...

"30 ans après la dépénalisation partielle de l'avortement, l'accès à l'IVG reste soumis à de nombreux obstacles", estime Hafida Bachir, secrétaire politique de l'association féministe Vie féminine. "Ceux-ci peuvent être d'ordre géographique, financier, ou encore liés aux conditions de la pratique de l'avortement. Les femmes peuvent ne pas avoir accès à un médecin pratiquant l'IVG dans leur région, par exemple, et certaines ne savent pas où s'adresser ou sont confrontées à un refus de pratiquer l'avortement."Eloïse Malcourant, chargée de communication de la Fédération des centres de plannings familiaux des Femmes prévoyantes socialistes (FCP-FPS) relève quant à elle "le manque d'informations à propos de l'IVG sur les sites officiels comme le site du SPF Santé Publique ou encore le site belgium.be." "La pratique concrète de l'avortement n'y est que peu abordée alors qu'il est primordial pour les femmes et/ou les couples d'être informés afin de pouvoir faire ses propres choix en la matière." "L'accès peut également être entravé à cause des délais longs avant le premier rendez-vous ou parce que la femme se retrouve hors délais", ajoute Hafida Bachir. Depuis 1990, l'avortement n'est plus poursuivi pénalement à condition que certains critères soient respectés, comme le délai dans lequel l'acte est pratiqué- avant la fin de la 12e semaine de grossesse ou 14 semaines d'aménorrhée (absence de règles). Mais ce dépassement du délai arrive "en particulier aux femmes les plus vulnérables: jeunes, précarisées, migrantes, victimes de violences... qui découvrent tardivement leur grossesse à cause d'un manque d'informations, d'une contraception déficiente..." "L'accessibilité à l'IVG doit être renforcée et pour toutes les femmes", conclut Hafida Bachir.