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Le projet repose sur trois piliers: la réduction du nombre d'années d'étude de médecine de 7 à 6 ans pour s'aligner sur les normes européennes, la sortie du moratoire sur le numerus clausus en médecine et dentisterie, ainsi que les prémices d'une future école de la santé rapprochant les diverses branches médicales et paramédicales des hautes écoles et universités.Le contenu des études de médecine en sera "fortement durci", en particulier dans les premiers mois du cursus. Le projet met dès lors en oeuvre une formation préalable destinée aux rhétoriciens, un test d'orientation avant le début de l'année académique (en juin et/ou septembre), des activités de remédiation durant l'été et le premier quadrimestre, ainsi qu'une épreuve en janvier et des possibilités nouvelles de réorientation, de remédiation et d'étalement de la 1e année.Les étudiants voient dans ces mesures la possibilité de rendre l'étalement obligatoire et d'instaurer un frein à l'accès aux études. La FEF a manifesté mardi aux Facultés Saint-Louis (Bruxelles) et à l'ULg (Liège) en bâtissant des murs symboliques à l'entrée des facs de médecine. Les étudiants manifesteront encore mercredi.Le MR, pour sa part, juge que le texte est "mieux que rien", notamment pour son aspect propédeutique et concernant la suppression du numerus clausus en Communauté française, mais il le qualifie d'insuffisant. Partisan d'un examen d'entrée qui donnerait au gouvernement fédéral un argument pour lever le contingentement des numéros Inami donnant accès à la profession, le sénateur de Communauté Jacques Brotchi a estimé que le test - uniquement indicatif - prévu par le décret risquait de reporter sur les professeurs la responsabilité de "faire tomber la hache" sur les étudiants en surnombre.Les diverses pistes de remédiation, réorientation, etc, sont complexes à mettre en oeuvre et très lourdes à financer pour un budget communautaire en pleine restriction, a ajouté le neurochirugien. Il estime également que les 3,2 millions d'euros pérennisés par M. Marcourt pour aider les universités à faire face à l'afflux d'étudiants étaient largement insuffisants.Avec la députée Ecolo Zakia Khattabi, il s'est aussi étonné de voir le travail parlementaire contourné par la diffusion, sur les valves électroniques des facultés de médecine, d'un vade-mecum expliquant aux étudiants les modalités de la rentrée 2012, alors que la réforme n'est pas encore votée. Elle doit en effet encore passer en séance plénière.M. Marcourt a souligné qu'il avait surtout voulu, en diffusant ce mode d'emploi, que les étudiants connaissent au mieux les intentions du gouvernement.L'un des objectifs de la réforme est que l'étudiant "se regarde dans la glace" quant à ses capacités, avec une volonté du législateur de l'aider, sans sanction. Le décret sera soumis à une évaluation, notamment dans la perspective de 2018, année où la cohorte des derniers diplômés en 7 ans se doublera de ceux nouvellement diplômés en 6 ans.Jean-Claude Marcourt s'est emporté contre le blocage au fédéral sur le contingentement des numéros Inami, dû à une divergence de vue entre Flamands et francophones sur le coût des soins de santé. "On est en train d'organiser une pénurie massive de médecins, aggravée par le vieillissement de la population issue du baby-boom", a-t-il déploré, appelant à un "sursaut politique".