisant.

Qu'entend-on tout d'abord par maltraitance ? Le KCE identifie les négligences ou les violences physiques, psychologiques, sexuelles, financières ou civiques. " Elles peuvent se produire dans différents contextes : sphère familiale, maison de repos, soins à domicile, c'est-à-dire dans des lieux et des circonstances où l'on devrait plutôt s'attendre à des relations de bienveillance. "

C'est pourquoi les personnes âgées maltraitées hésitent à dénoncer leur situation. Soit par honte soit par crainte de représailles.

La détection en est rendue plus difficile d'autant plus qu'elle se situe au confluent de plusieurs secteurs des soins de santé qui communiquent peu entre eux.

" Derailed care "

Il faut également être attentif au fait que les aidants glissent parfois dans la maltraitance par surmenage. On évalue ces 'derailed care' à 15% des aidants-proches. Dans les maisons de repos, on peut assister parfois à une maltraitance institutionnelle.

En plus d'asbl dédiées, la Flandre a pris l'initiative d'un numéro unique d'accueil des plaintes (le 1712). Bruxelles et Wallonie financent des asbl telles Respect Seniors et Ecoute Seniors.

Quelque peu dans le brouillard, le KCE a lancé une large enquête de terrain dans le secteur de l'aide mais aussi de la justice et de la police se heurtant à des interprétations divergentes " sur la notion de secret professionnel, qui ne facilitent pas la collaboration, ni entre acteurs, ni entre secteurs ".

Les acteurs potentiels de lutte se disent en outre peu armés et pas suffisamment formés ; ils manquent d'outils de détection, note le KCE.

Plan générique et aide à la décision

Que faire ?

Le KCE propose un plan par étapes générique, en ligne, soutenu par un algorithme d'aide à la décision, " un plan générique qui pourra être adapté aux spécificités locales de chaque intervenant ". Le KCE préconise que "la mise à disposition et l'utilisation de ce plan d'action soient rendues obligatoires pour tout prestataire / toute organisation du secteur de la santé et de l'aide sociale ".

Ce plan s'accompagne d'un document spécifique d'outil de détection de la maltraitance sur base de la littérature internationale.

Pour répondre au manque de formation, le KCE rappelle que des formations qualitatives existent déjà. Il ajoute que " la formation professionnelle de tous les intervenants potentiellement en contact avec des personnes âgées devrait systématiquement comporter un module sur la prévention et la lutte contre la maltraitance des personnes âgées. "

Le KCE suggère même " que ces formations soient dispensées conjointement aux travailleurs sociaux, à la police, au secteur des soins à domicile, etc., ce qui permettrait à tous ces acteurs d'une part de collaborer sur la base de connaissances concordantes, et d'autre part de mieux se connaître et de créer des réseaux. "

Ne pas trop punir

Au plan légal, si le droit pénal ne prévoit rien de spécifique quant à la maltraitance des personnes âgées, il possède un arsenal sur l'abus de faiblesse, à la fois répressif et préventif. La réponse ne doit donc pas forcément être exagérément punitive (comme la prison par exemple).

Enfin, le KCE regrette que, " contrairement à de nombreux autres pays que le KCE a étudiés, la Belgique ne s'est pas dotée d'un plan national ou régional spécifique de lutte contre la maltraitance des personnes âgées ". Celle-ci devrait être englobée dans les dispositions de lutte contre la violence intrafamiliale. " Il est également nécessaire de systématiser la collecte de statistiques sur cette thématique afin de pouvoir évaluer à l'avenir l'efficacité des initiatives adoptées. "

La maltraitance des personnes âgées est largement sous-estimée dans notre pays mais comme nous ne disposons pas de chiffres précis, on ne peut qu'en rester aux suppositions. Plusieurs asbl font un travail de veille qualifié de remarquable par le KCE, mais ce n'est pas suffisant.Qu'entend-on tout d'abord par maltraitance ? Le KCE identifie les négligences ou les violences physiques, psychologiques, sexuelles, financières ou civiques. " Elles peuvent se produire dans différents contextes : sphère familiale, maison de repos, soins à domicile, c'est-à-dire dans des lieux et des circonstances où l'on devrait plutôt s'attendre à des relations de bienveillance. "C'est pourquoi les personnes âgées maltraitées hésitent à dénoncer leur situation. Soit par honte soit par crainte de représailles.La détection en est rendue plus difficile d'autant plus qu'elle se situe au confluent de plusieurs secteurs des soins de santé qui communiquent peu entre eux.Il faut également être attentif au fait que les aidants glissent parfois dans la maltraitance par surmenage. On évalue ces 'derailed care' à 15% des aidants-proches. Dans les maisons de repos, on peut assister parfois à une maltraitance institutionnelle.En plus d'asbl dédiées, la Flandre a pris l'initiative d'un numéro unique d'accueil des plaintes (le 1712). Bruxelles et Wallonie financent des asbl telles Respect Seniors et Ecoute Seniors.Quelque peu dans le brouillard, le KCE a lancé une large enquête de terrain dans le secteur de l'aide mais aussi de la justice et de la police se heurtant à des interprétations divergentes " sur la notion de secret professionnel, qui ne facilitent pas la collaboration, ni entre acteurs, ni entre secteurs ".Les acteurs potentiels de lutte se disent en outre peu armés et pas suffisamment formés ; ils manquent d'outils de détection, note le KCE.Que faire ?Le KCE propose un plan par étapes générique, en ligne, soutenu par un algorithme d'aide à la décision, " un plan générique qui pourra être adapté aux spécificités locales de chaque intervenant ". Le KCE préconise que "la mise à disposition et l'utilisation de ce plan d'action soient rendues obligatoires pour tout prestataire / toute organisation du secteur de la santé et de l'aide sociale ".Ce plan s'accompagne d'un document spécifique d'outil de détection de la maltraitance sur base de la littérature internationale.Pour répondre au manque de formation, le KCE rappelle que des formations qualitatives existent déjà. Il ajoute que " la formation professionnelle de tous les intervenants potentiellement en contact avec des personnes âgées devrait systématiquement comporter un module sur la prévention et la lutte contre la maltraitance des personnes âgées. " Le KCE suggère même " que ces formations soient dispensées conjointement aux travailleurs sociaux, à la police, au secteur des soins à domicile, etc., ce qui permettrait à tous ces acteurs d'une part de collaborer sur la base de connaissances concordantes, et d'autre part de mieux se connaître et de créer des réseaux. "Au plan légal, si le droit pénal ne prévoit rien de spécifique quant à la maltraitance des personnes âgées, il possède un arsenal sur l'abus de faiblesse, à la fois répressif et préventif. La réponse ne doit donc pas forcément être exagérément punitive (comme la prison par exemple).Enfin, le KCE regrette que, " contrairement à de nombreux autres pays que le KCE a étudiés, la Belgique ne s'est pas dotée d'un plan national ou régional spécifique de lutte contre la maltraitance des personnes âgées ". Celle-ci devrait être englobée dans les dispositions de lutte contre la violence intrafamiliale. " Il est également nécessaire de systématiser la collecte de statistiques sur cette thématique afin de pouvoir évaluer à l'avenir l'efficacité des initiatives adoptées. "