Regroupés sur un seul site depuis 11 ans, les laboratoires des Cliniques universitaires Saint-Luc et leurs 240 employés et scientifiques scrutent les avancées de la médecine de laboratoire. Ils analysent les dosages les plus complexes de nombreux biomarqueurs. Ils identifient les agents infectieux au moyen des techniques les plus modernes, et analysent la composition du sang et des tissus. Ils affinent les diagnostics, décèlent les maladies rares et s'approchent de la notion de médecine personnalisée. Dans certains domaines leur expertise est même mise au profit de la justice, par exemple dans le cadre du centre de médecine forensique. Explications avec le Pr Pierre Wallemacq, chef du Département des Laboratoires cliniques.
Les nouveaux laboratoires des Cliniques universitaires Saint-Luc ont été l'occasion d'éviter une dispersion au profit d'une rationalisation de l'espace, du matériel et du personnel. Tout ce petit monde s'est installé dans la "Tour Labo" (de son vrai nom la Tour Rosalind Franklin, du nom de cette chercheuse qui a identifié l'ADN en même temps que Watson mais décédée trop précocement pour recevoir le prix Nobel), libérant au passage de l'espace pour les patients et les nouveaux soins intensifs. C'était il y a 11 ans. Comme si c'était hier.
25% de surface épargnée
Les nouveaux laboratoires occupent 25 à 30% de surface en moins par rapport à la situation antérieure, "sans être à l'étroit", explique Pierre Wallemacq. Les laboratoires occupent tout de même une surface impressionnante de 12.000 m². Le personnel a aussi été réduit dans des proportions semblables. Un chiffre qui avec 250 employés reste impressionnant.
Le déménagement a également permis de réduire le nombre de congélateurs et frigos grâce aux chambres froides présentes aux 5 étages de laboratoires, la plupart possédant une pièce intérieure à -20°C. La centaine de frigos et chambres froides sont contrôlés 24 h /24 par un système de télémétrie. Le réseau électrique pare tous les aléas avec à côté de l'alimentation normale, un système de secours (pour les petites interruptions) ainsi qu'un système "no break" pour les activités de pointe qui ne peuvent se passer, même une seconde, d'électricité. L'eau, en particulier, est contrôlée de près pour la conservation du taux d'ions (< à 3 µS).
Sous un faux plancher de 15 cm circulent les câbles électriques, les circuits informatiques et les gaz (azote, hydrogène,...) avec des détecteurs de fuite ad hoc pour parer tout risque de fuite et explosion.
Pneumatiques
Les laboratoires sont reliés par pneumatique rapide à tous les points critiques principaux de l'hôpital, dont les quartiers opératoires, les soins intensifs, la salle d'urgence, l'hôpital de jour, la néonatologie, etc.... Un système de gros pneumatique permet de transporter des pièces anatomiques directement dans les laboratoires d'anatomie pathologique, sans oublier, pour les transports non urgents, un système de chariots télélifts (sorte de mini-train) que les visiteurs peuvent apercevoir le long des plafonds. Les laboratoires de Saint-Luc possède également un tank d'azote de 20.000 litres et un système autonome de filtre des eaux usées (car elles peuvent être porteuses de germes).
Les disciplines de laboratoire sont toutes représentées (microbiologie, hématologie, biochimie médicale, anatomie pathologique, et génétique humaine) ainsi qu'une sixième, une banque de tissus à haute valeur ajoutée où sont conservés notamment des pièces osseuses destinées aux greffes, du sang de cordon et des cellules souches. A l'étage banque de tissus, certaines salles sont dites "blanches" en cela qu'elles respectent un degré extrême de propreté, d'absence de poussières et d'asepsie. C'est le cas pour le confinement des cellules souches où les chercheurs se meuvent en scaphandre. La pièce qui conserve des germes (par exemple de la tuberculose) obéit au degré de sécurité juste inférieur (L3). Des sas de protection séparent les différentes pièces.
L'activité frénétique des responsables médicaux, technologues de laboratoires et cadres scientifiques concerne donc la production de résultats fiables, rendus dans des délais les plus courts possibles, suivie de leur validation technique et médicale, le tout dans un environnement de qualité respectant les normes d'accréditation internationales de type ISO 15189. "L'organisation de ce département est basée sur le principe de plateaux techniques, dont celui de l'automation (le laboratoire a été récemment équipé d'une nouvelle chaîne entièrement automatisée de production d'analyses de routine), et celui de la biologie moléculaire, friche d'avenir pour ce 21e siècle", explique le Pr Wallemacq. "Cette notion de "plateau technique", renforce le regroupement souhaité et est par conséquent au service des différentes disciplines médicales.".
Nous avons pu visiter le laboratoire de biochimie analytique regroupant les équipements de chromatographie et de spectrométrie de masse qui pratiquent des analyses de toxicologie, du dépistage néonatal et des maladies métaboliques, des analyses d'endocrinologie ou encore de vitamines.... Des appareils dits de chromatographie séparent les molécules et les réinjectent dans les spectromètres de masse, où les molécules seront véritablement "décortiquées" pour être analysées. "Les cliniques universitaires de l'UCL possèdent pas moins de 7 de ces spectromètres, qui ont la capacité d'identifier et quantifier avec certitude de nombreuses substances dans divers milieux biologiques (sang, urine, LCR, cheveux, sueur, ...)", souligne avec fierté le patron des laboratoires. "Des ICPMS (spectrométrie de masse à plasma à couplage inductif, ndlr) permettent de doser les traces de métaux comme le Cobalt, le Cuivre et le Zinc dans un contexte toxicologique mais aussi industriel et environnemental.
Comme nous le constatons, le domaine la médecine de laboratoire est un domaine fascinant en constante évolution technologique et scientifique...
Les nouveaux laboratoires des Cliniques universitaires Saint-Luc ont été l'occasion d'éviter une dispersion au profit d'une rationalisation de l'espace, du matériel et du personnel. Tout ce petit monde s'est installé dans la "Tour Labo" (de son vrai nom la Tour Rosalind Franklin, du nom de cette chercheuse qui a identifié l'ADN en même temps que Watson mais décédée trop précocement pour recevoir le prix Nobel), libérant au passage de l'espace pour les patients et les nouveaux soins intensifs. C'était il y a 11 ans. Comme si c'était hier. Les nouveaux laboratoires occupent 25 à 30% de surface en moins par rapport à la situation antérieure, "sans être à l'étroit", explique Pierre Wallemacq. Les laboratoires occupent tout de même une surface impressionnante de 12.000 m². Le personnel a aussi été réduit dans des proportions semblables. Un chiffre qui avec 250 employés reste impressionnant.Le déménagement a également permis de réduire le nombre de congélateurs et frigos grâce aux chambres froides présentes aux 5 étages de laboratoires, la plupart possédant une pièce intérieure à -20°C. La centaine de frigos et chambres froides sont contrôlés 24 h /24 par un système de télémétrie. Le réseau électrique pare tous les aléas avec à côté de l'alimentation normale, un système de secours (pour les petites interruptions) ainsi qu'un système "no break" pour les activités de pointe qui ne peuvent se passer, même une seconde, d'électricité. L'eau, en particulier, est contrôlée de près pour la conservation du taux d'ions (< à 3 µS). Sous un faux plancher de 15 cm circulent les câbles électriques, les circuits informatiques et les gaz (azote, hydrogène,...) avec des détecteurs de fuite ad hoc pour parer tout risque de fuite et explosion.Les laboratoires sont reliés par pneumatique rapide à tous les points critiques principaux de l'hôpital, dont les quartiers opératoires, les soins intensifs, la salle d'urgence, l'hôpital de jour, la néonatologie, etc.... Un système de gros pneumatique permet de transporter des pièces anatomiques directement dans les laboratoires d'anatomie pathologique, sans oublier, pour les transports non urgents, un système de chariots télélifts (sorte de mini-train) que les visiteurs peuvent apercevoir le long des plafonds. Les laboratoires de Saint-Luc possède également un tank d'azote de 20.000 litres et un système autonome de filtre des eaux usées (car elles peuvent être porteuses de germes). Les disciplines de laboratoire sont toutes représentées (microbiologie, hématologie, biochimie médicale, anatomie pathologique, et génétique humaine) ainsi qu'une sixième, une banque de tissus à haute valeur ajoutée où sont conservés notamment des pièces osseuses destinées aux greffes, du sang de cordon et des cellules souches. A l'étage banque de tissus, certaines salles sont dites "blanches" en cela qu'elles respectent un degré extrême de propreté, d'absence de poussières et d'asepsie. C'est le cas pour le confinement des cellules souches où les chercheurs se meuvent en scaphandre. La pièce qui conserve des germes (par exemple de la tuberculose) obéit au degré de sécurité juste inférieur (L3). Des sas de protection séparent les différentes pièces.L'activité frénétique des responsables médicaux, technologues de laboratoires et cadres scientifiques concerne donc la production de résultats fiables, rendus dans des délais les plus courts possibles, suivie de leur validation technique et médicale, le tout dans un environnement de qualité respectant les normes d'accréditation internationales de type ISO 15189. "L'organisation de ce département est basée sur le principe de plateaux techniques, dont celui de l'automation (le laboratoire a été récemment équipé d'une nouvelle chaîne entièrement automatisée de production d'analyses de routine), et celui de la biologie moléculaire, friche d'avenir pour ce 21e siècle", explique le Pr Wallemacq. "Cette notion de "plateau technique", renforce le regroupement souhaité et est par conséquent au service des différentes disciplines médicales.". Nous avons pu visiter le laboratoire de biochimie analytique regroupant les équipements de chromatographie et de spectrométrie de masse qui pratiquent des analyses de toxicologie, du dépistage néonatal et des maladies métaboliques, des analyses d'endocrinologie ou encore de vitamines.... Des appareils dits de chromatographie séparent les molécules et les réinjectent dans les spectromètres de masse, où les molécules seront véritablement "décortiquées" pour être analysées. "Les cliniques universitaires de l'UCL possèdent pas moins de 7 de ces spectromètres, qui ont la capacité d'identifier et quantifier avec certitude de nombreuses substances dans divers milieux biologiques (sang, urine, LCR, cheveux, sueur, ...)", souligne avec fierté le patron des laboratoires. "Des ICPMS (spectrométrie de masse à plasma à couplage inductif, ndlr) permettent de doser les traces de métaux comme le Cobalt, le Cuivre et le Zinc dans un contexte toxicologique mais aussi industriel et environnemental. Comme nous le constatons, le domaine la médecine de laboratoire est un domaine fascinant en constante évolution technologique et scientifique...