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- journal du Médecin : Une réunion de la Commission nationale paritaire médecins hôpitaux (CNPMH) s'est tenue le 3 mai. Les négociations sur le nouveau statut des Macs progressent-elles ?- Dr Jean-Michel Mot : Les réunions débouchent sur des éléments intéressants, mais ceux-ci ne répondent pas aux problématiques qui affectent le terrain actuellement. Le projet qui est sur la table répond partiellement aux revendications des médecins spécialistes en formation. Cela fait des années qu'il y a des abus dans les hôpitaux. Il est temps d'y mettre fin. C'est la mission de la commission paritaire. Il y a encore du travail à réaliser pour y parvenir. Nous ne nous contenterons pas de quelques sparadraps pour faire tenir l'ensemble. Il est temps d'obtenir un vrai changement en faveur de la qualité des soins et de la formation des Macs.- D'autres réunions de la CNPMH sont prévues, le 12 et le 19 mai. Permettront-elles d'aboutir à un accord avant la grève du 20 mai ?- Nous le verrons déjà demain (le 12 mai, ndlr). Cette réunion supplémentaire a été intercalée parce qu'il y a encore beaucoup de travail. Lors de la réunion de clôture du 19 mai, nous verrons bien ce qu'il y aura dans le texte. Soit il est protecteur et permet d'éviter les abus qu'il y a actuellement sur le terrain. Dans le cas contraire, la grève sera maintenue. Les hôpitaux ont été prévenus par lettre recommandée. La commission paritaire est également au courant de nos intentions.- Le climat est-il serein ?- Il y a beaucoup de désinformation sur le terrain et de pression sur les assistants de la part de certains hôpitaux et maîtres de stage les menaçant par rapport à leur formation et leur agrément. Certains affirment que faire grève est une atteinte à la déontologie. C'est faux. Les médecins en formation ont le droit de faire grève puisque ce sont des travailleurs salariés et que cette grève vise à améliorer la qualité des soins. C'est tout à fait déontologique. Ceux qui veulent maintenir à tout prix un système qui est obsolète devrait se méfier des conséquences de ce viol de la déontologie. Nous avons rendez-vous aujourd'hui avec nos avocats pour préparer le terrain. Nous encourageons les assistants à se manifester lorsqu'ils reçoivent des menaces de ce type. Nous n'allons pas les laisser passer. Si nous devons allons en justice ou devant le Conseil national de l'Ordre des médecins pour rappeler à certains qu'ils ont un devoir par rapport à la qualité des soins, à la formation et à leur assistant, nous le ferons.- L'Ordre des médecins a été très clair en manifestant aux Cimacs et Vaso son soutien. L'Absym, le GBO, le MoDes, le GBS et plusieurs députés également (lire jdM N°2671). Ce soutien massif renforce-t-il votre combat ?- Certainement. Nous avons même reçu le soutien d'associations de patients parce que nous nous battons in fine pour eux.- Votre mobilisation porte-t-elle ses fruits ?- Je suis relativement confiant. Les assistants ont commencé à dénoncer publiquement leurs mauvaises conditions de travail. Les institutions et maîtres de stage qui n'agissent pas correctement mettent leurs responsabilités en jeu en se conduisant de la sorte. Ils vont devoir s'y confronter à un moment donné. Nous avons énormément de soutien de la part d'autres institutions, de maîtres de stage et de médecins agréés qui estiment qu'il faut changer les choses. Ce soutien devrait interpeller ceux qui font encore de l'obstruction.- Si la grève est maintenue, quelle forme prendra-t-elle ?- Ce sera une grève totale et au finish des activités, y compris Covid, et des rôles de garde. Il ne reviendra pas aux Macs d'assurer la continuité des soins, mais aux institutions et médecins agréés. Ils ont été prévenu à temps.