Le nombre de personnes en incapacité de travail de longue durée a plus que doublé en deux décennies, passant de 186.526 en 1996 à 405.000 fin 2017. Les troubles mentaux comptent pour 35% des cas. Selon Christian Mainguy, président de Rehalto, la raison s'explique de par une société en mutation permanente qui affecte les travailleurs. "Ils doivent s'adapter en permanence à leur poste à un rythme de plus en plus accéléré. Ils sont confrontés à des tâches de plus en plus complexes qui les mènent au burnout."

Complémentarité

"Notre trajet de soins est complémentaire à la nouvelle législation sur la réintégration", explique Pia Cox, medical Manager Health Care chez AG. "En effet, la loi fait l'impasse sur deux éléments essentiels pour les affections liées au stress, à savoir le traitement et la rapidité. Avec ce trajet de soins, AG Insurance souhaite pallier ce manque. Après plus d'un an, ce nouveau service a clairement répondu aux attentes. 80 % des trajets sont couronnés de succès. Concrètement, un travailleur absent pour une longue durée à la suite d'une affection liée au stress reprend le travail après six à huit mois. Le lancement prend entre un et trois mois, et la durée moyenne d'un trajet est inférieure à cinq mois. Il s'agit d'une avancée considérable sachant que par le passé 50 % des personnes absentes en raison d'une affection psychique n'avaient toujours pas repris le travail après deux ans."

La loi actuelle sur les trajets de réintégration fait l'impasse sur deux éléments essentiels pour les affections liées au stress, à savoir le traitement et la rapidité.

Sur 1.000 trajets de réintégration lancés, 200 trajets sont complétés. Les résultats sont les suivants : 14% ont échoué, 8% ont récupéré mais ne sont pas employés, 24% sont revenus à mi-temps et 54% à plein temps.

L'employeur n'est pas l'ennemi

"L'important est de démontrer au malade que l'employeur n'est pas le méchant", explique le Dr Luc Wachtelaar, directeur du centre médical de Ternat qui prend en charge ces patients. "Nous travaillons sur plusieurs étapes. La première consiste à 'récupérer' le patient. On veille à ce qu'il se détende, qu'il apprenne à respirer, on lui fournit des massages et il suit une thérapie de relaxation. Cela facilite les étapes suivantes."

La deuxième étape consiste à l'initier au sport, via un programme de fitness spécialement conçu dans ce but. On évacue ainsi toutes les causes de stress de son organisme avant de commencer la psychothérapie. Vient ensuite la psychothérapie proprement dite. "On lui donne tous les outils pour se reprendre en main, apprendre à éviter le stress. Il va rapidement progresser."

Étape suivante : la réintégration au travail. On offre au patient un tableau de son état, sorte de miroir dans lequel il peut observer les raisons de son incapacité un peu comme une évaluation lors d'un recrutement. "Le patient reprend à cette étape contact avec son employeur. Il se tourne vers lui-même de manière engagée et détermine à quel moment les choses ont dérapé pour lui. Si l'employeur n'est pas en cause, les choses vont très vite. Si l'employeur est en cause, le travailleur choisit souvent une autre orientation et un autre job. On l'accompagne dans ce choix."

Une même voix

Important : le burnout et les symptômes psycho-traumatiques nécessitent une approche multidisciplinaire. "Le grand défi était de rassembler toutes ces disciplines. Il est primordial pour le patient que tout le monde parle d'une même voix et non, comme c'est souvent le cas, que le médecin traitant dise blanc, le psy, noir et le psychothérapeute, gris. Dans notre centre, nous sommes une vingtaine de prestataires qui travaillent pour un même patient veillant au même but : qu'il se rétablisse et reprenne le travail au plus tôt."

Le travailleur a l'occasion de rentrer dans un plan de reconstruction personnalisé. Il va comprendre beaucoup de choses, parfois qu'il connaissait déjà mais il va apprendre à prendre les problèmes à bras-le-corps. Il reçoit des conseils comme autant d'outils pour se débrouiller seul. "On va lui donner des 'exercices' à faire. On lui présente une liste de choses qui lui font du bien, qu'il se rende compte des avantages qu'il peut en retirer."

Gratuité

L'atout du programme est l'encadrement multidisciplinaire et aussi la gratuité pour le patient. S'il devait le financer lui-même, cela lui coûterait (médecin traitant, trois séances de kiné par jour, psychologue, psychothérapeute, etc.) 800 euros par mois de sa poche. Inabordable avec le salaire normal même avec salaire garanti.

"Lorsque l'employeur propose luimême le trajet, le travailleur voit qu'il se soucie de lui. Les progrès seront rapides. Le taux de rechute est faible car le patient en incapacité de travail sait pourquoi et comment il gaspillait son énergie. Il apprend à gérer ses faiblesses. C'est ce qui est beau dans ce projet. L'employeur veut clairement récupérer un travailleur motivé."

Le trajet diminue également le risque de décrochage des autres travailleurs. Car les absences de longue durée provoquent souvent, par effet domino, le départ du collègue dont la charge de travail a doublé et parfois même un troisième...

Fortes appréhensions

Le Dr Xavier Baeten a résumé les conclusions d'une enquête réalisée par la Vlerick School sur les appréhensions citoyennes face au fléau de l'incapacité de travail de longue durée auprès de 1.071 répondants. En résumé, les personnes interrogées perçoivent parfaitement le risque matériel/pécuniaire d'une incapacité de travail. 2/3 estiment qu'ils ne pourront pas maintenir leur train de vie, 1/3 pensent qu'ils auront des ennuis financiers. Ils surestiment la couverture sociale et sont très sensibles aux avantages assurantiels liés à la santé.

Les personnes interrogées ont évidemment une couverture d'assurance très variable en fonction de leur statut. Les contractuels ne sont que 13% à avoir une assurance revenu garanti, le personnel statutaire atteint 32%, les cadres 42% et les membres de la direction 56%. Sur le marché, seuls 18% des Belges en bénéficient. L'assurance hospitalisation bénéficie respectivement à 65, 68, 80 et 86% de ces catégories.

Nombreuses craintes

Ils sont nombreux à craindre l'interruption de travail : 39 et 20% sont "d'accord" ou "totalement d'accord" qu'ils risquent d'être confronté à une période d'incapacité de travail durant leur carrière. 61% (32 et 29%) estiment qu'ils "ne seront pas capables de maintenir leur niveau de vie dans le cas d'une incapacité de travail". 32% (19 et 13%) estiment qu'ils auront un problème financier dans ce cas. La couverture sociale garantit en effet 60% du salaire brut entre deux et douze mois d'incapacité avec un plafond de 44.470,39 euros (tout statut confondu). Le salaire garanti pour les personnes gagnant davantage que le plafond est réduit à 44% pour un isolé et 45% pour un cohabitant, très en-dessous de ce que pensent les intéressés qui s'attendent à gagner 68 et 65% respectivement de leur revenu brut. 28% des personnes interrogées pensent qu'ils gagneront 100% ! Plus le salaire est élevé, plus le sondé surestime le salaire garanti. Ainsi 62% des personnes gagnant plus que 43.596,79 euros surestiment ce qu'ils recevront de la sécu pour seulement 26% des personne en-dessous du plafond. Les personnes gagnant moins de 2.500 euros bruts surestiment la couverture sociale de 33% (médiane), un pourcentage qui monte à 113% pour les salaires supérieurs à 6.000 euros.

Nonobstant, ils sont donc 90% (31 et 59% respectivement sont d'accord ou totalement d'accord) à "apprécier grandement que leur employeur fournisse une assurance revenu garanti". Le "petit personnel" ou le manager y accorde une importance comparable (note de 4,3/5 et 4,4/5). L'âge n'y changeant pas grand-chose (4,3/5 pour les moins de 40 ans et 4,5/5 pour les plus de 55 ans). 55% estiment que c'est la responsabilité de l'employeur de fournir un tel avantage en cas d'incapacité de travail. C'est la maladie grave qui recueille le plus haut score quant à l'importance de ce revenu garanti (note de 4,5/5 pour "seulement" 3,4/5 en cas de grossesse).

À noter que les produits offerts par AG assurent jusque 80% de l'ancien salaire (couverture sociale + salaire garanti) limités à deux ans pour les troubles mentaux liés au stress et sans limite pour les troubles mentaux sévères.

Le nombre de personnes en incapacité de travail de longue durée a plus que doublé en deux décennies, passant de 186.526 en 1996 à 405.000 fin 2017. Les troubles mentaux comptent pour 35% des cas. Selon Christian Mainguy, président de Rehalto, la raison s'explique de par une société en mutation permanente qui affecte les travailleurs. "Ils doivent s'adapter en permanence à leur poste à un rythme de plus en plus accéléré. Ils sont confrontés à des tâches de plus en plus complexes qui les mènent au burnout.""Notre trajet de soins est complémentaire à la nouvelle législation sur la réintégration", explique Pia Cox, medical Manager Health Care chez AG. "En effet, la loi fait l'impasse sur deux éléments essentiels pour les affections liées au stress, à savoir le traitement et la rapidité. Avec ce trajet de soins, AG Insurance souhaite pallier ce manque. Après plus d'un an, ce nouveau service a clairement répondu aux attentes. 80 % des trajets sont couronnés de succès. Concrètement, un travailleur absent pour une longue durée à la suite d'une affection liée au stress reprend le travail après six à huit mois. Le lancement prend entre un et trois mois, et la durée moyenne d'un trajet est inférieure à cinq mois. Il s'agit d'une avancée considérable sachant que par le passé 50 % des personnes absentes en raison d'une affection psychique n'avaient toujours pas repris le travail après deux ans."Sur 1.000 trajets de réintégration lancés, 200 trajets sont complétés. Les résultats sont les suivants : 14% ont échoué, 8% ont récupéré mais ne sont pas employés, 24% sont revenus à mi-temps et 54% à plein temps."L'important est de démontrer au malade que l'employeur n'est pas le méchant", explique le Dr Luc Wachtelaar, directeur du centre médical de Ternat qui prend en charge ces patients. "Nous travaillons sur plusieurs étapes. La première consiste à 'récupérer' le patient. On veille à ce qu'il se détende, qu'il apprenne à respirer, on lui fournit des massages et il suit une thérapie de relaxation. Cela facilite les étapes suivantes."La deuxième étape consiste à l'initier au sport, via un programme de fitness spécialement conçu dans ce but. On évacue ainsi toutes les causes de stress de son organisme avant de commencer la psychothérapie. Vient ensuite la psychothérapie proprement dite. "On lui donne tous les outils pour se reprendre en main, apprendre à éviter le stress. Il va rapidement progresser."Étape suivante : la réintégration au travail. On offre au patient un tableau de son état, sorte de miroir dans lequel il peut observer les raisons de son incapacité un peu comme une évaluation lors d'un recrutement. "Le patient reprend à cette étape contact avec son employeur. Il se tourne vers lui-même de manière engagée et détermine à quel moment les choses ont dérapé pour lui. Si l'employeur n'est pas en cause, les choses vont très vite. Si l'employeur est en cause, le travailleur choisit souvent une autre orientation et un autre job. On l'accompagne dans ce choix."Important : le burnout et les symptômes psycho-traumatiques nécessitent une approche multidisciplinaire. "Le grand défi était de rassembler toutes ces disciplines. Il est primordial pour le patient que tout le monde parle d'une même voix et non, comme c'est souvent le cas, que le médecin traitant dise blanc, le psy, noir et le psychothérapeute, gris. Dans notre centre, nous sommes une vingtaine de prestataires qui travaillent pour un même patient veillant au même but : qu'il se rétablisse et reprenne le travail au plus tôt."Le travailleur a l'occasion de rentrer dans un plan de reconstruction personnalisé. Il va comprendre beaucoup de choses, parfois qu'il connaissait déjà mais il va apprendre à prendre les problèmes à bras-le-corps. Il reçoit des conseils comme autant d'outils pour se débrouiller seul. "On va lui donner des 'exercices' à faire. On lui présente une liste de choses qui lui font du bien, qu'il se rende compte des avantages qu'il peut en retirer."L'atout du programme est l'encadrement multidisciplinaire et aussi la gratuité pour le patient. S'il devait le financer lui-même, cela lui coûterait (médecin traitant, trois séances de kiné par jour, psychologue, psychothérapeute, etc.) 800 euros par mois de sa poche. Inabordable avec le salaire normal même avec salaire garanti."Lorsque l'employeur propose luimême le trajet, le travailleur voit qu'il se soucie de lui. Les progrès seront rapides. Le taux de rechute est faible car le patient en incapacité de travail sait pourquoi et comment il gaspillait son énergie. Il apprend à gérer ses faiblesses. C'est ce qui est beau dans ce projet. L'employeur veut clairement récupérer un travailleur motivé."Le trajet diminue également le risque de décrochage des autres travailleurs. Car les absences de longue durée provoquent souvent, par effet domino, le départ du collègue dont la charge de travail a doublé et parfois même un troisième...